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Syrie : qui est avec qui ?
Syrie : qui est avec qui ?

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"Les Turcs sont désormais en Syrie pour des années"

La Turquie a mené une offensive dans le nord de la Syrie, à Afrine, pour en chasser des Kurdes toujours à la recherche d’une terre et d’alliés.

La bataille d’Afrine est une illustration de la complexité du conflit syrien. Pour les Kurdes, Afrine située dans l’extrême nord-ouest de la Syrie, c’est l’éternel recommencement de leur histoire avortée. En tout cas, « les Turcs sont désormais en Syrie pour des années », estime le chercheur Olivier Hanne (*).
Et demain Manbij ?L’offensive turque à Afrine a été précipitée par l’annonce américaine de militariser (« autonomiser ») la frontière syrienne et turque avec des unités kurdes du YPG, alliées de Washington mais considérées comme terroristes par Ankara. Entre le 20 janvier et le 19 mars, le président turc Recep Tayyip Erdogan a donc mené une offensive pour empêcher ces Kurdes du YPG de durablement s’installer.
Qui combattait qui ? « 
L’armée turque y avait pour auxiliaires des combattants islamistes (notamment des anciens de Daech) et des membres issus de l’Armée syrienne libre (que la France et l’Europe ont soutenue). A Afrine, les Kurdes n’ont reçu que le soutien d’une milice interreligieuse envoyée par Bachar al-Assad ». Russes, Américains et Français, alliés des Kurdes contre Daech, n’ont donc pas bougé. 
Où est passée la population d’Afrine ? On estime à 250.000 le nombre de civils (dont beaucoup de Kurdes) ayant fui Afrine avant l’entrée des Turcs, le 19 mars. Les non-Kurdes ont fui les combats plus que les Turcs. Et maintenant ? « Erdogan a trois solutions qu’il peut d’ailleurs mixer, explique Olivier Hanne. Comme en Turquie avec les chrétiens, il peut refuser aux habitants le retour à Afrine ; il pourrait alors les remplacer par les milliers de réfugiés syriens sunnites en Turquie ; il pourrait enfin, pour sécuriser cette zone, faire appel aux Turkmènes de Syrie ou d’Irak, redoutables soldats, fidèles à la Turquie. » Des Turkmènes combattaient dans l’Armée syrienne libre et avec Daech à Raqqa…
Qui gagne quoi ? Pour les avoir aidés à Afrine, Bachar al-Assad s’est assuré le soutien des Kurdes et « sait qu’il ne pourra pas déloger les Turcs avant longtemps, donc il va se concentrer sur les dernières poches rebelles, comme il vient de le faire dans la Ghouta. » Olivier Hanne poursuit : « Poutine, qui s’est rapproché de la Turquie, voudrait se désengager de Syrie (pour être plus présent au Dombass ?), mais sans fragiliser Assad. » Américains et surtout Européens ne savent plus qui sont leurs alliés et sont paralysés à l’idée d’un affrontement avec la Turquie, membre, comme eux, de l’Otan… 
Le président Erdogan a annoncé qu’il pousserait sa chasse aux Kurdes jusqu’à Manbij, où sont stationnés des combattants kurdes, dont les rescapés d’Afrine, et des troupes américaines. Erdogan a donc demandé aux États-Unis de s’en retirer. On attend la réponse américaine.

Tag(s) : #Syrie, #Turquie
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