La bataille de l’opinion est mal engagée pour le pouvoir. À quinze jours du début de la grève interprofessionnelle du 5 décembre, 64 % des Français considèrent la mobilisation contre la réforme des retraites justifiée. Et ce malgré que la question posée par l’institut de sondage IFOP évoque la grève dans les transports ce jour-là.
Le marqueur politique de l’opposition au projet du gouvernement penche nettement à gauche : 98 % des personnes se déclarant proches de la France Insoumise, 88 % pour celles proches du Parti socialiste et 76 % des sympathisants du Rassemblement national.
À l’inverse, seulement 24 % des proches de La République en Marche et 43 % des sympathisants Les Républicains trouvent justifié le mouvement de grève à venir.
Mais d’autres marqueurs sont à retenir.
Ainsi, 68 % des femmes contre 59 % des hommes trouvent justifié les arrêts de travail en décembre. Il est vrai qu’elles ont plus encore à perdre avec cette réforme que les hommes.
Plus étonnant, les 18-34 ans soutiennent le mouvement à 74 %. Peut-être un effet des débats autour de la « clause du grand-père ».
À l’inverse les plus de 65 ans, majoritairement à la retraite, ne le soutienne qu’à 48 %, 16 points en dessous de la moyenne de 64 % des Français.
Pour ce qui est des catégories sociales, 82 % des ouvriers, 78 % des salariés du public et 72 % des employés considèrent la grève du 5 décembre justifiée.
Les salariés du secteur privé se situent dans la moyenne à 64 %.
Enfin, à titre de comparaison, le mouvement contre la réforme des retraites engagée par Nicolas Sarkozy qui avait duré plusieurs semaines en 2010 recueillait entre 63 % et 71 % de soutien. Ce qui n’a pas empêché le gouvernement d’aller au bout de sa réforme. Comme quoi, si l’opinion compte, elle ne fait pas tout.