A quinze jours du premier tour de la présidentielle, deux sondages, publiés le 7 avril, l’un d’Odoxa et l’autre de BVA, font état d’une remontée fulgurante de Jean-Luc Mélenchon, qui fait désormais jeu égal avec François Fillon. Hamon s'effondre à 8,5%. Les électeurs de gauche semblent avoir fait leur choix.
Le resserrement des positions dans le peloton de tête, au cours des deux dernières semaines, laisse entrevoir un scénario où les quatre candidats les mieux placés vont se retrouver dans un mouchoir de poche, autour de 19 à 20% d’intentions de vote chacun ! La victoire pourrait bien se jouer sur le fil. Qui, de Mélenchon, Macron, Le Pen et Fillon, aura accès aux deux plus hautes marches du podium, au soir du 23 avril ? Les dernières études d’intentions de vote semblent confirmer que, contrairement à ce que les résultats des derniers mois laissaient présager, rien n’est joué. Ça bouge dans la dernière ligne droite, ça pourrait aussi tanguer dangereusement pour certains.
Jean-Luc Mélenchon n’en finit pas de grimper depuis le 18 mars, jour où le succès de sa marche pour la 6ème République et son rassemblement place de la République, en présence de 130 000 personnes, ont indéniablement marqué le tournant de sa campagne. L’impact positif dans l’opinion publique ne s’est pas démenti depuis. Scotché à 10%, il y a un mois, du fait de l’arrivée dans la course de son concurrent socialiste Benoît Hamon, il a totalement renversé la tendance après sa prestation remarquée au grand débat de TF1, où il a été jugé le plus convaincant et ayant la stature d’un chef d’Etat. Au cours du débat sur BFMTV, le candidat de la France Insoumise a confirmé la bonne impression produite au cours du premier débat.
Selon le sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour Le Point, il recueillerait 18% d’intentions de vote, en progression de 2 points, par rapport au sondage du 31 mars de ce même institut, soit à 0,5 points seulement de Fillon, qui obtient 18,5% (+ 1,5). L’un et l’autre progressent dans ce sondage qui place Marine Le Pen à 23% (-2) et Emmanuel Macron à 23,5% (-2,5). La concurrence directe n’est donc plus avec Benoît Hamon, qui dégringole à 9%, mais avec le candidat Les Républicains qui, malgré plusieurs tentatives, ne parvient pas à relancer sa campagne, ce que traduit un autre sondage, également publié le 7 avril.
Remontée spectaculaire de Mélenchon à 19%, Hamon s’effondre à 8,5%
En effet, selon l’étude de BVA /Salesforce pour Orange et la presse locale, Fillon est crédité de 19%, un résultat identique au précédent sondage et se fait rattraper par le candidat des Insoumis, qui gagne 4 points. Avec 19%, Mélenchon affiche désormais une avance de plus de 10 points sur Hamon, lequel s’effondre à 8,5% (-3 points), signe que le basculement des électeurs de gauche s’accélère en faveur du tribun et au détriment également de Macron, dont les intentions de vote reculent de 2 points à 23%. Pour sa part, la candidate du FN est donnée à égalité avec le candidat d’En Marche, avec un recul de 1 point.
Reste l’inconnue du comportement des indécis, dont la proportion est apparemment plus importante, parmi les électeurs de gauche. Selon Odoxa, ils seraient entre 27 et 30 % des électeurs potentiels de Mélenchon, d'Hamon et de Macron. Ceux qui disent pouvoir encore changer d'avis, chez les électeurs de François Fillon et de Marine Le Pen, sont entre 14 et 15 %.
La dynamique France Insoumise semble ne plus devoir s’arrêter. Manifestement, une partie des électeurs de la vraie gauche a choisi l’authenticité de la démarche cohérente, construite de longue date d’un Jean-Luc Mélenchon rassurant, plutôt que le risque de la marginalisation avec un Benoît Hamon, candidat d’un parti socialiste en déliquescence !