Bordeaux des milliers de gilets jaunes dans les rues
Par ingiruminus
C’est fascinant, semaine après semaine, Castaner-le-menteur balance des chiffres qui ne veulent rien dire du tout. Et Le monde relaye stupidement ces mensonges. Pour l’acte XIV, il nous dit que seulement 10 200 personnes ont défilé dans toute la France, dont nous dit-il 3000 à Paris. Mais comme on le voit ci-dessus, rien qu’à Bordeaux, ils étaient au moins 6000. Les bons chiffres, c’est bien malheureux à dire, mais il faut aller les chercher du côté du syndicat France Police qui donne un chiffre un peu plus sérieux : 240 000[1].
Ça va faire bientôt quatre mois qu’on nous dit que les manifestations sont en baisse, et deux mois qu’on nous dit que Macron remonte dans les sondages. Mais les gilets jaunes sont toujours là, malgré la propagande éhontée du gouvernement qui mobilise le ban et l’arrière ban de la réaction pour soutenir sa politique, malgré les condamnations qui n’arrêtent pas de pleuvoir, et malgré aussi les violences policières inédites dans un pays démocratique. Condamné par l’ONU, par la Commission européenne des droits de l’homme, condamné par le parlement européen, le régime de Macron vire clairement au fascisme. Mais opportunément on sort du chapeau un statistique payante, les actes antisémites sont en hausse de 74% !
C’est bien possible, mais ce qui est crapuleux dans le cas de Macron et de ses soutiens, c’est de vouloir faire l’amalgame entre les gilets jaunes et une montée de l’antisémitisme. Comme dérivatif on ne peut pas trouver mieux ! Et donc tous les partis, par ailleurs déconsidérés, se rangent maintenant derrière LREM, soutien sans faille d’un gouvernement fascisant, pour manifester le 19 février contre le fascisme.
La manœuvre de diversion est grossière. Les gilets jaunes sont exemplaires en ce sens qu’ils ne cèdent pas à cette pression, alors qu’ils ont toute la machinerie d’un Etat répressif et menteur contre eux.
Sur les Champs Elysées, il y avait aussi beaucoup de monde comme on peut le voir encore sur la photo ci-dessus, alors même que plusieurs autres manifestations étaient en cours ailleurs, notamment aux Invalides où des heurts ont été déclenchés par la police.
A Marseille les accès aux autoroutes qui pénètrent directement au centre-ville ont été bloqués. Ce samedi a vu le retour des barrages filtrants, notamment autour de l’A7 du côté de Lyon. Car si manifestement la mobilisation est en léger recul, elle reste très forte et très déterminée, avec toujours comme objectif la démission de Macron.
Dans toute la France des manifestations ont eu lieu, même dans des villes dont la plupart des Français ignorent jusqu’au nom, Alençon, Le Mans, Pontivy, Dax. Contrairement à ce que voudraient faire croire les médias, ce n’est pas une opposition de deux France, mais plutôt la rébellion de la France contre son gouvernement et contre l’oligarchie.
Mais le samedi 16 février a aussi marqué le retour de l’occupation des ronds-points, en Moselle, dans la banlieue de Toulouse ou encore à Pont-à-Mousson. Ce retour sur les ronds-points est aussi bien le résultat des violences policières, que la manifestation d’une nouvelle détermination.
Alors qu’il y avait deux cortèges, à Caen ils étaient des milliers à défiler
Ce gouvernement ne sait plus quoi faire pour se ridiculiser. Voilà maintenant qu’on envoie en première ligne Brigitte Macron qui n‘est strictement rien, et qui prétend parler avec les gilets jaunes pour les réconcilier avec son petit mari[2] ! Imaginons Charles de Gaulle en Mai 68 envoyer Tante Yvonne pour se réconcilier avec les étudiants gauchistes.
Une idée pareille fait frémie et montre à tout le moins que la classe politique s’est complètement effondré. Elle aussi enfonce les limites de la décence en affirmant sans ciller que les Français étaient toujours très heureux de voir son mari ! Certes nous avons compris que le mensonge est pour ses gens-là la dernière possibilité de gouverner.
Mais cette carabistouille ne peut avoir qu’un temps, elle exaspère plutôt les Français.
A Lille les gilets jaunes sont restés mobilisés
On a appris que ce même jour, Alain Finkielkraut a été victime d’insultes antisémites, manifestement par des nervis d’extrême-droite. Evidemment on ne peut que condamner ces injures. On fera deux remarques à ce sujet, la première est que Finkielkraut a passé sa semaine à injurier les gilets jaunes, la seconde c’est que nous voyons bien à quoi servent ces infiltrés d’extrême-droite, comme les Dieudonné et autres Soral, ils font clairement la main pour Macron et ses miliciens.
Mais il faut le répéter, d’une part un mouvement ouvert comme celui des gilets jaunes ne peut pas contrôler qui vient et qui ne vient pas semer le trouble, et d’autre part que ces écarts inacceptables ne représentent qu’une infime minorité de ce que sont les gilets jaunes.
Résumer les gilets jaunes à une manipulation par l’extrême-droite relève de la malveillance. Je rappelle pour les plus jeunes qu’en Mai 68, nous avions aussi dans les manifestations des individus plus ou moins douteux, dont les fameux Katangais dont une partie avait été formée d’anciens mercenaires.
Mais pour autant, on ne les a jamais instrumentalisés pour décréter que le mouvement de Mai 68 était manipulé par l’extrême droite.
NOTES :
[1] https://france-police.org/2019/02/16/estimation-de-la-participation-a-lacte-14-des-gilets-jaunes-a-15h30-230-000-manifestants-a-travers-toute-la-france-dapres-le-decompte-du-syndicat-france-police-policiers-en-colere/
[2] https://www.lexpress.fr/actualite/societe/brigitte-macron-sur-les-gilets-jaunes-il-faut-qu-on-se-reconcilie_2062594.html