En chair et en os à Lyon et sous forme d'hologramme à Aubervilliers près de Paris : Jean-Luc Mélenchon voulait défier Marine Le Pen, également en meeting à Lyon, mais a surtout fait feu hier sur Emmanuel Macron, propulsé adversaire principal.
Pour ce double meeting inédit, une première en direct pour un homme politique, il y a eu 18 000 spectateurs répartis dans les deux villes, dont près de 4 000 devant des écrans à l'extérieur à Lyon, malgré la pluie.
Et environ 60 000 personnes ont regardé le meeting sur Facebook ou Youtube.
La salve était attendue : Jean-Luc Mélenchon a traité hier la présidente du FN d'ignorante pour son refus de scolarisation des enfants d'étrangers en situation irrégulière à l'école publique.
Mais c'est contre le candidat d'En Marche ! crédité de sondages encore plus flatteurs depuis les difficultés de François Fillon, que le candidat de La France Insoumise a finalement axé son discours.
Appelant ses troupes à se méfier des «champignons hallucinogènes qui poussent dans la jungle politique et la bulle médiatique», il a interrogé : «Où sont leurs programmes ?».
Comme pour montrer que lui en avait un très complet, «l'Avenir en commun», il a alors déroulé une vingtaine de ses 357 propositions, celles consacrées à l'éducation, la culture, le numérique, la mer et l'espace. Sur la culture, il a «ricané» du chèque de 500 € que M. Macron veut offrir à tous les jeunes de 18 ans pour des activités culturelles. L'ancien ministre de l'Économie a «pourri la vie de milliers de gens», a-t-il poursuivi, en référence aux lois Macron et El Khomri.
Dans une zone de turbulences, François Fillon n'a eu droit qu'à une implicite plaisanterie sur «une élection Top chef, à cause des casseroles».