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SOURCE : le site Histoire et Société  

Le témoignage d'une étudiante avec confirmation des documents filmés qui ont pu être diffusés :

Tout ce que je raconte, je l’ai vu. La fac de droit de Montpellier, l’UM3, était occupée par les étudiants. On était encore une cinquantaine dedans. Des hommes, une dizaine, en noir, masqué, avec des bâtons, des bouts de palettes sont entrés. Ils n’ont pas parlé. Ils ont sorti tout le monde, en les frappant, en les matraquant au sol, en les traînant par terre. En les fracassant au sol, bordel de merde. C’est moi qui ai filmé. Ils ont poussé tout le monde dehors, en les frappant.

Le Doyen de la Fac de Droit était présent. Je l’ai vu ouvrir la porte à ces hommes. J’ai vu les portes de la fac se refermer, avec ces hommes à l’intérieur. J’ai vu le directeur d’une institution publique s’enfermer avec un groupuscule extra violent. J’ai vu une amie au sol, en sang, avec le portail qui se referme sur ses jambes. En arrière plan, j’ai vu l’administration qui était présente sur les lieux applaudir. Applaudir face au sang d’étudiants en lutte pour leurs droits.

J’ai vu ces hommes qui voulaient casser des « gauchos », j’ai senti leurs coups sur mon corps. Trois étudiants sont partis avec les pompiers. La police n’est pas rentré dans la fac, elle n’en avait pas le droit sans l’accord du doyen. La police n’a pas arrêté ces hommes. Ils sont sortis par la sortie de secours, et les policiers les entouraient, comme une escorte de ministre. Le doyen n’a pas autorisé la police à rentrer dans la faculté, pour arrêter les hommes qui ont envoyé 3 étudiants à l’hôpital.

Le doyen de la fac de droit, je l’affirme parce que je l’ai vu, a montré à ces hommes, dont il n’avait pas peur, les « cibles ». Des étudiants, des jeunes comme vous. C’est ce que j’ai vu. Ce n’est plus une question de lutte sociale, ça va au delà de l’antifascisme. Je vous demande de ne pas laisser ces personnes, ce doyen, ce groupuscule ultra violent agir en toute impunité. Je vous demande de relayer ce témoignage, je vous demande de demander des comptes à nos côtes. Parce que sur le sol de la fac de droit est tâché du sang de jeunes qui voulaient juste continuer leurs études, et qui s’engageaient en ce sens. Parce que la police n’a rien fait. Parce que j’ai peur, si c’est ça l’éducation nationale, si c’est ça, la police qui est censé nous protéger, si c’est ça, mon pays

VIDEO à l'adresse :

http://www.lemonde.fr/campus/article/2018/03/23/montpellier-des-etudiants-violemment-expulses-de-la-fac-de-droit-par-des-individus-cagoules_5275544_4401467.html

MAIS LA REPLIQUE S'ORGANISE en masse :

 

Ce matin, une foule compacte constituée de près d’un millier d’étudiants s’est rassemblée devant la fac de droit de Montpellier en réaction aux graves événements survenus la nuit dernière. Aux alentours de minuit, une dizaine d’individus cagoulés ont attaqué les étudiants qui occupaient les lieux pour dénoncer la sélection à l’université introduite par la loi Vidal et soutenir le mouvement social du 22 mars. Cagoulés, armés de planches de bois, et selon certains témoignages de Taser, ils ont délogé la cinquantaine d’étudiants de l’amphithéâtre en les matraquant et les traînant au sol. Trois étudiants ont dû être hospitalisés.

VIOLENCES À LA FAC DE MONTPELLIER

La CGT exige vérité et justice
vendredi 23 mars 2018

L’omniprésence de l’extrême droite, la montée des expressions de haine, racistes, identitaires et xénophobes, en France et en Europe, se traduisent régulièrement par des actes violents.
Hier, au sein de l’Université de Montpellier, c’est un véritable commando de barbouzes qu’ont vu venir à eux les centaines d’étudiants réunis en assemblée générale, dans un déferlement de haine, de propos racistes et homophobes et de violence provoquant quatre blessés graves et plusieurs commotions. 
Ces méthodes fascistes révèlent le véritable visage de l’extrême droite française. Elle peut prendre différents noms, elle peut même en changer, ses pratiques restent les mêmes.
La CGT exige, de la part de la Ministre, madame Vidal et de la communauté universitaire, la condamnation sans réserve de ces agissements.
Des interrogations s’expriment fortement quant au rôle et à l’implication active du doyen de la faculté de Droit.
Toute la lumière doit être faite sur les responsabilités de chacun dans cette affaire. Si cette collaboration ou d’autres étaient confirmées, ces faits graves et inédits appelleraient à des sanctions exemplaires de la part du président de l’Université, de la Ministre et de la justice.
Il en est de même des enquêtes qui doivent identifier les agresseurs afin de les traduire devant les tribunaux.
Actuellement, les syndicats locaux sont reçus par la préfecture. Nous attendons que le Préfet assume toutes ses responsabilités.
Ces faits ne sont pas sans lien avec la montée en puissance de la contestation sociale contre les projets gouvernementaux, notamment la loi instaurant la généralisation de la sélection à l’entrée de l’Université.
La CGT apporte tout son soutien aux jeunes blessés, à l’intersyndicale de l’Université et aux associations. Notre dénonciation de ces violences se traduira aussi par des dépôts de plaintes via nos syndicats locaux.
Cette tentative d’intimidation n’entamera pas notre détermination à poursuivre les luttes sociales en cours.

Montreuil, le 23 mars 2018

 

Tag(s) : #Libertés
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