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JUIN 1848 : La République bourgeoise s'instaure sur le cadavre de milliers d'ouvriers !

L'histoire commentée à chaud par l'ami Karl

C'est dans " Les luttes de classe en France ... " et à chaud dans la Gazette Rhénane que Karl MARX procède à l'analyse et tire les leçons de cette véritable guerre civile que livre la bourgeoisie au prolétariat en juin 1848 pour préserver et garantir son ordre ... et ses intérêts.

Marx, présent en France est un témoin de premier plan et son analyse constitue " sa première tentative d'explication d'histoire contemporaine à l'aide de sa conception matérialiste ..." comme l'expliquera Friedrich ENGELS en 1895.

La Révolution de Février 1848 qui chasse la monarchie de juillet est conquise par les ouvriers avec l'aide passive de la bourgeoisie.

Le prolétariat conscient de son rôle dans la victoire contre l'ordre monarchique entend marquer la période ouverte par cette victoire de ses revendications sociales, socialistes.
Mais la bourgeoisie et ses différentes factions effrayées par ces aspirations, entend régler par la force le conflit qui l'oppose aux prolétaires :

" De même que la République de Février avec ses concessions socialistes nécessita une bataille du prolétariat uni à la bourgeoisie contre la royauté, de même, la seconde bataille était nécessaire pour détacher la République de ses concessions socialistes, pour mettre en relief la République bourgeoise, détenant officiellement le pouvoir.

C'est les armes à la main qu'il fallait que la bourgeoisie réfûtat les revendications du prolétariat. Et le véritable lieu de naissance de la République bourgeoise  n'est pas la victoire de Février, c'est la défaite deJuin. "

La journée du 15 mai marquée par l'envahissement de l'Assemblée nationale, l'attaque contre les ateliers nationaux provoquent l'insurrection du 21 juin et des jours suivants suivis d'une impitoyable répression et du massacre de milliers d'ouvriers combattant héroïquement et tenant tête à l'armée et à la garde nationale 5 jours durant!

Marx en conclura que "seule la défaite le [ prolétariat ] de cette vérité que la plus infime amélioration de sa situation reste une utopie qui se change en crime dès qu'elle veut se réaliser."

Enseignement qui demeure valable sans doute à notre époque où la Cinquième République et sa constitution monarchique restent des instruments aux mains de l'oligarchie et de ses représentants pour aujourd'hui tenter de remettre en question TOUS les conquis issus d'un autre rapport de force international et national.

 

 

On trouvera également ci-après des réflexions et des repères historiques indispensables à une compréhension de ce qui s'est passé alors et de ce qui demeure assimilable à notre époque :

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SOURCE : Le blog de Roger Colombier

http://canempechepasnicolas.over-blog.com/2018/06/juin-1848-il-y-a-170-ans.une-revolution-du-peuple-que-la-republique-des-bourgeois-ecrase.html

La Révolution de 1848, qui renverse lamonarchie de Louis-Philippe, ne fait l'objet d'aucune commémoration. De ce fait, l'écrasement sanglant dans laquelle elle est noyée et l'élection de Louis-Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III, à la présidence de la République sont méconnus.

A cette époque, la France a faim. Les paysans se sont révoltés contre les"accapareurs de grains". Les ouvriers s'organisant en "sociétés de résistance" contre le chômage qui s'accroit. Va naître une conscience révolutionnaire. Les républicains organisent des banquets pour demander le suffrage universel aux élections. Le roi interdit celui du 22 février 1848 à Paris.

Une immense manifestation secoue la capitale et des barricades apparaissent dans les rues. La troupe tire sans sommation sur un groupe d'ouvriers chantant la Marseillaise: 52 morts et de nombreux blessés. Cinq cadavres sont hissés sur un chariot. Le peuple traîne ses morts toute la nuit. Thiers, futur fusilleur de la Commune de Paris, devient premier ministre. Mais la foule marche vers les Tuileries. Mises à sac, Louis-Philippe s’enfuit en Angleterre.

Le peuple a gagné, mais pas pour longtemps. Les bourgeois vont lui ravir sa victoire. Les mêmes banquiers, qui avaient soutenu Louis-Philippe, organise la contre-révolution avec la bourgeoisie industrielle et commerçante. Ils adoubent le gouvernement provisoire de la république dès que celui-ci en chasse les progressistes.

Le 24 juin, l’Assemblée constituante, expurgée des républicains, transmet ses pouvoirs au ministre de la Guerre, le général Cavaignac. L’Assemblée proclame la dictature militaire et l’état de siège. Le 26 juin 1848, à midi, commence une répression méthodique dans Paris :  4 000 morts et des milliers de blessés; 12 000 arrestations et 4 000 déportés aux colonies. Ainsi se termine la Révolution de 1848.

L'histoire apprend qu'il y a République et République. Celle des forces de l'argent et du patronat et celle du progrès et de la justice sociale.

Comme il n'y a que deux côtés dans une barricade. 

Hier en juin 1848, comme aujourd'hui avec un ex-banquier d'affaires à l'Elysée.

 

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D'après Hérodote

 

23 juin 1848

Insurrection ouvrière à Paris

 

Le 23 juin 1848 éclatent à Paris de violentes émeutes de la faim provoquées par la fermeture des Ateliers nationaux. Leur répression, très brutale, consacre la rupture entre la classe ouvrière et le régime républicain issu des journées révolutionnaires de Février.

Généreuse République

Les Ateliers nationaux ont été créés le 28 février par le gouvernement provisoire de la IIe République en vue de procurer aux chômeurs un petit revenu en échange d'un travail symbolique.

Là-dessus se déroulent les élections législatives, les 23 et 24 avril. Ce sont les premières élections au suffrage universel (masculin). Contre toute attente, elles amènent à l'Assemblée une forte majorité de notables provinciaux très conservateurs...

La République trahit les ouvriers

Le 10 mai, dans l'attente d'une Constitution, le gouvernement provisoire cède la place à une Commission exécutive issue de l'Assemblée.

Cette Commission compte cinq membres, des républicains de mérite qui vont être dépassés par les événements et surtout écrasés par la pression de l'Assemblée : François Arago, président de la Commission et chef d'État virtuel, Garnier-Pagès, Marie, Lamartine et Ledru-Rollin.

L'administration des Ateliers nationaux est confiée à un conservateur, Marie, qui va s'employer à les disqualifier. Tandis que les effectifs employés croissent de 25.000 à près de 120.000, on ne leur confie aucun travail susceptible de concurrencer une entreprise privée. Les bénéficiaires pavent et dépavent les rues en contrepartie d'un franc par jour. Désoeuvrés, ils refont le monde et cultivent qui les idées bonapartistes, qui les idées socialistes.

La Commission décide donc le 20 juin 1848 de supprimer les Ateliers nationaux avec l'espoir d'étouffer ainsi l'agitation ouvrière. C'est le contraire qui se passe. 20.000 ouvriers descendent dans la rue le 23 juin 1848 et forment jusqu'à 400 barricades.

La barricade du faubourg Saint-Antoine, par G. Gobaut (Paris, musée Carnavalet)Le général Cavaignac engage une terrible répression, à la mesure de l'effroi qu'éprouvent les bourgeois de l'Assemblée.

Monseigneur Denis Affre, archevêque de Paris (55 ans), s'interpose entre les insurgés et la troupe, sur une grosse barricade.

Un crucifix à la main, cet homme d'un naturel timide appelle les frères ennemis à la réconciliation. Les coups de feu s'interrompent. Mais un roulement de tambour réveille les pulsions de mort. Les coups de feu reprennent. L'archevêque s'écroule. Il murmure avant de mourir : «Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis».

Au total, du 23 au 26 juin, trois jours de combats feront 4.000 morts parmi les insurgés et 1.600 parmi les forces de l'ordre.

 
Tag(s) : #Histoire, #Lutte de Classe
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