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Travail dissimulé, prise illégale d'intérêts... Malgré les promesses de probité du président de la République et l'exigence d'un casier judiciaire vierge pour se présenter aux législatives sous son étiquette, plusieurs députés de La République en marche, élus dimanche 18 juin, sont sous la menace d'une procédure judiciaire ou ont été condamnés par le passé. Franceinfo dresse la liste des députés qui ont (déjà) des casseroles.

 

Richard Ferrand, dans le Finistère

 

Le ministre de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand, le 9 juin 2017 à Carhaix (Finistère).

Le ministre de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand, le 9 juin 2017 à Carhaix (Finistère). (MARTIN BERTRAND / HANS LUCAS / AFP)

Son résultat. 6e circonscription du Finistère

Ce qu'on lui reproche. C'est le cas le plus connu. Depuis le 1er juin, le ministre de la Cohésion des territoires est sous la menace d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Brest. Les enquêteurs cherchent à savoir si les bonnes affaires immobilières de l'ancien directeur général des Mutuelles de Bretagne "sont susceptibles ou non de constituer une infraction pénale en matière d'atteintes aux biens, de manquements au devoir de probité et aux règles spécifiques du Code de la mutualité". Le Canard enchaîné a révélé que les Mutuelles de Bretagne ont, sous sa présidence, loué un local à sa compagne, permettant à cette dernière de réaliser une belle opération immobilière.

Marielle de Sarnez, à Paris

 

La ministre des Affaires européennes, Marielle de Sarnez, le 11 juin 2017 à Paris.
La ministre des Affaires européennes, Marielle de Sarnez, le 11 juin 2017 à Paris. (PATRICK KOVARIK / AFP)

Son résultat. 11e circonscription de Paris

Ce qu'on lui reproche. La ministre des Affaires européennes fait partie des élus du Modem concernés par l'enquête sur les assistants parlementaires du parti au Parlement européen. Après un signalement du Front national, la justice cherche à savoir si les assistants des députés centristes, rémunérés par Bruxelles, ont bien travaillé pour l'Europe et pas pour le parti. La vice-présidente du MoDem a porté plainte pour "dénonciation calomnieuse".

Depuis cette annonce, les révélations s'accumulent sur les pratiques du parti centriste. L'un des anciens collaborateurs de Jean-Luc Bennahmias, député européen, a dénoncé un emploi fictif à la justice. Franceinfo a révélé le 8 juin qu'une dizaine d'employés du parti avaient été rémunérés comme assistants parlementaires, bulletins de salaires "pour le moins troublants" à l'appui. Le Canard enchaîné s'est penché sur le cas de la secrétaire particulière du président du MoDem, François Bayrou, elle aussi rémunérée par l'Europe. Une enquête préliminaire pour "abus de confiance et recel de ce délit" a été ouverte le 9 juin par le parquet de Paris.

Bruno Bonnell, dans le Rhône

 

Le député Bruno Bonnell, le 8 juin 2017 à Villeurbanne (Rhône).
Le député Bruno Bonnell, le 8 juin 2017 à Villeurbanne (Rhône). (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

Son résultat. 6e circonscription du Rhône.

Ce qu'on lui reproche. Pendant la campagne, l'ancien patron d'Infogrames a vu remonter à la surface ses pratiques pas toujours reluisantes de chef d'entreprise. En 2008, la société de jeux vidéo avait été condamnée à verser 40 000 euros à l'Autorité des marchés financiers. En cause : la gestion de Bruno Bonnell, qui l'aurait amené à faire varier "artificiellement" le cours de son titre en achetant et revendant des actions en 2002 et 2003. Il lui est également reproché par ses adversaires d'avoir "restructuré" son patrimoine après son divorce pour échapper à l'impôt sur la fortune et d'avoir domicilié deux de ses sociétés dans un paradis fiscal.

Corinne Vignon, en Haute-Garonne

 

La députée de La République en marche Corinne Vignon.

La députée de La République en marche Corinne Vignon. (FRANCE 3 OCCITANIE)

Son résultat. 3e circonscription de Haute-Garonne

Ce qu'on lui reproche. C'est France 3 Occitanie qui a révélé cette information. Le parquet de Toulouse a ouvert une enquête préliminaire contre Corinne Vignon après un signalement de l'administration fiscale. Cette dernière a relevé une possible dissimulation de revenus liée à son activité... de voyance astrologique. Selon France 3, chaque prestation était facturée 90 euros.

Romain Grau, dans les Pyrénées-Orientales

 

Le député Romain Grau (à gauche), le 7 avril 2012 à Perpignan (Pyrénées-Orientales).

Le député Romain Grau (à gauche), le 7 avril 2012 à Perpignan (Pyrénées-Orientales). (MAXPPP)

Son résultat. 1ère circonscription des Pyrénées-Orientales

Ce qu'on lui reproche. Le député est visé par une enquête pour "harcèlement moral" après une dénonciation anonyme, selon France Bleu Roussillon. Ce camarade de promotion d'Emmanuel Macron à l'ENA est directeur général d'EAS Industries, entreprise spécialisée dans la maintenance aéronautique à l'aéroport de Perpignan. Sur plus de 250 employés, au moins 10% sont en arrêt maladie, notamment pour surmenage. Le candidat s'est dit étonné. "Je n'ai été ni informé, ni convoqué par la justice. Je me tiens bien sûr à la disposition de tous si c'est nécessaire", a-t-il confié à France Bleu.

Emilie Guerel, dans le Var

 

La députée Emilie Guerel, le 13 mai 2017 à Paris.
La députée Emilie Guerel, le 13 mai 2017 à Paris. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Son résultat. 7e circonscription du Var

Ce qu'on lui reproche. La députée est visée par une plainte contre X pour "escroquerie à l'assurance maladie", une plainte déposée par l'un de ses adversaires,Jean-Pierre Colin (UDI). Comme l'explique Var Matin, ce dernier la soupçonne de s'être mise en arrêt maladie à plusieurs reprises, entre janvier et mai 2017, pour participer à la campagne d'Emmanuel Macron. La candidate assure n'avoir "rien fait d'illégal".

Didier Martin, en Côte-d'Or

 

Le député Didier Martin, le 11 juin 2017 à Dijon (Côte d\'Or).
Le député Didier Martin, le 11 juin 2017 à Dijon (Côte d'Or). (MAXPPP)

Son résultat. 1re circonscription de Côte-d'Or

Ce qu'on lui reproche. Le parquet de Dijon a ouvert une enquête préliminaire contre l'élu de Côte-d'Or. Comme le raconte France 3 Bourgogne-Franche-Comté, cet ancien président de l'office du tourisme de Dijon est soupçonné de "faux témoignages" dans une histoire de licenciement révélée par le mensuel L'Accent bourguignon. L'ex-directrice de la structure, licenciée en 2015, lui reproche "d’avoir influencé des salariés" de l’office "à rédiger des attestations en vue de consolider son dossier" de licenciement devant le conseil des prud’hommes. Didier Martin évoque de fausses accusations.

Tag(s) : #Politique française
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