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 JA et FDSEA se sont donc retrouvés devant la permanence (vide) du député creusois à Guéret afin de «murer gentiment» sa permanence

Un agriculteur creusois :
"Pour moi, c'est une trahison"

 

 

Alors que l’année 2019 est déjà une bien mauvaise année pour les agriculteurs creusois, entre sécheresse et canicule, alors que les cours du marché sont au plus bas depuis des années, le passage des accords CETA (1) à l’Assemblée nationale est «ce petit truc qui arrive en plus» et  qui ne passe vraiment pas.
 

Bien plus que le vote en lui-même - les agriculteurs creusois connaissent depuis toujours la position du député Jean-Baptiste Moreau sur le sujet, c’est la position et la prise de parole à l’Assemblée qui a émoussé la colère des Creusois. «C’est lui l’éleveur de l’Assemblée, il a œuvré pour que ce soit ratifié en faisant un discours pour convaincre les autres députés. C’est très malvenu, en tant qu’éleveur et ancien président de coopérative, il a dévié de son métier pour devenir politicard, on ne lui pardonnera pas», note Christian Arvis de la FDSEA.

Hier après-midi, après une réunion, JA et FDSEA se sont donc retrouvés devant la permanence (vide) du député creusois à Guéret afin de «murer gentiment» sa permanence.

C’est la seconde fois que les agriculteurs murent la permanence guérétoise, «mais cette fois-ci c’est la dernière, parce qu’après il ne revient plus en Creuse, on n’a pas besoin de lui», assure l’un d’eux.
 

Sur leurs t-shirt rouges, le message est clair : d’un côté «police des produits agricoles», de l’autre, «éleveurs en colère». En cause, le contenu même des accords CETA, «On est persuadés que ce sont de mauvais accords, tout n’a pas été dit, la viande canadienne contient des farines animales interdites en France depuis 1999, des antibiotiques, des activateurs de croissance, on ne peut pas la faire venir en Europe dans ces conditions», explique Christian Arvis.
 

«De plus, l’un des articles stipule que les volumes pourront être renégociés entre l’union européenne et le Canada sans demander l’accord des Etats», continue l’agriculteur, rappelant que pour le moment le contingent est de 65.000 tonnes de viande par an du Canada vers l’Europe. Le parallèle est fait ave les accords Mercosur, «de la viande du Brésil nourrie au maïs et au soja OGM, sans penser au côté environnemental de la déforestation là-bas ni à l’impact carbone».

Avec le risque que 30.000 exploitations disparaissent en France, dont un tiers d’exploitation creusoise, si les accords passent. D’où la colère contre le député. «C’est le début du sacerdoce pour lui. Les comices vont commencer, il y sera agréablement reçu, ce n’est même pas la peine qu’il s’y pointe. Les gens sont très mécontents, le CETA, c’est peut-être logique pour un député LREM, mais pas pour un agriculteur», note Pascal. A ses côtés, Séverine acquiesce : «Pour moi, c’est une trahison».
 

Cette action coup de poing, une «première sommation» n’est que le début pour les syndicats : «Les collègues sont chauds dans les campagnes, ça commence à bouger dans tous les départements ils nous appellent, on envisage une grande manifestation sur Guéret. On était 20.000 sur Clermont il y a quelques années, ça peut arriver sur Guéret», assure Christian Arvis.

(1) Accord de libre-échange commercial entre l’Union Européenne et le Canada.

 
Tag(s) : #Agriculture, #CETA
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