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Malgré les violences policières gouvernementales et le fait qu'il soit organisé localement dans un état d'urgence sans reconnaissance officielle, le référendum en Catalogne a mobilisé 42,5 des inscrits qui ont voté à 90% pour l'indépendance. Bien sûr, on peut penser que les opposants les plus résolus à l'indépendance et à ce référendum ne se sont pas déplacés. La question soumise était : “voulez-vous que la Catalogne devienne un Etat indépendant sous la forme d'une République?”.
Dans un discours télévisé le roi Felipe VI, chef de l’Etat espagnol, a accusé le gouvernement catalan (Generalitat) de prétendre proclamer illégalement l’indépendance de la Catalogne.
Alberto Garzon (Izquierda Unida), parle d’« un discours lamentable, hostile…il n’a pas été à la hauteur du moment politique…
Dans un discours télévisé le roi Felipe VI, chef de l’Etat espagnol, a accusé le gouvernement catalan (Generalitat) de prétendre proclamer illégalement l’indépendance de la Catalogne. « D’une manière réitérée, constante et délibérée, certaines autorités de Catalogne ne respectent pas la Constitution et son statut d’autonomie, qui est la loi qui reconnait, protège et réunit ses institutions historiques et son autogouvernement ».
Le Roi a parlé de « déloyauté inadmissible »… « Avec leur conduite irresponsable, ils peuvent même mettre la stabilité économique et sociale de toute l’Espagne en danger ». « Les autorités se sont situées totalement en marge du droit » et ainsi « elles ont prétendu briser l’unité de l’Espagne et la souveraineté nationale, qui est le droit de tous les espagnols à décider démocratiquement de leur vie en commun »… « face à cette situation, il est de la responsabilité des pouvoirs légitimes de l’Etat, d’assurer l’ordre constitutionnel et le fonctionnement normal des institutions, la permanence de l’état de droit et de l’autogouvernement de la Catalogne, basé sur la Constitution et son statut d’autonomie ».
Ce discours peut précipiter le pays dans une grave crise politique, dans la mesure où on semble se préparer du côté des autorités de l’Etat espagnol à une suspension de l’autonomie catalane ; et où de leur côté la Generalitat et le Parlement catalan ne semblent plus envisager d’autre solution que d’engager dans les prochains jours le processus d’indépendance.
Du côté de la gauche espagnole, nous retiendrons la réaction du dirigeant communiste Alberto Garzon (Izquierda Unida), républicain, qui ne défend pas l'indépendance de la Catalogne en tant que telle mais une Espagne fédérale avec une large autonomie régionale et le droit à l'auto-détermination des citoyens des régions espagnoles, et qui condamne vivement le retour aux méthodes et à l'état d'esprit franquistes de la droite espagnole, contrairement au Parti Socialiste Espagnol (PSOE) qui est l'allié de Rajoy au Parlement.
Alberto Garzon (Izquierda Unida), dans une déclaration, parle d’« un discours lamentable, hostile…il n’a pas été à la hauteur du moment politique… au lieu de tendre des ponts, le chef de l’Etat a dressé un mur qui nourrit la tension et le conflit en Espagne comme en Catalogne… Nous traversons une grave crise d’Etat et, en Catalogne, il y a un problème politique qui a perduré depuis de longues années. Des millions de personnes se sont mobilisées en Catalogne pour demander un vote concernant leur avenir. 80% de la société catalane adhère à cette demande, même pour voter NON à l’indépendance comme le feraient les gens de la Gauche Unie (Izquierda Unida).
« Ce sont des faits que l’on ne peut ignorer. Mais aujourd’hui le citoyen Felipe de Bourbon n’a fait aucune mention à cela. Il s’est limité à reproduire le discours du président corrompu du Gouvernement, Mariano Rajoy, dont la position est absolument insoutenable. Aucun problème politique ne peut se résoudre en frappant des milliers de personnes sans défense. Aucun problème politique ne peut être réglé seulement avec des juges ou des policiers. Seuls le dialogue et l’entente sont le chemin. Cependant, le chef de l’Etat n’a pas prononcé une seule fois le mot de dialogue. Il n’a pas parlé non plus des plus de 800 blessés le 1er octobre. Il a pris la pire de toutes les décisions en ce moment : ignorer l’existence d’un problème politique en faisant croire qu’il s’agit d’un simple problème d’ordre public. Il s’est replié derrière une Constitution qui ne représente plus toute la société ; il s’est mis en première ligne du bloc réactionnaire ».
Le discours d’aujourd’hui encourage la confrontation et éloigne d’une solution démocratique et pacifique que nous continuerons à défendre de toutes nos forces. Le citoyen Felipe de Bourbon prépare le terrain à une intervention très dure du gouvernement le plus corrompu de toute l’Union européenne, contre la Catalogne. Quand vont-ils comprendre que cela ne règlera rien du tout. La monarchie est une institution anachronique. Et si elle ne fait pas partie de la solution elle fait partie du problème. Nous tous qui voulons une solution responsable et négociée ne sommes pas représentés par les mots et l’attitude de l’actuel chef de l’Etat. Et aujourd’hui, avec plus d’arguments que jamais nous disons Vive la République »
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(Le Chiffon rouge : article réalisé grâce à la traduction de José Cordon et à sa note pour le PCF sur la situation en Catalogne)