1. L’Allemagne a établi des relations privilégiées avec la Chine sans se concerter avec le reste de l’Europe.
2. L’Allemagne est de moins en moins dépendante, pour son commerce extérieur, de la zone euro (chute de 45% à 35% de la part des exportations et des importations avec la zone euro dans la structure de son commerce extérieur).
3. A l’inverse, la France est devenue plus dépendante de l’Allemagne dans la même période; la France importe deux fois plus d’Allemagne que l’Allemagne de France; et le montant des importations françaises d’Allemagne représente, en montant, 50% de notre déficit commercial.
Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France sont les trois premiers clients de l’Allemagne, devant la Chine. Le total représente à peu près le quart des exportations allemandes.
La France, si elle répondait à sa vocation historique d’alliée des deux grandes puissances anglophones, aurait intérêt, en ce moment, à occuper une position d’équidistance entre l’UE et le partenaire anglophone, aussi bien dans la négociation du Brexit que dans les négociatiuons commerciales avec les Etats-Unis..
Nous ne pouvons pas le faire parce que nous avons les mains liées par notre appartenance à la zone euro.
De ce point de vue, le fait d’être en dehors de la zone euro donne une force au groupe de Visegrad: par exemple quand ils s’opposent à l’Allemagne sur la politique d’immigration. Malgré tout, vous avez raison de le souligner, la zone euro, d’avantage pour l’Allemagne, qui a tué la concurrence italienne ou française grâce à la monnaie unique, est en train de se retourner contre elle, la crise italienne vient de le montrer.
L’Allemagne se révèle incapable d’exercer un leadership crédible en Europe: si nous avons le choix entre le déclin industriel accéléré et la punition monétariste, cela laisse peu de choix.
Ma crainte est moins que l’Allemagne sorte de la zone euro - il ne resterait pas de raison d’être à cette dernière - que de voir la zone euro se délester de quelques pays sans que la France puisse en sortir: une zone euro rabougrie mais où la France accepterait de rester, continuant à s’éteindre à petit feu.
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