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François de Rugy, président de l'Assemblée, devant les drapeaux Français et Européens mêlés CHRISTOPHE ARCHAMBAULT/AFP

François de Rugy, président de l'Assemblée, devant les drapeaux Français et Européens mêlés CHRISTOPHE ARCHAMBAULT/AFP

Le Figaro

LE SCAN POLITIQUE - Les députés emmenés par Jean-Luc Mélenchon ont déposé un amendement pour modifier le règlement de l'Assemblée visant à ne permettre que la présence du drapeau national et de celui de l'ONU.

Lors de son arrivée dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale à la tête des députés de la France Insoumise nouvellement élus le 20 juin dernier, Jean-Luc Mélenchon a été pris d'un coup d'humeur. Au-dessus du perchoir du président de l'Assemblée sont alors mêlés le drapeau tricolore et celui de l'Union européenne. «Franchement, on est obligés de supporter ça? C'est la République française, c'est pas la vierge Marie là», s'emporte alors l'ancien sénateur socialiste, visiblement excédé devant ses collègues surpris. Le chef de file de la France Insoumise et ses députés ont décidé de ne «plus supporter ça» à l'avenir: ils ont déposé un amendement visant à modifier le règlement de l'Assemblée afin que l'emblème européen ne puisse plus figurer dans l'enceinte du Parlement.

Dans l'amendement CL25, déposé le 29 septembre dernier, on peut lire: «Seuls peuvent être présents dans l'hémicycle le drapeau tricolore de la République française, au titre de l'article 2 de la Constitution, et le drapeau de l'Organisation des Nations unies, symbole de l'engagement international de la France pour le multilatéralisme et la paix». «Cet amendement permet de préciser la symbolique actuelle présente dans l'hémicycle. En effet, s'il est bien évidemment fondamental que notre drapeau tricolore bleu, blanc, rouge (article 2 de la Constitution, qui le consacre comme emblème national) soit présent dans l'hémicycle, il apparaît tout aussi fondamental qu'il soit seulement complété par le drapeau de l'Organisation des Nations unies, là aussi en application de la Constitution, au titre du Préambule de 1946», précise l'exposé du texte.

 

Il s'agirait de permettre à la France de conserver son rayonnement international, en restant «en phase avec son projet politique historique d'indépendantisme et de promotion de la paix». Elle ne peut y parvenir «que si elle dépasse tout ancrage régional et zonal pour seulement aspirer à soutenir et construire la concorde mondiale», estiment les élus. «Seule cette double articulation: peuple français - peuples du monde, France - Organisation des nations unies, permet d'encadrer sereinement les débats de l'Assemblée nationale, dans cet esprit d'indépendance et de promotion de la paix qui, seul, fait honneur à nos valeurs républicaines», arguent encore les députés LFI.

La bête noire des souverainistes de tout poil

Il faut rappeler que ce n'est que durant la présidence Hollande que le drapeau bleu étoilé s'est durablement invité à l'intérieur du Sénat et de l'Assemblée nationale. Lorsqu'il était président de l'Assemblée, Bernard Accoyer avait essayé de l'introduire en vain. Le bureau du Palais Bourbon avait bloqué l'initiative, par le vote de deux PS et un UMP notamment. Un peu plus tard, en 2010, Nicolas Dupont-Aignan avait posé une question à l'Assemblée nationale pour demander que le drapeau européen soit retiré des édifices publics lors de la célébration des fêtes nationales. Le 2 juillet dernier sur France 3, ce dernier estimait encore que le drapeau étoilé n'avait pas sa place à l'Assemblée.

Ce rejet du drapeau européen n'est pas du tout l'apanage de la France Insoumise. En avril dernier, alors qu'il était encore numéro 2 du FN, Florian Philippot l'avait qualifié de «torchon oligarchique». En pleine présidentielle, lors d'un passage sur TF1, Marine Le Pen avait aussi exigé que soit retiré le drapeau européen prévu en arrière-plan. Elle avait également précisé au magazine Causeur qu'elle souhaitait «interdire le drapeau européen sur les bâtiments officiels». Ce que certains maires FN ont d'ores déjà anticipé en l'enlevant du fronton de leurs mairies, comme ce fut fait à Fréjus.

 

 

Tag(s) : #Politique française, #Europe
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