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Ivry-sur-Seine en région parisienne.

La SNCF veut-elle supprimer 56 lignes et 120 gares en France ?

Ce chiffre évoqué dans le JT de France 2 correspond à une partie des «petites lignes» figurant dans le rapport Spinetta de 2018. Un rapport sur le sujet est attendu fin mars, avant l'annonce de propositions en avril.

 

Question posée par Julien le 12/03/2019

Bonjour, 

Vous nous avez posé cette question que nous avons raccourcie :

«La SNCF veux-t-elle supprimer 56 lignes et 120 gares dans les zones rurales en France ?».

Vous joignez à votre message, un tweet de Thomas Portes, responsable communiste et porte-parole de la CGT Cheminot de Montauban :

«[Dernière minute]. 56 lignes et 120 gares sont menacées de fermeture. La  communiquera à la fin du mois sur ses choix. Une véritable saignée s’annonce, notamment dans les territoires ruraux».

 

 

[Dernière minute]. 56 lignes et 120 gares sont menacées de fermeture. La communiquera à la fin du mois sur ses choix. Une véritable saignée s’annonce, notamment dans les territoires ruraux.

Ce chiffre avait été évoqué le jour même dans le journal télévisé de 13h de France 2, après un reportage sur le remplacement de certaines lignes de train par des cars. «Au total ce sont 56 lignes et 120 gares qui sont menacées dans l’ensemble», explique Julien Duponchel à l’aide d’une carte.

Une carte inspirée du rapport Spinetta

Contacté par CheckNews, Julien Duponchel explique que les 56 lignes évoquées en début de chronique, ne correspondent pas au nombre de lignes fermées ou suspendues, mais à des petites lignes peu fréquentées et donc «menacées» qui figuraient dans le rapport sur la refonte du modèle ferroviaire remis par Jean-Cyril Spinetta, l’ancien patron d’Air France-KLM, en février 2018. 

Pour rappel, le rapport Spinetta porte une critique très sévère sur les «lignes peu utilisées», et «héritées d’un temps révolu». D’après Jean-Cyril Spinetta, les petites lignes sont «en très mauvais état» et coûtent cher à la collectivité. Il pointe notamment du doigt les 200 lignes dont le trafic moyen est de 13 trains par jour, sans donner précisément le chiffre de 56 lignes. *

En revanche, une carte montre la répartition de ces petites lignes en 2013 et différencie celles dont le trafic est inférieur à 20 trains par jour (en jaune) et celles dont le trafic est supérieur à 20 trains quotidiens (en bleu). La carte diffusée sur France 2 correspond au tracé jaune de la cinquantaine de lignes les moins fréquentées.

Des préconisations à paraître à la fin du mois

Dans sa chronique, le journaliste de France 2 expliqué avoir contacté la SNCF qui «assure que ces lignes ne sont pas supprimées, mais suspendues. Concrètement, des alternatives sont à l’étude : ça peut être un remplacement du train par un car, mais ça peut également être la réduction du nombre de voies ferrées», précise-t-il toutefois.

Mais contactée par CheckNews, la SNCF Réseau «ne confirme pas du tout ces chiffres» et explique que la décision de fermer ou non des petites lignes n’est pas de son ressort. La ministre des Transports, Elisabeth Borne avait annoncé à l’AFP avoir chargé le préfet François Philizot d’établir en lien avec les régions un état des lieux des petites lignes afin d’examiner «les besoins eu égard aux enjeux de desserte, de contraintes techniques et de financement» et d'«établir un diagnostic partagé». Le rapport est attendu d’ici la fin du mois de mars et les propositions «d’ici fin avril».

«L’objectif, c’est d’aboutir à un véritable plan de bataille pour chacune des régions, pour définir ensemble les investissements, leur rythme et les modalités qui vont permettre de répondre à la situation et aux besoins», a résumé la ministre à l'AFP. Les conclusions de ce rapport «devront nourrir le rapport sur l’état des petites lignes qui sera remis au Parlement avant la fin juin, conformément à la loi de réforme ferroviaire adoptée l’an dernier», précise l'agence.

Cordialement

 

S’il n’y a pas de plan de fermeture des petites lignes comme l'a déjà affirmé le patron de la SNCF Guillaume Pépy, il y a bien des fermetures de ces dessertes un peu partout en France. Une trentaine de lignes a fermé depuis une dizaine d’années.

 

La communication de la SNCF les appelle les « lignes de desserte fine du territoire », mais pour les usagers, c’est tout simplement le train du quotidien. Ces lignes dessinent un réseau de près de 10 000 kilomètres. La moitié subit des ralentissements. En cause : l’infrastructure dégradée. 

Selon les chiffres de la SNCF au niveau national, il y a autant de réouvertures de lignes que de fermetures chaque année. Mais les contraintes budgétaires étant ce qu’elles sont, la recherche d’économies est la priorité. D’où la réflexion en cours : quelle orientation faut-il prendre pour sauver les petites lignes ? 

Pour comprendre les pistes qui se présentent aux décideurs, prenons l’exemple d’une seule ligne, celle entre Limoges et Angoulême. 

En mars 2018, une portion de ce trajet a été fermée. Du jour au lendemain, pour raison de sécurité.

Ce qui fait que depuis, les usagers pour faire ce même chemin, font un peu de train et beaucoup de bus, devenu solution de remplacement. 

Lors de l’annonce de la fermeture, tous les acteurs y voyaient une décision provisoire. Mais elle dure : 15 mois plus tard, aucun début de travaux. Un devis parle de 150 millions d’euros pour rénover et rouvrir cette portion fermée.  Tous les acteurs impliqués se renvoient la balle. Et ces devis restent sans suite. 

« La petite mort des petites lignes » c’est un reportage piloté par Raphael Ebenstein et Sandrine Malon à la prise de sons.

Violaine Ballet, assistée de Stéphane Cosme, en ont assuré l’aiguillage. 

Pierre Focillon, au mixage, en a finalisé le contrôle.

Tag(s) : #Services publics, #SNCF
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