par Jean LEVY
L'opération CFDT-Macron s'est déroulée en 48 heures comme prévue : un faux ultimatum de Berger au gouvernement :
"Retirer l'âge pivot ou je fais un malheur !".
Nous étions le 10 janvier, à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation populaire.
Le lendemain Philippe recevait les syndicats et leur annonçait que le gouvernement acceptait de retirer provisoirement la notion d'âge pivot, dans l'attente de propositions syndicales visant à trouver d'autres mesures aboutissant à la garantie financière du futur système de retraites.
Mais le Premier ministre précisait qu'il était exclu de toucher au coût du travail, c'est-à-dire aux salaires et aux cotisations, le Medef faisant de cette condition une ligne rouge qui empêcherait tout accord.
Ainsi, la négociation syndicats-patronat envisagée pour trouver une source de financement ne peut enfreindre les conditions du Medef !
Hors de question d'envisager un impôt richesse qui s'en prendrait aux 63 milliards de dividendes versés aux actionnaires du CAC 40 en 2019, en augmentation de 28% sur l'année précédente, ni de supprimer le CICE, la mâne de 40 milliards que le gouvernement verse chaque année aux patrons pour permettre à ceux-ci d'embaucher, ce qu'ils ne font évidemment pas...
Restent donc à trouver pour la CFDT d'autres propositions : réduire les pensions servies aux futurs retraités ou reculer l'âge pivot de la retraite à taux plein ?
Ou demander à BlackRock d'offrir à prix d'or l'accès des retraités à ses fonds d'investissement pour compléter les maigres pensions servies dans le cadre d'un système de retraites à points,
Mais n'est ce pas vers cette option qui, depuis le début, que visent Macron et Philippe ?
Heureusement, l'ensemble des syndicats dans la lutte : CGT, Solidaires, FO, FSU, organisations étudiantes, CGC et des salariés CFDT et UNSA des cheminots et de la RATP, tous restent fermes dans l'opposition frontale qu'ils opposent au couple Medef-Macron-Philippe..
Les prochaines journées d'action prévues cette semaine, la détermination sans faille des manifestants, syndicalistes et gilets jaunes mêlés, malgré la violence policière organisée par Castaner et son préfet Lallemand, sont gages de confiance dans la lutte populaire contre un pouvoir qui, par sa politique, a prisla France en otage au profit de l'aristocratie de l'argent.
RAPPEL
18 décembre 2019
Jean LEVY alerte ses lecteurs sur les manoeuvres CFDT et le pouvoir : comment Macron et son Berger voudraient casser la grève, soutenue par la population
Rappel de notre article écrit le18 décembre 2019
Par Jean LEVY
Malgré les soucis que peut causer la grève des transports à la population , plus des deux-tiers de celle-ci soutiennent le mouvement social. On comprend l'exaspération de Macron et de son gouvernement face à cette situation.
Une seule issue pour le pouvoir : casser la grève.
Mais comment ?
La CFDT étant restée en dehors - sauf ses syndicats SNCF et RATP - la confédération ne peut pas briser le mouvement social du dedans.
Aussi Macron, Philippe et le Medef ont fait appel à leur Berger pour trouver une solution : faire entrer la CFDT dans la grève pour tenter de casser celle-ci en en sortant.
Fallait-il encore une bonne raison à cette centrale de rallier le mouvement.
Chacun se souvient de la déclaration de Berger sur la fameuse" ligne rouge" à ne pas franchir par le gouvernement : fixer l'âge pivot à 64 ans pour bénéficier d'une retraite entière.
Mais le souci premier de Macron est de casser le système par répartition et de lui substituer la retraite par points, avec l'objectif que celle-ci conduise chacun à rechercher un appoint nécessaire avec une assurance privée.
C'est depuis toujours l'objectif de ce secteur : se substituer au système par répartition, compte-tenu du magot que représente, pour les fonds d'investissement, l'apport de la masse des cotisations des retraités.
Donc, pour le pouvoir, l'âge pivot à 64 ans n'est qu'un moyen supplémentaire de faire des économies. Par contre, c'est le chiffon rouge pour la CFDT, qui n'a rien contre le système par points.
Rien de plus facile pour le gouvernement que de franchir la ligne rouge en agitant le chiffon et permettre à Berger de jouer les effarouchés rejoignant le mouvement social...
Pour mieux en sortir dès que Philippe aura – provisoirement – retiré l'âge pivot de son programme.
Le Premier ministre donne crédit à ce scénario quand il dit souhaiter reprendre langue avec les syndicats pour « négocier » à partir de sa déclaration de mardi dernier, présentée alors comme la version définitive des décisions gouvernementales en matière de retraites .
Le passé ne plaide pas en faveur de la CFDT.
Mais l'ampleur de la colère populaire qui s'exprime par le mouvement social et le soutien massif de celui-ci dans l'opinion, ne permettra pas la division des salariés et des retraités engagés dans cette bataille.
Car la victoire est dans l'union.