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Acte LIII, 1er anniversaire des Gilets jaunes, large succès de la mobilisation 

Au Muret les Gilets jaunes sont depuis un an sur le rond-point 

et consumimur igni

Signe du succès de la manifestation de samedi, on a recommencé à compter, et Castaner s'est remis à mentir : il prétendait que 28 000 personnes avaient manifesté, mais Le monde donnait un chiffre de 40 000 et le syndicat France Police avançait 60 000. Compte tenu des entraves répétées aux rassemblements et aux manifestations, c'est beaucoup. c'est plus que les adhérents du PCF (47 000 officiellement) ou du PS (moins de 20 000) et très certainement de LREM dont le décompte des adhérents est aussi farfelu que les chiffres que donne Castaner sur les Gilets jaunes qui manifestent. C'est sans doute aujourd'hui le premier parti de France !

 

L’année des Gilets jaunes est bouclée. S’ils ont fait reculer Macron, celui-ci n’a pas renoncé à poursuivre sa politique pourrie. Son idée était sans doute d’attendre que cela se passe, que les gens rentrent chez eux et cessent de l’importuner. Mais les dégâts de cette politique sont de plus en plus visibles. Il y a plusieurs choses qui surgissent à nouveau. D’abord la braderie des intérêts de la France. Que ce soit la Française des Jeux ou ADP. Les privatisations seront à moyen terme une lourde perte pour l’Etat donc pour la collectivité. Si on suit bien ces affaires cela veut dire que sur les 15 ans qui viennent les politiciens corrompus – dont Macron et le lobbyiste Philippe – vont transférer encore des ressources des ménages vers les « actionnaires », les riches.

Dépouiller l’Etat pour enrichir les plus riches, cela se fait par le biais de la privatisation de nos biens – SNCF, ADP, FDJ – mais aussi par deux autres moyens. Une fiscalité qui diminue pour les hauts revenus et qui augmente pour les consommateurs – on défiscalise l’épargne et on taxe la consommation – ce qui est profondément inégalitaire puisque plus votre revenu est faible, et moins vous épargnez proportionnellement. Et ensuite un affaiblissement des cotisations sociales qui permettent une baisse des salaires indirects et donc une hausse des profits.  

Acte LIII, 1er anniversaire des Gilets jaunes, large succès de la mobilisation

D’abord la fiscalité qui favorise les hauts revenus et qui défavorise les plus pauvres. On sait aussi que le gouvernement prépare de nouvelles taxes sur les carburants et sur le tabac. Cette nouvelle taxe qu’on s’apprête à prendre pour janvier sera décidée au nom de la lutte pour la protection de l’environnement. Macron veut remettre au goût du jour une mesure qu’il avait due annuler a cause de la révolte des Gilets jaunes. Regardez la figure ci-dessus, c’est en France que les plus riches contribuent le moins au financement de l’Etat, et encore cette illustration date d’une dizaine d’années, depuis les choses ont évolué avec Hollande puis Macron en faveur des plus riches.

Les médias dominants vendent l’idée plus que fausse selon laquelle la France est « championne de la fiscalité ». C’est un slogan populaire, mais qui est radicalement faux. On arrive à démontrer cette idée qu’en mélangeant les recettes fiscales et les cotisations sociales. Or les cotisations sociales ne sont pas payées par le patron, mais par les salariés, c’est une part de leur salaire qui est socialisée. Il est scandaleux qu’on puisse encore oser mettre dans un même panier les impôts directs et indirects et les cotisations sociales. Mais évidemment quand on baisse les ressources de l’Etat ou quand on baisse les cotisations sociales, on a deux résultats :

– le premier est la dégradation des services publics. L’hôpital est aujourd’hui à l’agonie[1]. Et les mouvements de lutte dans ce secteur sont très forts depuis presqu’un an, soutenu quand ils le peuvent par les Gilets jaunes ;

– le second est la diminution de la couverture sociale, baisse des retraites, baisse des allocations chômage, baisse des remboursements de la Sécurité sociale, pour lesquelles les salariés ont cotisé pendant toute une vie.

 

Cette contre-réforme ultralibérale initiée avec brutalité par Macron et les lobbyistes de son gouvernement aboutit d’une manière ou d’une autre toujours à une baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée et à une hausse des profits. C’est le but. Cette cupidité se pare parfois de la logique selon laquelle grâce à l’enrichissement des plus riches, l’investissement va se faire et donc l’emploi et les salaires suivront. Dans les deux graphiques ci-dessous on voit clairement que les investissements ne sont pas déterminés par la hausse des profits.

Tous les économistes sérieux savent cela.

Ce débat a son importance, parce que Macron persiste dans son refus de revoir le CICE, de remettre en place l’ISF, deux revendications majeures des Gilets jaunes. Et donc il vient que la déflation salariale ne peut pas être une politique économique constante.

A vrai dire, elle sert qu’à deux choses :

– d’abord accroître la fortune des plus aisés, donc elle favorise la cupidité de ces gens qui, comme Arnault, Bolloré, Mulliez, Trump, et autres canailles de la finance n’en ont jamais assez, et qui ne comprennent pas qu’ils mourront un jour et n’emporteront pas leur fortune dans leur tombe, d’autant qu’une crise financière est toujours à même de la faire fondre ;

– ensuite si les salaires baissent très fortement, on peut conquérir des marchés extérieurs. C’est sur cette idée que s’est construite la prospérité de l’Allemagne. Ça a marché. Mais c’est terminé, et la croissance dans ce pays est en train de piquer du nez. La raison est simple, si tout le monde fait comme l’Allemagne, les gains à l’exportation disparaissent forcément. On retrouve le vieux proverbe mercantiliste : les gains des uns sont les pertes des autres, ces pertes servant à alimenter la dette mondiale qui n’est pas faite de la seule dette publique, mais aussi de la dette des entreprises et des ménages, on est autour de 200 000 milliards de $[2].

  Acte LIII, 1er anniversaire des Gilets jaunes, large succès de la mobilisation

Nous sommes dans une situation, en France, mais aussi dans le monde, où plus rien ne fonctionne correctement : l’environnement se dégrade à grande vitesse, l’économie tourne au ralenti, les services de l’Etat – en dehors de la police – sont en voie de décomposition totale.  

Acte LIII, 1er anniversaire des Gilets jaunes, large succès de la mobilisation

Je l’ai indiqué plusieurs fois par le passé, ce qui se passe c’est une crise de la mondialisation. Et si chez nous cela prend une tournure un peu plus aigue qu’ailleurs, c’est parce que la politique de Macron d’un transfert des richesses des plus pauvres vers les plus riches, apparait ailleurs comme un échec complet, elle est donc avec certitude à contretemps.

Macron se croit encore à la fin des années soixante-dix quand la contre-révolution néolibérale pouvait encore faire illusion. Mais il se révèle que si celle-ci a bien réussi à enrichir les plus riches, par ailleurs elle s’est révélée incapable de régler les problèmes les plus urgents, ceux de la pauvreté – je ne parle même pas des inégalités qui se sont beaucoup accrues de partout – la question de l’environnement. La sécurité du parc du nucléaire est quasiment à l’abandon, le récent tremblement de terre a révélé combien les risques encourus étaient élevés[3]. La sécurité des personnes n’est plus assurée nulle part, de partout les plaintes affluent, il faut dire qu’en mettant le paquet pour museler les Gilets jaunes, les matraquer, les énucléer, Castaner en a oublié les missions naturelles de la police.

Cette semaine les étudiants se sont un peu réveillés de leur long coma. Ils ont été très discrets depuis les débuts du mouvement des Gilets jaunes, sans doute ne se sentent-ils pas concernés, l’UNEF étant trop occupée à défendre le voile pour avoir le temps de s’occuper des étudiants[4]. Or un étudiant s’est immolé par le feu à Lyon. Cela a mis l’accent sur les difficultés matérielles d’un nombre croissant d’étudiants. On ne sait pas encore si ce mouvement va s’étendre, mais il y a une tentative de le généraliser. A Lille ils sont intervenus pour empêcher Hollande de débattre à l’Université le 12 novembre. Ils ont même déchiré les livres qu’il s’apprêtait à dédicacer, et il a fallu que le service d’ordre l’exfiltre[5]. Je ne sais pas si c’est la bonne méthode de s’en prendre à cet individu qui a manifestement tout raté dans sa vie. Mais il y a de quoi en vouloir à Hollande de nous avoir laissé Macron en héritage.

Les journalistes ont été quasi unanimes à condamner cette violence, les partis aussi. Moi non, je me dis que la violence surgit quand il n’y a plus de dialogue possible et que l’exaspération déborde.

Mais au-delà de la situation individuelle des étudiants, il y a le fait que l’Université s’est complètement effondré ces quinze dernières années. L’enseignement y est devenu médiocre, les conditions de travail aussi, et le diplôme ne garantit plus l’ascension sociale. On peut relire De la misère en milieu étudiant, ce brûlot publié en 1966 par des situationnistes et des étudiants proches de l’IS, c’est d’actualité, sauf que les étudiants d’aujourd’hui apparaissent comme encore bien moins instruits et enthousiastes pour la vie que leurs parents du milieu des années soixante. Ils sont tellement prolétarisés qu’on se demande encore ce qui les retient de se révolter.

Les derniers gouvernements – disons au moins depuis Chirac – ont développés un enseignement supérieur à deux vitesses, les grandes écoles d’un côté où l’enseignement est de qualité, les conditions de travail bonnes, et le reste le tout courant des facultés où croupissent le rebut. L’étudiant lyonnais qui s’est immolé par le feu avait vu sa demande de bourse refusée au motif qu’il avait triplé son année.

Mais au fond qu’importe tout cela, le fait est que la misère estudiantine est généralisée, ces étudiants sont là parce qu’ils ne sont pas officiellement des chômeurs. Il y a 2,7 millions d’étudiants, la moitié au moins ne fait pas d’études sérieuses qui donnent de réelles compétences, elle se traine d’année en année en attendant d’être éjectée du système. Cela nous fait facilement 1,4 millions de chômeurs en moins. 

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Manifestation des étudiants à Lyon le 12 novembre 2019 

Jusqu’à présent les étudiants qui ont pris l’habitude de se laisser vivre, ne se sont pas engagés dans le mouvement social. La question qui se pose est de savoir s’ils vont enfin se mettre en mouvement. Nous allons le voir dans les semaines qui viennent. Macron fait semblant de dire que sa politique est de favoriser une égalité d’accès à l’éducation.

Mais c’est faux, la France est un des pays qui a un pourcentage de diplômés de l’enseignement supérieur inférieur à la moyenne de l’OCDE, il se situe même derrière l’Espagne[6].

Non seulement la part du budget de l’Etat dévolue à l’enseignement supérieur est très faible, presque la moitié de ce qui se fait en Corée du Sud ou aux Etats-Unis, mais en outre, les entreprises participent très peu au financement des études supérieures dont le MEDEF aimerait pourtant contrôler le contenu. Jadis la France avait un enseignement de qualité, ce n’est plus le cas, et si cela ne date pas de Macron, sa politique a aggravé les choses. Je rappelle pour mémoire qu’il avait poussé la mesquinerie jusqu’à faire baisser les APL pour les étudiants de 5 € par mois. Faire les poches des étudiants quand par ailleurs on donne des milliards aux grandes fortunes, est une honte absolue.

Mais le cupide Macron fonctionne comme ça, il tire la corde pour voir quand elle va céder. Et il est patient. A cette patience, les Gilets jaunes justement ont opposé une autre détermination inédite. C’est la bonne méthode. Mais s’ils ont été les plus constants et les plus sérieux opposants à Macron, il ne faut pas oublier que ça fait un an que les manifestations sont nombreuses et régulières dans notre pays. On a vu les paysans protester contre l’ignoble traité du CETA voulu par Macron, un traité qui non seulement les tue littéralement – on ne compte plus les suicides de paysans qui n’y arrivent pas – mais qui de surcroît nous empoisonne[7].

Pour poursuivre une telle politique il faut vraiment détester le genre humain et lui préférer l’abstraction de la richesse monétaire. Le 14 novembre, c’était la manifestation pour la défense de l’hôpital public. Les orientations de l’affairiste Buzyn, lobbyiste du secteur privé de la santé et des laboratoires resteront sans doute comme la plus grande honte de notre histoire en la matière. Cette manifestation contre la politique de la santé publique de Macron a été très suivie, ce fut un vrai succès, elle est très soutenue par les Français. Et nous savons que les Gilets jaunes ont depuis le début fortement appuyé le mouvement des urgentistes. 

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Manifestation pour sauver l’hôpital public le 14 novembre 2019 

A côté de l’hôpital public, le 14 novembre c’était aussi les personnels de Bercy qui manifestait son mécontentement. Certains se sont demandé pourquoi ces grèves étaient toutes dispersées, supposant, à juste titre, que le regroupement des mécontents dans une grève générale et illimité aurait bien plus de résultats.

La réponse est assez simple, c’est que la bureaucratie syndicale redoute tout autant que Macron la convergence des luttes. Martinez dit qu’il faut réfléchir à la reconductibilité de la grève au-delà du 5. Il veut dire par là qu’il ne fera rien de lui-même pour, mais qu’il ira si on le pousse un peu au cul[8]. Il se prépare déjà à négocier, pourvu que Macron fasse un petit geste. Cela lui permettra de faire semblant de lutter tout en reculant.

Et la CFDT me direz-vous ?

Ben non, ils ne manifestent pas, ils ne vont pas se mêler à la pègre et aux Gilets jaunes ! Laurent Berger préfère discutailler avec ses amis du MEDEF, mais il ne se sent pas très droit dans ses battes, carle voilà maintenant qui se tâte pour savoir s’il va y aller ou pas, après avoir dit que la philosophie de la réforme Delevoye sur les retraites lui convenait[9].

On sent que ces bureaucrates ne sont pas très convaincus par l’idée de lutte des classes, mais ils iront si on leur donne des coups de pieds au cul. La CGT a même avancé qu’il était possible d’éviter la grève générale si Macron faisait un petit geste. On peut penser qu’il le fera, quitte à revenir par la suite en arrière.  

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Mais pour le moment Martinez comme Macron attendent de voir comment les choses tournent, notamment si les étudiants se mettent ou non de la partie. Ou encore si les 16 et 17 novembre il y aura encore du monde dans les actions des Gilets jaunes.

La journée du 16 novembre fut un succès, non seulement dans toute la France les Gilets jaunes sont passés à l’action, mais le nombre était là. Et surtout il y a de la détermination.

 

On dit les forces de police épuisées, c’est peut-être vrai, mais elles n’ont qu’à rejoindre les Gilets jaunes et s’affranchir d’ordres stupides et dégradant pour eux. Ça fait un an qu’on leur fait jouer ce rôle répugnant de chiens de garde du grand capital, et ils l’acceptent, allant même souvent à l’avant des désirs de leurs maîtres. Et évidemment la confiance qu’on peut avoir en elles s’est décomposée. On les voit aujourd’hui comme nous regardons la police à Hong-Kong, ou les forces armées qui viennent de renverser Evo Morales pour le plus grand plaisir d’une oligarchie rapace[10].

Les forces de l’ordre ne sont plus au service de la sécurité de la population, si elles ne l’ont jamais été, mais à celui d’une poignée de très riches qui n’en ont jamais assez des contre-réformes destinées à piller la richesse collective, pour tenter de contourner l’impasse d’une récession économique qui s’annonce terrible et qui a déjà commencé en Europe. Ce contexte mondial, non seulement justifie le redéploiement du mouvement des Gilets jaunes – il pourra bien changer de nom, c’est la même chose – mais l’amplifie 

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 Manifestation des fonctionnaires de Bercy le 14 novembre 2019

En ce jour d’anniversaire, Jacline Mouraud bavait sur un mouvement auquel elle avait adhéré très momentanément par opportunisme il y a un an, affirmant que le mouvement était détesté par les Français, arguant que seulement 20% des Français les soutiendraient aujourd’hui[11].

Mais dans le même temps, un sondage très récent montrait qu’elle mentait effrontément, comme son chef de meute Macron auquel elle s’est ralliée, puisque ce sondage affirmait que 69% des Français approuvaient le mouvement, et plus encore 58% reconnaissaient que grâce à ce mouvement leur situation s’était améliorée[12].

C’est une gifle lancée à la figure des syndicats qui a coups de jérémiades et de défiles Bastille-Nation n’ont rien obtenu depuis des années. Ce qui veut dire qu’il y a une situation idéale pour relancer le mouvement, d’autant que les syndicats ont fini par suivre le mouvement et se lancent maintenant dans une grève générale.

Si les raisons de se rebeller sont toujours les mêmes, l’injustice fiscale et économique, il fallait marquer l’anniversaire du mouvement des Gilets jaunes. Mobiliser avec le froid et la pluie, voire la neige, ce n’est pas si simple. Et pourtant, on y est parvenu. On a compté plus de 300 manifestations en France, avec occupation des ronds-points et des péages autoroutiers.

A Paris la manifestation qui rassemblait plusieurs milliers de personne c’était scindée en trois cortèges. Rapidement la police a chargé, vers 10 heures du matin, arrosant la foule de gaz lacrymogènes pour tenter de l’empêcher de rejoindre les Champs-Elysées. Des milliers de contrôles ont été effectués pour empêcher la foule de rejoindre les cortèges. Une succursale de la sulfureuse banque HSBC a été attaquée aussi.

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 Dès le matin les tirs de grenades lacrymogènes ont tenté de disperser les Giles jaunes 

La bataille s’est tenue Place d’Italie où le préfet Lallement – un nom pareil ça ne s’invente pas pour parler d’occupation – avait interdit une manifestation à 14 heures, alors qu’elle avait été déclarée légale la veille. Cette fourberie du préfet avait pour but de déclencher les violences et de cogner les Gilets jaunes pour leur faire peur. En début d’après-midi, la police déclenchait encore de très violents incidents avec tirs de lacrymos et usage des canons à eau. Le but de la milice de Castaner était de démontrer qu’il est inutile de manifester, que la répression sera comme à Hong-Kong ou comme au Chili, féroce. Le syndicat policier France Police a dénoncé cette incapacité du trio Castaner, Nuñez, Lallement, à gérer pacifiquement une manifestation pacifique[13]. Mais ce n’est pas de l’incompétence, c’est une politique délibérément antidémocratique. De partout le pouvoir perd pied et ne tient debout que parce qu’il use et abuse de mesures autoritaires et répressives. Mais il va de soi que ce n’est pas en matraquant les populations que les choses s’arrangeront.

 

Comme on le constatait encore le samedi 16 novembre pour le premier anniversaire du mouvement, Macron est toujours autant détesté, on demande encore sa démission et l’abandon de ses réformes pourries. Pendant que les manifestants conspuaient Macron et sa milice – on se demande bien pourquoi les flics suivent cet imbécile, en dehors des primes qu’on leur distribue, Le monde notait que Macron était devenu un allié et un disciple même de Sarkozy[14] ! C’est exact, il n’y a pas de différence bien réelle entre LR et LREM, sauf que Sarkozy était plus prudent, y allait moins fort. Macron nous montre tous les jours ce qu’est la droite extrême quand elle est au pouvoir sans frein.  

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Un peu partout en Provence les Gilets jaunes ont occupé des ronds-points, La Mède, Martigues, Avignon. Ils sont de retour et prêts à se joindre au mouvement social qui devrait – si les syndicats ne trainent pas les pieds – être de grande ampleur. La grève du 5 décembre sera générale et touchera outre les services publics, les transports en commun et bien évidemment les personnels de santé qui n’en peuvent plus d’être maltraités par ce pouvoir infâme. A Marseille la mobilisation a été excellente, surtout que cela faisait plusieurs semaines que les Gilets jaunes vivotaient dans la région. Ce sursaut montre clairement qu’il va falloir compter avec eux dans les jours et les semaines qui viennent. Bien sûr il y a eu aussi ici des bastonnades et des arrestations, confirmant le rôle de milice du grand capital que jouent dangereusement les policiers.

Acte LIII, 1er anniversaire des Gilets jaunes, large succès de la mobilisation 

A Marseille ils étaient plusieurs milliers sur le Vieux-Port 

C’est donc une excellente journée de mobilisation dans toute la France qui célèbre le 1er anniversaire du mouvement, sans nostalgie et avec l’envie claire de continuer jusqu’à ce que Macron parte. Terminons avec cette idée simple, Macron, tout entêté qu’il est, ne résistera jamais à une grève générale illimitée, je ne lui donne pas quinze jours pour demander l’asile politique à l’Allemagne ou à la Bolivie fasciste nouvellement installée par Trump et ses sbires. En tous les cas, le constat est très clair, Macron en est au même point qu’il y a un an, sauf qu’entre temps les Gilets jaunes se sont aguerris et la justice comme la police et les médias se sont disqualifiés. 

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Les Gilets jaunes ont bloqué le périphérique à la Porte Champeret 

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RN158 bloquée dans le Calvados 

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Les Gilets jaunes à Avignon Nord

 

[10] L’Union européenne qui est tout sauf démocratique a approuvé bien entendu le coup d’Etat qui a chassé Morales du pouvoir et entraîné un début de guerre civile. https://www.revolutionpermanente.fr/L-Union-Europeenne-soutient-le-coup-d-Etat-en-Bolivie

Tag(s) : #Gilets jaunes
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