La Chine une menace ?
"Ca n'empêche pas Nicolas" ajoute...
Pour garantir leur commerce illégal et juteux de l'opium imposé par la force à la Chine, la France et la Grande-Bretagne, auxquels se joindront ultérieurement les Etats-Unis et l'Allemagne, envoient des troupes occuper les ports de l'Empire du Milieu et imposer des "concessions" en territoire chinois.
La Chine va connaître ainsi un demi-siècle de servitude de la part des Occidentaux.
Et c'est Pékin, qui aujourd'hui, est qualifié d'expansionniste par les médias français !
Etelekheia. Et voici le rappel des faits...
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http://www.entelekheia.fr/2017/04/30/guerres-de-lopium-viol-de-chine-puissances-occidentales/
En 1854, Les Britanniques demandent l’ouverture totale de la Chine à son commerce, un ambassadeur à Pékin, la légalisation de l’opium et l’exemption des taxes à l’importation de tous les produits britanniques. Le gouvernement impérial Qing, dont la crédibilité intérieure est déjà sérieusement entamée, ne pense pas pouvoir faire droit à des requêtes aussi impudentes et refuse poliment.
Le 8 octobre 1856, le commissionnaire Yeh Ming-ch’en (Ye Mingchen) et des officiels chinois inspectent l’Arrow, un navire de Hong Kong soupçonné de trafics illégaux et en arrêtent les membres d’équipage chinois, des contrebandiers et trois pirates employés par des marchands britanniques. Même si le bateau navigue sans pavillon, les officiels britanniques demandent la restitution des hommes arrêtés au prétexte de l’extraterritorialité que le Traité de Nankin est censé garantir au navire. Les Chinois tiennent ferme leur position et les Britanniques, dont les forces sont mobilisées par la répression d’une rébellion en Inde, en restent à des menaces. Peu après (le 15 janvier 1857), les Britanniques de Hong Kong font l’objet d’une tentative d’empoisonnement par les boulangers chinois locaux, qui assaisonnent le pain destiné aux Occidentaux à l’arsenic. Le gouverneur anglais, « l’humaniste » Sir John Bowring, haï pour sa cruauté envers les natifs et sa diplomatie à la canonnière, n’en réchappe que d’extrême justesse et uniquement parce que le boulanger a mis trop d’arsenic dans sa pâte (une dose trop élevée d’arsenic produit un effet émétique et non létal).
Légalement, dans l’affaire de l’Arrow, les Britanniques sont dans leur tort. Comme le souligne Lord Derby (chef de l’opposition Tory de la Chambre des lords au Parlement) avant d’introduire une motion de censure, « un bateau construit par des Chinois, capturé par des Chinois, vendu et piloté par des Chinois, et possédé par des Chinois. Et ça, c’est le navire dont il est dit qu’il a droit à la protection d’un traité qui soustrait les bateaux britanniques aux autorités chinoises ? » Lord Derby a raison, de sorte que seule l’autre affaire, le pain empoisonné de Hong Kong, semble fournir à la Couronne le casus belli dont elle a besoin (tout comme l’assassinat d’un missionnaire catholique, le père Chappedelaine, servira de casus belli aux Français). Mais face à la mafia institutionnelle de l’Empire britannique, arsenic ou pas, les députés anti-guerre tiennent bon. En accord avec les paroles du meneur de la fronde parlementaire, Lord Derby, selon lesquelles « une autre guerre reviendrait à faire couler le sang d’un peuple pacifique et innocent sans mandat légal et sans justification morale », ils s’opposent catégoriquement à toute nouvelle intervention. Palmerston, qui refuse de renoncer à un seul penny des bénéfices colossaux de son commerce d’opium, dissout le Parlement pour pouvoir partir en guerre contre la Chine quand même.
En mars 1857, des frégates canonnières britanniques et françaises ouvrent le feu sur Canton sous l’oeil attentif des Russes et des Américains, qui comptent bien profiter des dépouilles. L’immobilisme des cohortes de mandarins traditionalistes de l’empire Qing ayant bloqué l’acquisition des progrès techniques nécessaires à la défense de la Chine, l’affaire se solde malheureusement encore par une succession de défaites. Le 23 juin 1858, la Chine se voit contrainte et forcée de signer le Traité de Tianjin, qui ouvre dix autres autres villes ou ports et le fleuve Yang-tsé au commerce occidental, établit des ambassades et des légations britanniques, françaises, américaines et russes à Pékin, demande dix millions de taels d’argent de « réparations financières » à la Chine, abaisse les taxes à l’importation des produits britanniques et dans une clause ajoutée par Napoléon III, autorise la libre circulation des missionnaires et exige leur protection physique par les autorités chinoises.
Face à des termes aussi abusifs, l’empereur refuse évidemment de ratifier le traité. En 1859, la force expéditionnaire franco-britannique envahit Pékin où, en octobre 1860, elle se livrera à un pillage en règle des trésors de la ville.
Le Palais d’été, 31 une merveille architecturale et paysagère déployée sur près de 208 kilomètres carrés, comporte un parc aménagé avec une sophistication dont l’Occident est bien incapable, des pagodes, des temples, des étangs et des fontaines, des oeuvres d’art d’or, d’argent, de jade, de bronze, des atours royaux anciens – tout ce que l’imagination d’un peuple ingénieux pour qui l’empereur est le fils du ciel peut concevoir de plus somptueux. Tout sera mis à sac, pillé ou brûlé par des soudards franco-britanniques. Seuls deux trésors majeurs échapperont à la furie et à l’avidité des centaines de pillards lâchés dans l’enceinte du palais, deux énormes statues de lions apparemment en cuivre, trop lourdes et de valeur insuffisante pour se fatiguer à les transporter. En réalité, elle sont en or massif.
Victor Hugo, outré par l’affaire, rédige une lettre amère dans laquelle il rend hommage à la créativité chinoise incarnée par le Palais d’été, qu’il conclut par ces mots, « J’espère qu’un jour viendra où la France, délivrée et nettoyée, renverra ce butin à la Chine spoliée. En attendant, il y a un vol et deux voleurs. Je le constate. Telle est, Monsieur, la quantité d’approbation que je donne à l’expédition de Chine. »
A Buckingham Palace, la reine Victoria le prend sur un tout autre ton : elle s’amuse tellement du pillage que dans un trait d’esprit révélateur de son cynisme, elle baptise le chiot pékinois trouvé au Palais d’été qu’on lui offre en cadeau Butinet (Looty).
A ce jour, les Chinois demandent toujours à recouvrer les trésors pillés lors du sac du Palais d’été. En 2009, une équipe d’experts a entamé un recensement des oeuvres volées, dont certaines sont groupées, en particulier au musée chinois du château de Fontainebleau ou au British Museum et d’autres, éparpillées dans des collections particulières du monde entier. Le toujours pertinent Pierre Bergé, qui possédait des oeuvres volées, avait exigé « les droits de l’homme, la liberté pour le Tibet et le retour du Dalaï-lama à Lhassa » contre les biens mal acquis dont la Chine lui demandait poliment la restitution.
Les droits de l’homme ont bon dos.
Après la destruction du palais, les franco-britanniques imposent le Traité de Pékin (24 octobre 1860) qui force la Chine à se plier au traité précédent, cède Kowloon aux Britannique, autorise l’envoi de Chinois réduits en servage en Amérique, en Malaisie, en Australie, etc, exige quatre millions de taels d’argent en paiement de « réparations » aux Britanniques et deux millions supplémentaires aux Français, et autorise les missionnaires à acheter des terres et à bâtir des églises.