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Deux mois après le décès de son mari, Marie-Dominique Aubin a reçu une lettre de la SNCF. Elle devra quitter son logement à la fin de l'année. Situé à quelques mètres des rails, il ne respecterait pas les normes de sécurité.
Un nouveau coup dur pour la veuve qui l'occupe depuis 51 ans. 

Le bruit des trains qui passent font partie de son quotidien... à vrai dire, elle n'y fait plus attention. Depuis plus d'un demi-siècle, Marie-Dominique Aubin loue une maison de garde-barrière à la SNCF. Un logement situé à Putot-en-Bessin, à quelques mètres des rails... et c'est la raison pour laquelle elle devra faire ses valises à la fin de l'année.

Deux mois après le décès de son mari

La SNCF n'a pas perdu de temps pour annoncer à sa locataire qu'elle devra quitter son habitation. Elle en a reçu la notification deux mois après le décès de son mari l'an dernier. De quoi susciter la colère de sa fille Gaëlle Ratto : "On perd un être cher, on reçoit ça deux mois après alors que l'on est dans son travail de deuil... ça a été très dur".

"Pour moi, on m'a enlevé mon père

 une deuxième fois"

Les nombreuses années de bons et loyaux services de son mari n'ont pas suffit à convaincre la compagnie féroviaire que Marie-Dominique Aubin était légitime à rester dans son habitation. "On me dit que je suis étrangère à la SNCF" confie-t-elle, "quand on voit que mon mari a fait 35 ans à la SNCF, ça fait un peu mal au coeur". 

Nos équipes sont allées à la rencontre de Marie-Dominique Aubin.

LIRE EN HAUT VIDEO

Le reportage de Pauline Comte et Charles Bézard

L'argument sécuritaire peu convaincant

Olivier Millet, référent national logement à la SNCF Immobilier explique : "la distance aux rail est inférieure à la préconisation avec un poteau de caténaire sur l'emprise de la maison". Un argument qui ne convainc ni Marie-Dominique Aubin et sa fille, ni la CGT des Cheminots de Caen. "La ligne est électrifiée depuis 1996" détaille Marc Le Rochas, membre de la CGT, "Pourquoi, du jour au lendemain, il y aurait un danger subit par l'électricité ?".

"Pour nous, les arguments liés à la sécurité c'est un prétexte (CGT Cheminots de Caen)"

En raison de ce non-respect des normes de sécurité, la maison de Marie-Dominique Aubin est vouée à la démolition. Elément surprenant : la SNCF y a réalisé des travaux de rénovation pour un montant estimé à 24 000 euros. 

La compagnie féroviaire promet à Marie-Dominique Aubin une aide au relogement... pas de quoi la convaincre d'abandonner son habitation. La famille a engagé une procédure judiciaire contre la SNCF... pour honorer la mémoire de Serge. 

Tag(s) : #SNCF
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