Dans une lettre adressée le 15 juin au Premier ministre, un collectif de médecins alerte sur l'état de santé de l'hôpital public. REGIS DUVIGNAU
Le diagnostic est lourd, et le malaise profond. Le 15 juin 2018, un collectif de 175 médecins envoyait une lettre au Premier ministre pour alerter sur la « dégradation exponentielle du service public hospitalier ». Et cela alors même qu’un effort de près d’un milliard d’euros d’économie est demandé aux hôpitaux au cours de l’année 2018. Pour Bruno Caron, psychiatre au centre hospitalier de Saint-Egrève, en Isère, une « catastrophe » sanitaire et financière est à prévoir si rien n’est fait pour enrayer cette dynamique.
Quels sont les maux dont souffre l’hôpital public ?
Bruno Caron. Nous sommes devant un historique de longue date de réduction à la fois des personnels et des structures de soin. Dès 1987, des économistes avaient programmé la diminution du nombre de médecins. L’idée était de dire : « une réduction de l’offre de soin permettra d’induire une réduction du coût ». En clair : si on forme moins de médecins, les gens iront moins les voir, et cela coutera moins cher à rembourser.
La diminution du nombre de lits disponibles a alors commencé dans les années 1980. Des d’hôpitaux périphériques ont été fermés, sans être remplacés par des structures alternatives. Les lits ont été fermés sans recréer d’autres structures alternatives pour désengorger les urgences. Ce mouvement s’est accéléré dans les années 2000, et là, il accélère encore à vitesse « grand V ».
Tout cela a été encaissé par les personnels, mais aussi par les patients qui par ricochet connaissent des délais de soins supplémentaires. Aujourd’hui, nous sommes face à un effet de seuil: nous ne pouvons plus réduire les moyens. L’hôpital craque de partout. Vous le voyez avec les manifestations devant des hôpitaux, ou avec des collègues qui entament des grèves de la faim pour réclamer des postes supplémentaires.
Je suis psychiatre : je fais de la prévention du suicide dans le cadre de mon travail. Je fais des consultations et par moment, je dois aussi protéger les patients, et les hospitaliser. Or, les hôpitaux psychiatriques ont connu des réductions du nombre de lit disponible. Nous sommes obligés d’expliquer à nos patients qu’ils il y a 34 personnes en liste d’attente avant qu’ils puissent...
POUR LIRE LA SUITE
CLIQUEZ CI-DESSOUS
ET VISIONNER LA VIDEO
CLIQUEZ CI-DESSOUS
http://codesdinfirmieres.com/reportage-lci-violence-hopitaux-francais