Le Sénat, une Assemblée non représentative de la population argentine, sous la pression de l'Eglise et du Pape, a rejeté le projet de loi ouvrant le droit à l'avortement
franceinfo
Après son adoption par les députés, les sénateurs argentins ont rejeté, jeudi 9 août, le projet de loi ouvrant le droit à l'avortement. Trente-huit sénateurs ont dit "non" au texte prévoyant l'interruption volontaire de grossesse (IVG) pendant les 14 premières semaines de grossesse, 31 ont voté en faveur et deux se sont abstenus, selon les résultats officiels. Le projet de loi avait été adopté de justesse par les députés le 14 juin (129 voix pour, 125 contre).
Le Sénat est plus conservateur, car chacune des 24 provinces dispose de trois représentants quel que soit son poids démographique. La capitale et la province de Buenos Aires, plus favorables à l'IVG, y sont sous-représentées alors qu'elles abritent plus du tiers de la population du pays.
Le vote a été accueilli par des feux d'artifice et des cris de joie parmi les militants anti-IVG rassemblés à Buenos Aires devant le Parlement, où se déroulaient les débats. A l'autre extrémité de la place du Congrès, les mines étaient dépitées, les larmes coulaient sur les visages des partisans de la légalisation de l'avortement. Les pro-IVG étaient massivement rassemblés depuis mercredi matin aux abords du Congrès, brandissant les foulards verts, symbole des revendications d'avortement légal, libre et gratuit. Du côté des pro-IVG, une poignée de manifestants isolés ont incendié des palettes contre une des deux rangées de grilles séparant les deux camps et lancé des pierres sur les policiers anti-émeutes.