Une banderole, dans le hall de l'hôpital de Bourges © Radio France - Michel Benoit
Bourges, France
La ministre a déjà annoncé la semaine dernière quatre mesures dont celle-ci : une filière d'admission directe pour les patients âgés, sans passer par les urgences : " Il n'y a rien de neuf là dedans estime Valérie Martin, déléguée CGT au CHSCT du centre hospitalier de Bourges. Evidemment tout le monde est d'accord pour éviter des passages aux urgences, le problème c'est qu'il faut des lits vacants en aval et il faut le personnel nécessaire dans les services. Et on n'a pas attendu Mme Buzyn pour essayer de le faire quand c'est possible. Cette annonce est très démagogique. "
Agnès Buzyn évoque aussi la possibilité d'envoyer des urgences directement chez des médecins de ville : " Le souci, c'est que dans les déserts médicaux comme chez nous, les médecins de ville sont déjà blindés, déplore Valérie Martin. Comment voulez-vous qu'ils prennent en charge des patients supplémentaires ? L'une des solutions majeures, c'est de mettre fin à la liberté d'installation des médecins."
La ministre veut imposer des réformes structurelles pour améliorer la prise en charge à l'hôpital, mais pour cette aide-soignante du centre hospitalier de Bourges (elle souhaite rester anonyme), ce qu'il faut, c'est des moyens supplémentaires pour soulager les personnels :
" La réalité aujourd'hui, c'est que le jour de congé posé 6 mois à l'avance, on n'est pas sûr de l'avoir, faute de personnels. Par exemple, le décès d'un proche, on a besoin de notre journée, on nous dit de nous arranger avec nos collègues si on veut assister à la cérémonie d'enterrement. Que ce jour n'est pas un dû. Il y a une telle charge de travail dans les services de soins, qu'on est obligé d'en appeler aux familles notamment les weekends. On ne peut pas lever tous les patients. Donc si les familles souhaitent que leur proche soit levé, ils participent au lever ou au coucher. Le soir, dans une unité de trente lits avec seulement deux aide-soignantes, s'il y a huit ou dix personnes à faire manger, on souhaite la présence des familles pour qu'elles nous aident. Le personnel s'épuise. On voit des jeunes diplômées depuis un an, quitter les services, complètement dégoûtées. On assiste à un effondrement complet de l'hôpital public."
Le mercredi 11 septembre,
la CGT organise une journée d'action dans la santé.