par Jean LEVY
Battu en 2012, Nicolas Sarkozy avait juré d'abandonner la politique. Et pour conforter la rente allouée aux anciens présidents de la République*, ne se voyant pas sans activité, il s'est mué en conférencier à travers le monde, largement rétribué, à l'exemple de Tony Blair et d'autres leaders n'ayant plus la cote.
Mais l'activité publique lui manquait. Aussi, il devint candidat aux primaires de la Droite en décembre dernier avec la certitude d'être choisi comme le chef incontesté des Républicains, et, compte-tenu du peu du discrédit du PS, repartir pour cinq ans comme hôte de l'Elysée. Mais la détestation l'a emporté sur l'adoration : il ne fut pas retenu comme le candidat de son parti.
Le voilà donc à nouveau sans emploi.
Allait-il, de nouveau, parcourir la planète pour délivrer ailleurs le message que les Français ne voulaient plus entendre ? Certes, Sarkozy aime les voyages, les jets, les hôtels de luxe, la grande vie, quoi ! Mais répéter ses conférences, c'était difficile : il n'était plus l'ex-chef d'Etat en vacances provisoires du pouvoir.
Comment, dans ces conditions, mêler l'utile - le fric - et l'agréable, les "congés payés" ? Nicolas Sarkozy est un homme de ressources. Il connaît du monde, et du beau monde, celui des affaires. Dans ce milieu, il a des relations, de très bons amis. Très hauts placés dans le commerce et l'industrie. Et c'est ainsi, sans passer par Pôle emploi, il a trouver un job à sa convenance doté d'une confortable rémunération avec , cerise sur le gâteau, les voyages de luxe et les hôtels, gratuits de surcroît, sur tous les continents. Nicolas Sarkozy a donné son Accor : l'ancien président de la République entre au conseil d'administration d'AccorHotels. Il présidera le comité « stratégie internationale ».
Ce comité aura pour mission « le développement du réseau et des marques AccorHotels à travers le monde, ainsi que la promotion des atouts du tourisme français et de la destination France à l’international. »
Belle perspective de multiples voyages à travers le monde !
Nicolas Sarkozy est ainsi "recasé". Et dans son nouvel emploi, il aura loisir de réviser ses déclarations faites quand il était Chef de l'Etat sur" les nécessaires sacrifices que les salariés doivent accepter au nom de la crise..Comme ses prédécesseurs, Giscard depuis 36 ans, et Chirac depuis 2007...*
Morale de l'Histoire : pensez, avant de voter le 23 avril prochain, à tous ces privilèges que s'octroie la classe des riches, l'oligarchie qui est aux commandes, celle qui détient les moyens de production et d'échange, celle qui règne sur les médias, celle qui gère, en votre nom, les affaires publiques .
Peut-être serait-il bon alors de choisir, ne serait-ce que pour cela, Jean-Luc Mélenchon, le seul candidat qui propose de substituer à la Constitution royale de la Vème République, une autre constitution, celle que le peuple choisira en son nom pour le peuple, et plus au bénéfice des nantis.
Une autre façon de prendre la Bastille...
*Le montant de la retraite d’un ancien président de la République gravite autour de 6 000 € bruts mensuels . De plus, le fait d’être membre d’office et à vie du Conseil Constitutionnel lui permet de bénéficier d’une rente estimée à 11 500 € nette mensuelle qui peut être considérée comme une sorte de retraite complémentaire. Enfin, la retraite du président de la République peut être cumulée avec d’autres émoluments ou salaires provenant d’autres emplois.
En plus des avantages matériels concédés, l'ancien chef de l'Etat bénéficie, après son mandat, d'autres avantages en nature : il peut conserver, jusqu'à la fin de sa vie, un garde du corps, une voiture et un bureau pour son secrétariat ...