Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les Gilets Jaunes, le désir de justice, et l'économie capitaliste,   par Gilles Questiaux

Réveil Communiste

Les Gilets Jaunes, le désir de justice, et l'économie capitaliste

par Gilles Questiaux

  

Il m'a frappé dans les revendications des GJ que s'ils voulaient une augmentation de leur pouvoir d'achat, plutôt modérée, ils voulaient surtout diminuer celui des plus riches, les 1%. Cette « jalousie » antimacroniste, ce ressentiment rationnel me parait ce qu'il y a de plus révolutionnaire chez eux : en effet, il se trouve là en germe une critique prolétarienne actuelle, du mode de production actuel, qui est justement étroitement lié à la création de grande fortunes monopolistique d'échelle mondiale qui écrasent avec la rente les peuples et les nations.

 

Frappante est aussi la quantité de personnes isolées par le mode de production qui y participent, qu'il s'agisse de petits entrepreneurs, de commerçants, de salariés de ces derniers, d'intermittents, d'intérimaires, chômeurs, etc. ou de précarisés par leurs conditions, mères célibataires ou divorcées, retraités, handicapés … qui témoignent d'une paupérisation absolue qui ne se voit pas dans les statistiques, en tout cas pas à une telle échelle. Les gens qui barrent les ronds-points ont faim, littéralement ; le compte est à découvert le 10 et le frigo est vide le 20 du mois ...

 

L'économiste s'interroge : les produits nécessaires pour survenir aux besoins de base sont pourtant disponibles tout en bas des étalages de la grande distribution, à un prix compatible avec les très faibles ressources des millions de pauvres que la société capitaliste reproduits comme une condition de la réussite des autres. Pourquoi s'obstinent-ils à manger du Nutella quand ils n'en ont pas les moyens ?

 

Mais nous ne fonctionnons plus dans une société des « besoins », mais dans une société du désir. Une société où la marque est devenue un besoin pour les pauvres. La marque, c'est ce dont a besoin le gosse pour ne pas être méprisé à l'école. A ce compte là, rien d'étonnant que la contradiction explose.

 

Où est l'ouvrier de la grande industrie moderne, le fonctionnaire, où sont les bataillons syndicaux ? Sont-ils tous partis dans le Tiers Monde ? L'implantation mondiale de la FSM, qui regroupe les syndicats de lutte des classe dans le monde pourrait le faire penser …. beaucoup de monde en Inde, peu en Europe. Occupé qu'il est à défendre (mal) le peu qu'il lui reste, il n'est pas assez nombreux sur les ronds-points , et le peuple des ronds-points de son coté semble indifférent à la protection des acquis ( ou « conquis », si on préfère, en tout cas pas conquis par ces générations-ci ...).

 

Les sans-culottes d'aujourd'hui ressemblent à ceux du XVIIIème siècle en ce qu'il mélangent ouvriers et patrons. Est-ce le chant du cygne de l'idéologie révolutionnaire, après la relégation hors du cercle de la raison de la pensée prolétarienne? Est-ce le dernier acte d'une idéologie bourgeoise dont la bourgeoise globalisée ne veut plus ? Ou est-ce un retour aux sources des révolutions populaires qui va ravager sa domination au moment de son déclin ?

 

Ils ne s'intéressent que peu au système économique, ils respectent la propriété, y compris la propriété intellectuelle que tout le monde bafoue tous les jours dans sa vie quotidienne (ils cassent beaucoup moins de voitures qu'en mai 1968 !) Leur critique du mode de production capitaliste en reste à demander le retour de services publics en déshérence et en voie de démantèlement, tout en exigeant une baisse des impôts. Qui va payer ? Les riches, les 1%, ils veulent saigner fiscalement la bourgeoisie, comme en 14. Mais sur ce terrain là elle ne craint rien, elle connaît toutes les ruses.

 

Ce qu’ils veulent, c'est la démocratie (même les quelques royalistes qui s'y trouvent mêlés), la démocratie est une idée neuve pour les Gilets Jaunes ! Entendue au sens étymologique, le pouvoir au peuple, le Referendum d’Initiative Citoyenne (RIC) en étant la traduction. Chacun voit que cette institution si elle est appliquée réellement n'est pas compatible avec la gestion réelle d'un État bourgeois, dont elle aboutirait à congédier les dirigeants tous les trois mois ! Les GJ viennent sans avoir l'air d'y toucher de ruiner l'idéologie démocratique libérale bourgeoise en en montrant l'incompatibilité de la démocratie réelle avec l'organisation bourgeoise globalisée.

 

Ce qui est étonnant, c'est que le GJ en viennent à remettre en cause radicalement la bourgeoisie, sans attaquer le capitalisme. La bourgeoisie réagit comme elle le fait habituellement dans ce cas, en pointant du doigt les juifs, avec la coopération stupide des institutions censées représenter ces derniers.

 

Le prolétariat d'aujourd'hui se recompose sous nos yeux, et (...)

 

POUR LIRE LA SUITE
CLIQUEZ CI-DESSOUS

http://www.reveilcommuniste.fr/2019/02/les-gilets-jaunes-le-desir-de-justice-et-l-economie-capitaliste.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :