L'ordonnance de Villers-Cotterêts, qui a été rédigée par le chancelier Guillaume Poyet, est parfois connue sous le nom de Guilelmine.
Son article 111 énonce joliment :
« Et pour ce que telles choses sont souvent advenues sur l'intelligence des mots latins contenus dans lesdits arrêts, nous voulons dorénavant que tous arrêts, ensemble toutes autres procédures, soit de nos cours souveraines et autres subalternes et inférieures, soit de registres, enquêtes, contrats, commissions, sentences, testaments, et autres quelconques actes et exploits de justice, ou qui en dépendent, soient prononcés, enregistrés et délivrés aux parties, en langage maternel et non autrement ».
Henri ROURE
La guerre de la langue
Il y a de cela quelques jours, sans aucune honte, TF1, dont le site se nomme résolument « My TF1 », a présenté un bilan de la connaissance de l’Anglo-Saxon, par les Français. Au journal de vingt heures, mon coeur s’est subitement serré en entendant faire état d’une enquête réalisée par un organisme étatsunien. Le journaliste, M. Gilles Bouleau, s’est longuement félicité d’un progrès de l’apprentissage de cette langue par nos concitoyens. Or, que je sache, il n’y a aucune obligation à connaître l’Anglo-Saxon.
Cette langue est, par nature, celle des Anglo-saxons qui l’utilisent, avant tout, comme un instrument de domination, autant politique que culturel et économique. Il s’agit de l’une de leurs armes de vassalisation. La façon de faire de cette chaîne d’information de masse, où journalistes et animateurs ne cessent d’altérer le Français, est proprement méprisable et mériterait des sanctions si nous appliquions seulement nos lois. Elle prouve bien l’alignement de nos médias sur le système ultra-libéral de Washington, relayé par Bruxelles.
Ce sondage évoqué, est, en lui-même, pervers. Il désigne les bons élèves, ceux qui se subordonnent le mieux à l’impérialisme étatsunien. Il vise à culpabiliser ceux qui résistent. Vouloir, ainsi, faire croire que l’A-S est la langue universelle procède d’une intention maligne dans laquelle les esprits irréfléchis peuvent tomber et à laquelle se rallient tous ces Ganelon potentiels qui se reproduisent de siècle en siècle dans notre pays. Ils sont prêts à vendre l’âme de la France. L’A-S est la langue des États-Unis, du Commonwealth et de leurs serviteurs. Elle n’est pas celle du monde. Elle n’est pas la nôtre.
Dans la même veine avilissante, nous avons pu voir et entendre M. Bruno Le Maire, dont nous connaissons la fidélité politique particulièrement élastique, qui, sans ressentir la moindre gêne, trahit la langue française en parlant en A-S devant les journalistes à Bruxelles. Il est vrai que l’exemple vient de haut, puisque l’actuel président, ose s’exprimer en A-S, par oral et par écrit. Il est pourtant sensé incarner la France pendant la durée de son mandat, or le Français est la France dans toute son intimité et sa Grandeur. Ces deux personnages ne sont pas les seuls…
J’en arrive ainsi à me demander si l’écriture inclusive, les modifications d’orthographe et les tentatives, de certains, de mettre fin, dans l’écriture, à la primauté du masculin dans les accords, ne procèdent pas d’une campagne conçue à l’étranger, visant à affaiblir notre langue de l’intérieur. Cette campagne, habile, s’ajoute à la trahison des pseudo-élites. Opération en tenaille…
J’ai déjà longuement écrit sur le sujet et me permet de mettre en pièces jointes mes articles parus dans la presse depuis 2014. je ne reviendrai donc pas sur les développements que j’y ai conduits, notamment sur les atouts économiques et politiques que le Français, langue internationale, représente pour la France, à la condition qu’il soit défendu. En revanche, j’insiste sur l’aspect essentiel de la défense de la langue française et de son rôle.
Le Français est devenu la langue de la Nation, en s’imposant par sa clarté et sa cohérence, sur des langues locales. Il est devenu un indispensable lien. Il est ainsi indissociable de notre Nation.
Aussi regarder la langue française avec indifférence, c’est ne pas aimer la France. Pervertir la langue française, c’est tromper la France. Parler une autre langue, quand on est une autorité de haut rang, c’est trahir la France.