Le film électoral qui sort sur nos écrans
par Jean LEVY
"canempechepasnicolas"
Dimanche 5 février, 18.000 personnes assistaient à Lyon et à Paris aux rassemblements organisés par Mélenchon, 60.000 autres visionnaient celui-ci sur les réseaux sociaux, contre 5000 présents au meeting de Marine Le Pen.
Et c'est la candidate du FN qui fait la Une ce matin !
RTL
D'abord, retour en arrière sur un week-end de meeting. Macron, Hamon, Mélenchon, Le Pen. Et c'est la candidate du FN qui fait la une ce matin. La une de La Croix, la une de Libération, la une du Monde de cet après-midi. Pourquoi s'attarder plus sur elle que sur les autres ?
Explication de Didier Rose dans les Dernières Nouvelles d'Alsace :
"Parce que." L'hologramme utilisé par Mélenchon est apparu pauvre en regard du moyen utilisé par Marine Le Pen : elle, c'est dans les esprits qu'elle a projeté l'image d'une France "en dilution". "Une Marine de guerre", dit l'éditorialiste.
Hier, "dans le discours de Marine on a retrouvé, écrit Libération, tous les fondamentaux de l'extrême droite". "Du changement sur la forme, pas sur le front", titre Libé. "Le FN change la forme, pas le fond", titre La Croix. "Son programme reste fidèle à l'ADN frontiste, tout comme les militants présents", écrit Libé. "On est chez nous", scandait régulièrement le public. Un public qui a ovationné le comédien Franck de Lapersonne venu dire sur scène : "Victor Hugo n'a pas appris l'arabe à l'école et moi, ça me fait plaisir de le savoir". "Une question prend soudainement le dessus", écrit Cécile Cornudet dans Les Échos : "Marine Le Pen peut-elle gagner ? Et surtout, qui est susceptible de la battre ?"
"canempechepasnicolas
Cette présentation déformée de l'actualité politique répond à la stratégie de l'oligarchie. Celle-ci s'exprime à travers ses médias : l'objectif est un second tour entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, son candidat. Déjà, François Fillon est, de fait, éliminé pour un place au podium, les scandales révélés à la bonne date ont fait leur office. Le second objectif est d'écarter Jean-Luc Mélenchon - vous vous rendez compte : un duel entre "la France insoumise" et le Front national au second tour avec un appel au "front républicain" contre l'extrême-droite ?
Un choix impossible pour la caste au pouvoir, pour les patrons du CAC 40 !
Donc, il faut éliminer Mélenchon. En réduisant au minimum la couverture de sa campagne, certes, mais est-ce suffisant ?
Deux précautions valent mieux qu'une : il lui est opposé au premier tour un candidat étiqueté d'emblée de "gauche de la gauche". Un 'frondeur' socialiste mais aussi, ex-ministre de François Hollande, est choisi en la personne de Benoît Hamon, dont le nom sort tout de go du chapeau de la primaire du PS. Avec lui, rien à craindre : ni ses idées, ni son élection. Mais il doit réduire l'assiette électorale de Jean-Luc Mélenchon. C'est son rôle. Pas la moindre chance de figurer au second tour, vous pensez, le candidat officiel du PS ! Les Français ont déjà donné
Donc, aux yeux de l'oligarchie, le paysage électoral est déblayé...Macron, qui bien sûr, n'est "ni droite-ni gauche", élu dans un fauteuil président de la République, le baron Edmond de Rothschild (ou François de Castries et l'Assurance privée ) - moralement - à Matignon et Uber ministre de l'Economie, la France deviendrait ainsi une start-up de libre échange dans l'espace européen et les citoyens, des auto-entrepreneurs, libres de toute sécu et du moindre droit.
Tel est le scénario rêvé par les tenants du pouvoir de l'argent...
Les Français couronneront-ils le film ? Là est toute la question.