A Saragosse, comme dans toute l'Espagne, les "pensionnés" sont dans la rue
En Espagne comme en France, les retraités, victimes de la politique d'austérité décidée par Bruxelles, manifestent leur colère
Des dizaines de milliers d’Espagnols ont défilé une nouvelle fois, ce samedi, dans les grandes villes du pays, pour exiger une revalorisation de leurs retraites. Et défendre le système menacé, selon les syndicats, de privatisation par la droite au pouvoir.
Pour la quatrième fois depuis le mois de septembre, des manifestations de retraités ont eu lieu dans plusieurs villes d’Espagne. Ils étaient plusieurs milliers à Madrid et Barcelone.
Mariano Rajoy, le Premier ministre conservateur, était la cible des slogans. « Rajoy, voleur, tu voles ma pension ! », « La droite manipule et vole avec des pensions de m… ». Les manifestants exigent que les retraites soient revalorisées au-delà des 0,25 % accordés en 2016 et 2017, en dessous du taux d’inflation (1,2 %).
« Il y a une perte de pouvoir d’achat des classes les plus modestes », a expliqué Emilio Zamora, retraité depuis deux ans, armé d’une affiche où l’on pouvait lire : « Sans pain, pas de paix ». « Ça va de mal en pis », se plaignait de son côté Mari Carmen Calvo, une coiffeuse de 70 ans venue manifester avec son mari.
Ces faibles revalorisations, estime le syndicat Commissions ouvrières (CCOO) dans un communiqué, ont pour « but de favoriser les retraites privées au détriment des publiques avec à terme un horizon de libéralisation ». Le gouvernement de son côté explique qu’il est tenu par des objectifs de stabilité budgétaire imposés par l’UE et doit faire face à une hausse systémique des dépenses liée au vieillissement de la population.