Le dernier livre de Tigrane Yégavian1 arrive à point nommé pour nous aider à comprendre les tenants et les aboutissants de la dernière intervention turque dans le nord de la Syrie. Non seulement, l’ouvrage déconstruit méthodiquement la « kurdolâtrie » parisienne ambiante, mais il remet en perspective historique les dernières carabistouilles de notre politique étrangère. La rédaction de prochetmoyen-orient.ch l’écrit sur tous les tons depuis plusieurs années : depuis le début, le Quai d’Orsay a tout faux sur le dossier syrien. Nos décideurs politiques et diplomatiques ont pris les mauvaises décisions et n’ont pas défendu correctement les intérêts de la France éternelle. Tigrane Yégavian nous démontre – preuves à l’appui – que ces erreurs prolongent une tradition désastreuse, ancienne et profonde. Notre actuel ministre des Affaires étrangères aurait été bien inspiré de lire ce livre lumineux avant d’entreprendre son dernier voyage à Canossa…
Après la « claque Sylvie Goulard », le dernier revers essuyé par Jean-Yves Le Drian à Bagdad discrédite encore un peu plus notre diplomatie. Que s’est-il passé ? Avec tambours, trompettes et équipes de télévision, notre ministre des Affaires étrangères s’est rendu à Bagdad pour demander le transfert et le jugement en territoire irakien des jihadistes français détenus par des factions kurdes de Syrie sur le territoire syrien. Orient compliqué : malgré une excellente relation bilatérale, les autorités irakiennes ont vertement éconduit notre ministre en lui expliquant qu’elles avaient bien d’autres priorités en ce moment.
Un peu peu capon, Jean-Yves Le Drian s’est donc abstenu de tout commentaire et les envoyés spéciaux de France-3, France-2 et des autres télévisions ont dû remballer leurs outils. Le Quai d’Orsay, comme l’Elysée, sont restés muets comme des carpes de l’Euphrate. « Il est clair qu’on ne touche plus une bille dans tout ce qui concerne de près ou de loin les évolutions de la guerre civilo-globale de Syrie, et encore moins celles qui touchent à la reconstruction économique du pays », déplore un haut fonctionnaire du Quai, « alors l’Irak… ».
TROIS REMARQUES
1) Il eût été plus judicieux – comme l’avaient proposé les services de l’ambassade de France à Bagdad – de mener cette mission discrètement, sinon selon les modalités de la « diplomatie secrète ». Mais l’Elysée tenait absolument à communiquer pour bien montrer au peuple français que le pouvoir exécutif se souciait, au plus haut point, de sa sécurité.
2) Comme l’a illustré le dernier attentat de l’abruti de la Préfecture de police de Paris, la principale menace terroriste à laquelle est désormais confronté notre pays est principalement endogène et domestique. Elle est le fait de « loups » – plus ou moins solitaires ou en meute -, à la suite de différents processus d’auto-radicalisation numérique ou d’autres formes de recrutement actionnées dans certaines mosquées, madrassas (écoles coraniques) et ONGs islamiques. Une menace persistante concerne le déploiement de l’opération Barkhane (4 500 soldats français) dans la bande sahélo-saharienne. Les groupes jihadistes de cette vaste région disposent de réseaux dormants en Europe et tout particulièrement en France. Par conséquent, la menace terroriste la plus préoccupante ne concerne pas les quelques dizaines jihadistes français cantonnés entre la Syrie et l’Irak (dont une majorité de femmes et d’enfants) mais bien les « radicalisés » qui poussent sur notre propre sol.
3) Plutôt que d’aller quémander à Bagdad, nous aurions pu nous tourner vers les autorités syriennes pour qu’elles jugent elles-mêmes ces jihadistes ayant commis des crimes en Syrie. Mais depuis qu’Alain Juppé a fermé l’ambassade de France à Damas en mars 2012, depuis que Laurent Fabius a fait livrer des armes à la rébellion syrienne et depuis qu’Emmanuel Macron persiste à ne pas rouvrir notre ambassade, il est effectivement bien difficile de reprendre toute espèce de coopération anti-terroriste avec les services syriens.
TROIS MALEDICTIONS
En lisant Tigrane Yégavian, on comprend mieux aussi que l’Orient reste victimes de trois grandes malédictions historiques : imminemment redondante, la première est organiquement liée au pétrole et au gaz, notamment depuis la signature du Pacte du Quincy – premier accord pétrole contre sécurité – (14 février 1945) signé par le président des Etats-Unis Franklin Delano Roosevelt et le roi d’Arabie saoudite Ibn Séoud.
La deuxième s’inscrit dans une géographie qui place l’Orient sur la route des Indes, obsession centrale et durable de l’empire britannique. Et les effets induits par cette malédiction profonde n’en finissent pas de perdurer puisque la plupart des « merdiers actuels » sont bel et bien des séquelles de l’héritage colonial britannique : Palestine, Egypte, Soudan, Irak, Iran, Afghanistan, Inde, Pakistan, Bangladesh, Afrique du Sud, Malouines, Gibraltar, Irlande, Hong Kong et Brexit… Ca fait beaucoup quand même !
La troisième des malédictions de l’Orient est d’avoir été le creuset commun des trois religions du Livre. Celles-ci ont généré d’innombrables « minorités » confessionnelles, politique, théologico-politiques, théocratiques et terroristes ! Et c’est là que Tigrane Yégavian fait merveille en nous rappelant que les tragédies récentes des Yézidis du Sinjar ou des Chrétiens de la plaine de Ninive fuyant l’organisation « Etat islamique », constituent autant de répétitions de 1915 et de la fameuse « Question d’Orient ». En la matière, on a la mauvaise impression que nos grands penseurs du Quai et de l’Elysée sont parfaitement amnésiques et – ce qui serait plus grave – ignorants, oublieux de l’Histoire – et souvent pétris d’une arrogance tellement française !
Revenant sur une « instrumentalisation historique », Tigrane Yégavian puise aux meilleures sources : « L’exploitation des minorités, placées bon gré mal gré au centre d’enjeux géopolitiques par les puissances régionales et internationales, a sapé les fondements séculaires de ces sociétés plurielles, les rendant davantage vulnérables. Telle est la thèse soutenue par l’historien du Proche-Orient Georges Corm, pour qui la perception et la conception des minorités religieuses ou ethniques ont été façonnées par le jacobinisme français2. Suivant cette logique, toute forme de particularisme mettrait en péril l’Etat-nation naissant, une fois les empires multi-ethniques et pluri-confessionnels disparus. Il revient alors aux Etats en mesure de projeter leur puissance de se trouver une communauté dont ils s’érigeront en ‘protecteur’ ».
Plus loin : « un siècle après le génocide des Arméniens, des Assyro-Chaldéens, des Syriaques et des Grecs pontiques perpétré par le gouvernement Jeune turc et parachevé par le pouvoir kémaliste, il convient de proposer un examen critique sur la responsabilité morale accablante des puissances occidentales dont les atermoiements n’ont fait qu’accroître la souffrance de ceux qu’elles prétendaient protéger ».
UNE SERIE D’ABANDONS
L’abandon par la France de territoires comme la Cilicie, les territoires de l’Est, le Sandjak d’Alexandrette, et l’abandon massif du Hakkâri par les Britanniques, constituent autant de plaies béantes dans la mémoire des communautés chrétiennes et de leurs diasporas. Dans ses mémoires, l’officier français Paul du Véou3 – ayant servi en Cilicie dans les rangs de la Légion d’Orient – rappelle : « l’Arménie expire, dit Anatole France, mais elle renaîtra. Après la victoire de nos armées qui combattent pour la justice et la liberté, les Alliés auront de grands devoirs à remplir. Et le plus sacré de ces devoirs sera de rendre la vie aux peuples martyrs, à la Belgique, à la Serbie. Alors ils assureront la liberté et l’indépendance de l’Arménie. Penchés sur elle, ils lui diront : ‘Ma sœur lève-toi’. Deschanel, Briand, Clémenceau, Poincaré, Millerand renouvelaient la promesse solennelle… ».
Citant Aristide Briand : « pour la première fois notre pays s’est trouvé impuissant à poursuivre en Turquie sa mission civilisatrice et à s’y dresser en face de la barbarie de ses gouvernants, mais quand l’heure aura sonné des réparations légitimes, il ne mettra pas en oubli les douloureuses épreuves de la nation arménienne et d’accord avec ses alliés, il prendra les mesures nécessaires pour lui assurer une vie de paix et de progrès ».
Le second acte de la tragédie s’est joué dans l’immédiat après-guerre. Une nouvelle donne s’impose avec la montée en puissance du kémalisme, bien décidé à bouter les troupes étrangères hors d’Anatolie, considéré par les partisans de Mustafa Kémal comme l’ultime sanctuaire de la « turcité ». L’année 1922 parachève en Anatolie occidentale l’entreprise de destruction systématique et programmée de l’élément non-musulman avec la reprise de Smyrne par les nationalistes turcs et le martyr de ses populations arméniennes et grecque sous le regard placide des alliés dont les 28 bateaux de guerre restent à quai sans broncher.
Grigoris Balakian4 : « qui pouvait imaginer qu’on fermerait lâchement les yeux sur l’expulsion d’Asie mineure du reste des Chrétiens et que les grands Etats alliés protecteurs des minorités chrétiennes changeraient tout à coup de langage et diraient : ‘qu’est-ce qu’on peut y faire ? Comme la cohabitation avec le Turc n’est plus possible pour vous, il n’y a pas d’autre solution pour vous que de quitter le territoire de l’Etat turc’ ».
Les descendants de l’ancien royaume médiéval arménien (saignés à blanc par les massacres proto-génocidaires de 1895 – 1896, ceux d’Adana en 1909 et le génocide de 1915), avaient placé leurs espoirs en une victoire alliée. Les dispositions de l’accord Sykes-Picot scellent le partage de l’aire syro-mésopotamienne, plaçant sous influence française directe la Cilicie au même titre que la Syrie littorale, les régions d’Alep et de Damas. La suite est malheureusement connue : « les tractations secrètes entre le très turcophile général Gouraud, en poste à Beyrouth depuis novembre 1919, comme Haut-commissaire de la France au Levant et les Kémalistes – considérés hors-la-loi – commencent. De fait, un canal de communication a été ouvert par son prédécesseur Georges Picot qui avait rencontré les dirigeants nationalistes turcs à Konya et à Sivas ».
En avril 1920, la conférence de San Remo statue sur le tracé définitif de la frontière syro-turque qui est déplacée plus au sud, actant l’abandon définitif de Marache. En 1921, la conférence de Londres révise le traité de Sèvres qui projetait la création d’un Etat arménien adossé à un Kurdistan indépendant mais enclavé.
Tigrane Yégavian : « changeant son fusil d’épaule, la France abandonne à leur sort les Arméniens – Grecs et Syriaques. Ce qui fera dire au colonel Brémond que l’histoire de l’abandon de la Cilicie par la France ‘est la digne continuation des trahisons qui ont fait perdre à la France les Indes, le Canada et l’Egypte’. Les officiers français qui ne cautionnent pas cette nouvelle politique sont remerciés ou mutés. La France brade tout sans la moindre contrepartie ou presque : en échange de ses abandons, elle décroche un lot substantiel de consolation : l’établissement d’un ‘régime administratif spécial’ pour la région d’Alexandrette, un transfert de la ligne de chemin de fer de Bozanti-Nousseibine pour un groupe de financiers désigné par Paris. Il n’est pas question de défendre l’intérêt national mais bien celui de quelques groupes capitalistes qui font le pari d’une Turquie nationaliste, pro-occidentale et partenaire économique de la France ».
Cent ans après, les leçons n’ont toujours pas été retenues. La France a fait plus que légitimer, sinon faciliter la concrétisation de la révolution kémaliste. Ce faisant, notre pays s’est retrouvé perdant sur tous les plans. L’indulgence française appréhendée comme une politique d’abdication et de faiblesse aux yeux des Turcs desservira ses véritables intérêts. Situation pour le moins inattendu, à partir de 1922, les intérêts français en Turquie sont systématiquement ciblés : fermeture d’écoles, d’hôpitaux et de missions en Anatolie, confiscations de bien appartenant à des Français, intimidations, gel des avoirs, tout est employé pour encourager le départ des ressortissants français.
GUERRES MARONITES
Le dernier acte de cette série d’abandon se joue en 1938 lorsque Paris cède le Sandjak d’Alexandrette, sans la moindre contrepartie si ce n’est une vague assurance que la Turquie restera à l’écart du conflit qui s’annonce. La suite est aussi connue et cette amputation est encore vécue par les Syriens comme une humiliation. Aux côtés de l’indiscutable et non moins accablante culpabilité morale des Occidentaux, les historiens ne s’attardent que rarement sur un sujet aussi sensible qu’ignoré : la part de responsabilité des élites minoritaires dans leur funeste destin.
La guerre du Liban (1975 – 1990) illustre de manière paroxystique l’impéritie des dirigeants chrétiens, surtout des Seigneurs maronites de la guerre. Les dégâts atteignent des sommets à la fin du conflit lorsque les affrontements inter-chrétiens opposant les partisans du général Aoun aux Forces libanaises de Samir Geagea se poursuivent pendant quatre mois en 1990, faisant plus de 740 morts et 2400 blessés.
Tigrane Yégavian : « à ces blessures viennent se greffer les plaies profondes héritées de la rivalité entre familles et clans maronites (les Frangié au nord, les Gemayel et les Chamoun au Mont-Liban et dans le Chouf). A cet égard, le souvenir de la tuerie d’Ehden5 lorsqu’en 1978 un commando de Phalangistes, conduit par Samir Geagea – futur leader des Forces libanaises – décapitait la famille Frangié ainsi que vingt-huit villageois demeure vivace, sans oublier le meurtre de membres de la famille Chamoun en 1990 »6.
L’auteur conclut cet examen de la responsabilité centrale des élites maronites à leur propre malheur, écrivant pourtant que « les Chrétiens sont pourtant les meilleurs agents du soft-power français en Orient via leur réseau éducatif porteur des valeurs de la francophonie : « nos dirigeants ont-ils saisi l’importance capitale que représente la diffusion du Français à travers les réseaux d’établissements chrétiens ouverts aux élèves musulmans et qui enseignent notre langue dans la région ? » Rien n’est moins sûr, le Quai d’Orsay ayant abandonné depuis longtemps le dossier de la francophonie à ses collaborateurs les plus mineurs…
QUAND L’HISTOIRE BEGAIE
L’autre grand mérite du livre de Tigrane Yégavian est de braquer toute la richesse des filiations historiques – qu’il a savamment reconstituées – en un puissant éclairage des guerres actuelles qui continuent à ravager les Proche et Moyen-Orient. Il y a d’abord un lâchage progressif des Palestiniens depuis la fin de la dernière présidence de Jacques Chirac et la scandaleuse résolution franco-américaine 1559 du conseil de sécurité des Nations unies (septembre 2004), annulant d’un trait de plume près de quarante années de diplomatie gaullienne en Orient7. Traditionnellement, le Quai d’Orsay renvoyait dos à dos les parties israélienne et palestinienne en cas d’attaques et d’attentats, « condamnant la violence d’où qu’elle vienne ». Aujourd’hui, la communication du ministère des Affaires étrangères ne fait même plus cet effort minimal laissant – de plus en plus – carte blanche à la soldatesque israélienne.
Mais le plus déplorable concerne la guerre civilo-globale de Syrie qui a vu notre pays s’aligner sur les Etats-Unis, les pays du Golfe et Israël voulant démanteler la Syrie comme cela fut fait de l’Irak en 2003 et de la Libye en 2011 ! Nicolas Sarkozy, David Cameron et Barack Obama décrétaient que Bachar al-Assad devait partir pour faire place à une rébellion sunnite, inspirée des idéologies wahhabite et des Frères musulmans. François Hollande et Laurent Fabius – qui félicitaient les « p’tits gars de Nosra (Al-Qaïda en Syrie) pour leur « bon boulot » ! Aujourd’hui, les mêmes reconnaissent fièrement avoir livré des « armes modernes » à la rébellion syrienne « modérée », « laïque » et « démocratique », notamment à l’Armée syrienne libre (ASL), qui constituait l’anti-chambre des groupes jihadistes animés des mêmes mots d’ordre que les assassins ayant sévi dans les rues de Paris, que les terroristes qui tirent sur nos soldats déployés dans la bande sahélo-saharienne. Quelle diplomatie !
La honte – une honte indicible – nous submerge lorsque des Chrétiens de Syrie (Grecs-orthodoxes, Maronites, Syriaques ou autres) et d’autres membres des minorités alaouites, chi’ites et autres nous interpellent pour nous demander pourquoi les autorités françaises soutiennent tellement les factions islamistes qui cherchent à leur faire quitter le pays… Répétons : pourquoi les autorités françaises ont-elles livré des armes à des factions jihadistes criminelles obsédées par le renversement du gouvernement de Syrie ? Pourquoi, après avoir cédé le Sandjak d’Alexandrette à la Turquie, les autorités françaises veulent-elle favoriser l’arrivée des Frères musulmans au pouvoir à Damas ?
Dans le même ordre d’idées – à Paris – les dernières pantalonnades en kurdolâtrie rajoutent une couche d’ignorance et de fausses solidarités clairement opposées aux intérêts vitaux de notre pays. Que Bernard-Henri Lévy soutienne le « Rojava » – pure invention idéologico-géographique -, rien d’étonnant puisque les factions kurdes du YPG sont les meilleurs amis des services spéciaux israéliens. Mais que le Quai d’Orsay et l’Elysée lui emboitent le pas est d’autant plus inquiétant, d’autant que le déploiement de 500 soldats de nos forces spéciales dans ce même « Rojava » n’a jamais fait l’objet de quelque discussion ni évaluation parlementaire… Là-encore la question se pose : pour quels intérêts français cette opération extérieure très onéreuse a-t-elle été diligentée ?
Sur ce dossier aussi le livre de Tigrane Yégavian est des plus précieux puisqu’il nous explique que les mêmes factions kurdes « divinisées » se comportent de façon radicalement liberticide dans les régions sous leur contrôle. Elles n’hésitent pas à déporter des villages chrétiens et alaouites entiers lorsque ceux-ci ne se plient pas à leurs injonctions théologico-politiques.
L’auteur de Minorités d’Orient – Les oubliés de l’Histoire conclut : « les milieux germanopratins, l’essayiste Bernard-Henri Lévy en tête, ont voulu projeter sur la cause kurde, un miroir fantasmé de « l’Islam des lumières ». A en croire toute cette littérature engagée, les Kurdes, maintes fois trahis par leurs alliés occidentaux, constitueraient l’ultime rempart de la civilisation contre la barbarie jihadiste. Ce soutien unanime transcende les clivages politiques ; si les dirigeants français ne soutiennent pas les Kurdes pour les mêmes raisons, ils ont en partage une certaine myopie doublée d’une méconnaissance du sens tragique de l’histoire… ».
Redisons-le : on recommande chaleureusement – bien-sûr – la lecture de ce livre essentiel pour la compréhension de l’Orient à tous nos amis, mais aussi à Jean-Yves Le Drian…
Bonne lecture et à la semaine prochaine.
Richard Labévière
21 octobre 2019
1 Tigrane Yégavian : Minorités d’Orient. Les oubliés de l’Histoire. Editions du Rocher, septembre 2019.
2 Georges Corm : Géopolitique des minorités au Proche-Orient. In Hommes et Migrations, Numéros 1172 – 1173 – Minorités au Proche-Orient, janvier/février 1994.
3 Paul du Véou : La Passion de la Cilicie 1919-1922. Editions Geuthner, 1954.
4 Grigoris Balakian : Le Golgotha arménien, traduit de l’Arménien par Hratch Bédrossian – Chamigny, Le Cercle d’écrits caucasiens, 2018.
5 Richard Labévière : La Tuerie d’Ehden ou la Malédiction des Arabes chrétiens. Editions Fayard, juin 2009.
6 Régina Sneifer : Guerres maronites. Editions de l’Harmattan, 1994. Et, Une Femme dans la tourmente de la Grande Syrie – D’après les mémoires de Juliette Antoun Saadé. Préface de Georges Corm. Editions Riveneuve, août 2019.
7 Richard Labévière : Le Grand retournement – Bagdad-Beyrouth. Editions du Seuil, 2006.