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Macron : François Hollande, en  (bien) pire
Macron : François Hollande, en  (bien) pire

Avec la campagne qui progresse, Emmanuel Macron commence à se dévoiler. Ses premières annonces programmatiques fortes sont la baisse de la dépense publique de 60 milliards et son soutien donné au CETA, après des déclarations polémiques sur la culture française ou la colonisation. En somme, la parfaite continuation du PS façon Hollande suivant l'agenda imaginé par Terra Nova.

Ultralibéralisme multi-culturaliste
 
Rien de très original dans les premières propositions de l’ancien ministre, ni même dans son discours. D’un point de vue programmatique, rien de ce qu’il dit ne jure avec ce qui a été fait depuis cinq ans. La proposition de baisse de la dépense publique de 60 milliards va juste un peu plus loin que les 50 milliards de CICE et pacte de compétitivité de Hollande, une légère accélération dans la soumission à l’ordre ultra-libéral qui va dans le sens des attentes du patronat, récemment exprimées par Michel Pébereau. Macron va si loin dans la soumission à l’ordre ultra-libéral qu’il est le seul candidat qui ose défendre le CETA, quand une grande majorité de la gauche vote contre à Strasbourg.
 
Macron nous rejoue aussi les vieilles lunes du PS, la repentance et la critique de la France, faisant de la colonisation par notre pays un « crime contre l’humanité » plus qu’outrancier et sans nuance. Et quand on rappelle que pour lui, « il n’y a pas de culture française. Il y a une culture en France. Elle est diverse », on voit qu’il nie les liens qui nous rassemblent et font de nous des citoyens français, liens qui doivent paraître très lointains à cet énarque banquier d’affaires, propulsé trop jeune ministre et trop jeune favori pour la présidentielle, perdu dans une bulle qui lui monte à la tête au point de sombrer dans une mystique ridicule, expression d’une grosse tête qui ne présagerait rien de bien élu.
 
 
Bien sûr, la position de Macron dans les sondages a tout d’une bulle et il faut rappeler que ceux qui disent vouloir voter pour lui en sont très peu sûrs. Dans l’absolu, les Français ne veulent sans doute pas de lui, mais il faut bien malheureusement reconnaître qu’il pourrait parvenir à être suffisamment attractif pour une minorité au premier tour par rapport à des concurrents trop repoussants et moins rassembleurs pour gagner. Après tout, Fillon est englué dans les affaires après s’être déporté très à droite et en choisissant Hamon, les électeurs des primaires de gauche ont laissé un bel espace à Macron, tout en réduisant celui de Mélenchon. Bref, Macron bénéficie d’un contexte politique favorable.
 

Et voilà donc tout le paradoxe d’un pays, où un président si impopulaire qu’il n’ose pas se représenter, pour la première fois, pourrait être remplacé par son enfant naturel, pour reprendre l’expression Benjamin Masse-Stamberger, qui parvient à paraître moderne avec de vieilles idées, un vieil entourage, et de vieux soutiens repoussoirs, proposant en somme de poursuivre dans l’impasse actuelle.

Tag(s) : #Politique française
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