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France insoumise : rompre avec les syndicats du monde d’avant

Chroniques du Yéti

Après s’être affranchie d’une gauche politique vétuste, la France insoumise va devoir rompre avec un monde syndical fossilisé.

L’apprentissage est long et douloureux, mais va devoir se faire : la France insoumise a mis longtemps à comprendre que les partis de gauche du vieux monde d’avant, comme le PCF, n’attendaient que de l’entraîner par le fond. Ce qu’il firent avec un zèle morbide au défunt Front de gauche dans les années 2012 et suivantes.

La réaction, vitale, est venue lors de la présidentielle 2017 sous forme de rupture. Échaudés par les déconvenues précédentes, Jean-Luc Mélenchon et les siens ont su garder leurs distances avec ces pénibles quincailleries d’un passé révolu. L’union de la gauche, pfff !

L’anesthésie des luttes

Depuis la rentrée, c’est avec les syndicats du monde d’avant que la France insoumise s’est un peu laisser engluer. Il n’y a rien à attendre des centrales syndicales actuelles. On s’en rend bien compte au fil de manifestations de plus en plus étiques et de jours de grève en peau de chagrin.

Mais les centrales syndicales avaient-elles l’intention qu’il en soit autrement ? Il y a belle lurette qu’elles ne font plus qu’accompagner le déclin social en essayant tout juste d’en gommer les aspérités les plus criantes. Et en annihilant, par anesthésie et dilution, toutes velléités de révoltes populaires.

Les organisations syndicales que sont la CGT, la CFDT ou FO procèdent des institutions d’un monde fini. Elles prétendent représenter un monde qui n’est plus, celui des salariés et des ouvriers du temps où ceux-là faisaient poids sur le fonctionnent des rouages du pays. De fait, les vieilles structures syndicales n’ont plus comme unique objectif que de pérenniser leur existence, en tenant les trublions insoumis à l’écart.

Je parle ici bien sûr des centrales syndicales et non de syndiqués de base comme peut l’être un Michaël Wamen par exemple (de même que j’ai bien garde de distinguer la vieille direction laurentisée du PCF des communistes de base).

Vers un nouveau paysage syndical ?

La France insoumise, mouvement politique du monde de demain, va devoir patienter et se débrouiller seule. Elle ne pourra s’appuyer que sur les nouvelles forces syndicales qui émergeront des luttes actuelles et qui représenteront le monde populaire tel qu’il est devenu. Connaissez-vous aujourd’hui un syndicat qui représentent les chômeurs, les précaires, les intérimaires… ?

En attendant, la France insoumise va devoir rallier tous ceux, salariés, ouvriers, chômeurs et précaires de tout poil, qui se sentent à juste titre lâchés par les directions syndicales sclérosées du monde d’avant.

Jean-Luc Mélenchon, heureusement, commence à en prendre conscience :

« Le 23 septembre, dans mon discours place de la République, j’avais dit que nous demandions aux syndicats de prendre l’initiative et que nous  nous placerions à leur suite. L’idée était de réduire le niveau de tension créé par les remarques acides du secrétaire général de la CGT et de celui de FO. Nous voulions aussi stopper d’un coup la grosse campagne selon laquelle nous serions en compétition pour diriger la lutte. Bref, nous avons passé la main de la conduite du combat pour faciliter son déroulement et surtout son élargissement. La suite a été bien décevante. Car de ce leadership, que sort-il ? Fort peu. À vrai dire : rien. »

 

 

Tag(s) : #Lutte de Classe, #Syndicalisme, #Politique française
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