« Cérémonie d’excuses » organisée par l’artiste de rue britannique Banksy, le 1er novembre, près de Bethléem, devant le mur de séparation érigé par Israël.
Rarement un texte si bref, d’apparence anodine, aura si durablement ébranlé le monde. Cent ans après, les quinze lignes dactylographiées de la déclaration Balfour, conservée à la British Library de Londres, restent un brûlot, au point que personne n’entrevoit de solution durable au conflit qu’il a contribué à allumer au Proche-Orient.
Le Royaume-Uni, en se déclarant favorable à « l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif », a jeté les bases de la création de l’Etat d’Israël ; elle a aussi écrit le premier acte du drame palestinien. Célébré comme un événement fondateur par les Israéliens, commémoré par les Palestiniens comme le symbole de la trahison occidentale, le message adressé le 2 novembre 1917 par Arthur Balfour, chef du Foreign Office, à Lord Rothschild, figure de la communauté juive de Grande-Bretagne, matérialise une blessure jamais refermée depuis lors.
Le 2 novembre 1917, dans une lettre adressée à M. Lionel Walter Rothschild, représentant
du Mouvement sioniste international, M. Arthur Balfour, ministre britannique des Affaires
étrangères, déclare :
« Le Gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en
Palestine d’un Foyer national pour le peuple juif et emploiera tous ses efforts pour
faciliter la réalisation de cet objectif ».
Cinq ans plus tard, la Société des Nations mettait en place le système de " mandats"
sur les pays du Moyen-Orient issus du démembrement de l’Empire ottoman. La résolution
du 24 juillet 1922 de la SDN donnant mandat aux Britanniques sur la Palestine reprenait
intégralement le texte de la déclaration Balfour excluant, contrairement aux autres
mandats, tout projet d’émancipation nationale et de création d’un État indépendant pour les
Palestiniens. Ainsi se mettait en œuvre, sous protection britannique, le début du
processus de dépossession des Palestiniens par le mouvement sioniste.
Ce processus se poursuit depuis 100 ans. Il trouve encore son prolongement dans le
développement exponentiel de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, ainsi que
dans le projet de loi en cours d’adoption par le parlement israélien qui ferait d’Israël un
État-Nation juif, officialisant ainsi la politique d’apartheid mise en place au détriment de ses
citoyens palestiniens.
L’ensemble des puissances occidentales, en reprenant à leur compte la déclaration Balfour,
portent une responsabilité écrasante dans la dépossession dont a été victime le peuple
palestinien. Après 100 ans d’injustice, la paix ne pourra venir que par la reconnaissance
par Israël du droit du peuple palestinien à l’autodétermination, à édifier un État sur
l’ensemble du territoire occupé par Israël en 1967 y compris Jérusalem-Est, à la liberté de
circulation de tous les Palestiniens et au retour des réfugiés palestiniens.
Aussi, face à un État qui ne respecte ni le droit international ni les multiples résolutions de
l’ONU, il est temps que la France et les Etats membres de l’Union Européenne s’engagent
concrètement pour que soient reconnus les droits fondamentaux de tous les Palestiniens,
quels que soient leur statut et leur situation. Il faut que des sanctions viennent mettre fin aux
nombreuses violations du droit international par Israël. Il faut aussi reconnaitre dès
2maintenant l’État de Palestine avant que toute perspective d’autodétermination du peuple
palestinien ne soit rendue impossible par la politique permanente du fait accompli pratiquée
par l’État d’Israël.
Le 2 novembre 2017
Le Bureau national de l’AFPS
http://www.france-palestine.org/La-Declaration-Balfour
http://www.france-palestine.org/Le-Mandat-britannique-24-juillet
Le 2 novembre 2017
Le Bureau national de l’AFPS
http://www.france-palestine.org/La-Declaration-Balfour
http://www.france-palestine.org/Le-Mandat-britannique-24-juill