Elle, la mioche — qu’elle me pardonne, je l’appelle ainsi comme j’appelle mes filles qui ont le même âge, entre vingtaine et trentaine — s’appelle Céline Meneses. Elle est la candidate de la France insoumise de ma circonscription aux prochaines législatives. Cette mioche, ma députée, oh putain !

« Hé ! » s’est-elle écriée, « on fait un selfie ? »

Et me voilà, moi le bougon, embarqué sous son objectif, tentant un sourire d’affiche électorale de pure circonstance.

C’est tout juste si je ne me sentais pas des velléités de suppléant. Encore que non, ce n’est pas moi son vrai suppléant dans l’affaire, mais Alain Bouxin, l’autre type sur la photo, ancien directeur des Restos du cœur dans le coin..

Je l’ai rencontré lui aussi, ce même vendredi, sur le marché bio de Séné. Il m’a dit, en faisant référence à un de mes précédents billets, que ce n’était pas forcément le muscadet son vin préféré, mais le rosé. Blanc, rosé, en vrai je m’en fous. Je trinque à la santé des deux, la mioche et son vrai suppléant, tous les deux bien vivants.

Y a que comme ça que je comprends la politique. Aucun argument politique ne vaut s’il n’est pas défendu par des humains sympas.