front syndical de classe
Dans une récente inteview, Frédéric Sève, le secrétaire national de la CFDT chargé des retraites part en campagne pour défendre la contre-réforme entamé sous Hollande et aggravée sous Macron.
Il dénonce -sans les nommer- ceux qui annonçent une baisse des retraites complémentaires dans le cadre de fusion de l'Arrco et de l'Agirc.
Il prétend qu'Il s'agit clairement d'un « hoax », d'une fausse information à la limite de la malveillance
Il prétend également que dans le document de 80 pages transmis aux "partenaires sociaux" cette information ne figure pas.
Evidemment que ce type d'annonce ne figure pas dans ledit document !
Pourtant le même préposé de la CFDT aux retraites reconnaît dans le même interview :
"Evidemment, en cas de catastrophe économique majeure, tout le système français de protection sociale pourrait être à nouveau fragilisé"
Mais précisément LA EST LA QUESTION décisive :
Le niveau des pensions devient la variable que l'on pourra ajuster aux conjonctures économiques à l'inverse fondamentale du principe retenu par le ministre communiste Ambroise CROIZAT en 1946 qui arrime le financement de la protection sociale non pas au budget de l'état ( ce que fait la CSG) avec tous les alés liés à la fois à la conjoncture économique ET politique, MAIS à la création de richesse et qui rentre en concurrence directe avec le profit, les dividendes aux actionnaires.
Toutes choses que les forces réactionnaires et le patronat n'ont jamais admises!
Ce qui se met en place avec la fusion des régimes de retraites complémentaires c'est le premier étage de la contre-réforme globale des retraites qu'a prévu Macron :
ce que veut faire Emmanuel Macron en imposant l’idée d’un euro cotisé égal à un euro versé (2). Au bout, c’est une retraite par points fonctionnant sur ce que le cotisant aura versé et aussi susceptible d’être réduite selon la situation économique et financière des caisses : donc une retraite dérisoire et aléatoire en annuités et en prestations.
Les dirigeants de la CFDT se comportent donc comme de vulgaires propagandistes du pouvoir dans le monde du travail dans la perspective de faire consentir à ces objectifs pourtant totalement contraires à l'intérêt des travailleurs.
C'est pourquoi la bataille doit être menée sans aucune espèce de concession au "syndicalisme rassemblé" pour que s'engage et se poursuive la résistance à ces agressions et la nécessaire contre-offensive du monde du travail.
Communiqué CGT de fin de négociations
Le 17 novembre 2017, s'est tenue la dernière séance de négociation sur la fusion en un seul régime de retraite complémentaire des régimes AGIRC (cadres) et ARRCO, fusion prévue par l'accord du 30 octobre 2015 que la CGT n'a pas signé.
Le document soumis à la signature des organisations syndicales par le patronat (80 pages) reprend l'intégralité des dispositions antérieures et des accords successifs de l'AGIRC et de l'ARRCO.
Il reprend en particulier les dispositions profondément régressives de l'accord d'octobre 2015 :
baisse de la pension de 10%, pendant 3 ans, si un salarié ne recule pas son âge de départ sans décote d'un an, ce qui anticipe un éventuel recul de l'âge de départ en retraite de 62 à 63 ans ;
recul de la date de revalorisation des retraites du 1er avril au 1er novembre ;
à partir du 1er janvier 2019, plus d'acquisition de nouveaux droits pour la garantie minimale de points des cadres ;
revalorisation de la valeur d'achat et de la valeur de service du point tenant compte d'un facteur de soutenabilité financière qui n'exclut plus une baisse de la valeur de service donc des retraites, ce qui va au-delà des dispositions de l'accord d'octobre 2015 ;
mise en place d'un pilotage semi-automatique du régime, avec une négociation tous les 4 ans sur les paramètres et une réduction du pouvoir de décision du Conseil d'administration.
La transformation de la cotisation AGFF en cotisation ordinaire et la disparition de l'association AGFF est un des rares points positifs de cet accord. Cette cotisation pour le financement des départs entre 60/62 ans et 65/67 ans faisait l'objet d'un chantage permanent de la part du Medef, en menaçant de supprimer le financement des départs avant 65 ans.
La justification de la fusion des régimes AGIRC et ARRCO pour les signataires d'octobre 2015 était le déficit des deux régimes. Force est de constater que le nouveau régime sera lui aussi déficitaire et que la question d'un accroissement des ressources est toujours refusée par le patronat.
La négociation de novembre 2017 n'est pas seulement le dernier acte de l'accord d'octobre 2015, il est aussi le premier acte de la future réforme des retraites prévue par M. Macron pour 2018.
Le candidat à la présidence de la République prévoyait ce printemps de mettre en place un pilotage financier du système de retraite faisant du niveau des retraites et pas du niveau des ressources la principale variable d'ajustement, à l'image du système suédois.
Les propositions du Medef pour le régime unifié AGIRC-ARRCO sont cohérentes avec cet objectif de régression sociale.
La CGT appelle le monde du travail à la plus grande vigilance, dès le début de la concertation sur la réforme des retraites Macron prévue en 2018, et présentera des propositions de progrès social pour garantir l'avenir du système de retraite.
Montreuil, le 17 novembre 2017