Les présidents russe, turc et iranien se sont réunis ce 14 février à Sotchi pour évoquer la résolution du conflit syrien. Au programme de leur rencontre : le retrait des troupes américaines de Syrie, mais aussi le sort de la province d'Idleb.
Les présidents russe, iranien et turc se sont réunis à Sotchi, en Russie, ce 14 février, afin de poursuivre leur discussion sur la situation en Syrie, dans le cadre du processus d'Astana. Au cœur de la rencontre des trois dirigeants : le retrait annoncé le 19 décembre 2018 par Donald Trump des troupes américaines présentes en Syrie, et le sort de la province d'Idleb, dernière enclave des djihadistes en Syrie. «Aujourd'hui, pratiquement sur l'ensemble du territoire syrien, le régime de cessez-le-feu est observé, le niveau des violences baisse progressivement. Et c'est un résultat concret et positif de notre travail commun», a déclaré le président russe en guise de préambule. Le dirigeant iranien Hassan Rohani a lui aussi qualifié leurs discussions d'«extrêmement positives et ouvertes».
Le retrait des troupes américaines de Syrie était au programme du sommet prévu à Sotchi, ce 14 février. Un retrait dont les trois dirigeants se sont félicités. «Les discussions ont tourné autour l'influence qu'aura l'annonce du plan des Etats-Unis de retrait des troupes américains des régions nord-est du pays sur le développement futur de la situation en Syrie», a ainsi déclaré Vladimir Poutine. «Notre point de vue commun est que la réalisation de cette étape serait un point positif qui aiderait à stabiliser la situation dans la région», a ajouté le président russe, lors de la conférence de presse qui a suivi la rencontre tripartite.
Le sort de la province d'Idleb a également été évoqué. Selon Valdimir Poutine, le maintien du cessez-le-feu «ne veut pas dire que nous devons tolérer la présence de groupes terroristes à Idleb». Le président russe a également appelé à étudier «les mesures concrètes que la Russie, la Turquie et l'Iran pourraient prendre ensemble pour éliminer définitivement ce foyer terroriste», soulignant la nécessité de s'entendre sur ces mesures pour assurer une «désescalade définitive» à Idleb.
Recep Tayyip Erdogan a pour sa part déclaré ne pas vouloir «que de nouvelles crises humanitaires, que de nouvelles catastrophes surviennent à Idleb ou ailleurs en Syrie», ajoutant qu'Ankara et Moscou étaient parvenus à un accord pour mener des «patrouilles communes» afin de contenir les «groupes radicaux» dans la province d'Idleb, sans donner plus de détails. Après des désaccords lors du sommet à Téhéran le 7 septembre dernier - la Turquie faisant notamment part de son opposition à une offensive militaire de Damas à Idleb - les présidents russe et turc étaient finalement parvenus à un accord commun dix jours plus tard pour créer une «zone démilitarisée de 15 à 20 kilomètres de large» à Idleb.
Le président turc a également appelé au départ des combattants kurdes présents dans le nord-est de la Syrie, estimant que «l'intégrité territoriale de la Syrie ne pourra pas être assurée et la région rendue à ses vrais propriétaires» tant qu'ils seront dans la région.
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