Si le gouvernement a focalisé sa stratégie de communication pour dénoncer un 5 décembre « corporatiste » visant à défendre les régimes spéciaux de retraites, notamment à la SNCF et à la RATP, des appels à la grève dans le privé ont fleuri ces dernières semaines. C’est le cas, notamment, dans le domaine de la chimie. En effet, la CGT Chimie avait appelé, le 17 octobre dernier, à s’inscrire dans le mouvement, ouvrant la possibilité d’une grève reconductible, en particulier dans les raffineries.
Dans ce cadre, et alors que les syndicats de la raffinerie de Fos ont annoncé un mouvement de grève de 24h avant d’ouvrir les discussions sur les suites avec l’ensemble des salariés, c’est la raffinerie de La Mède, dans les Bouches-du-Rhône qui sort du lot. La CGT, majoritaire sur le site, a en effet annoncé que le mouvement de grève durerait du 5 au 9 décembre... à minima. Les suites seront, la aussi, discuté par les salariés. Par ailleurs, d’après La Provence, « La filière chimie de Lavera est également mobilisée. La CGT Petroineos a prévu d’arrêter toute expédition de produits (chimie et raffinage) par camion ou pipeline à partir de jeudi 5h pour une durée de 24h. À Naphtachimie et Kem one la CGT annonce également l’arrêt des expéditions jusqu’au 9 ».
La perspective posée, après le blocage certain des lignes ferroviaire à 90% pour le 5 décembre, est donc celle d’une pénurie d’essence dans l’hexagone. Une donnée essentielle pour l’imposition d’un rapport de force conséquent face au gouvernement, en capacité de le faire reculer sur son projet de réforme. Il s’agira, pour ce faire, à la fois de l’émergence de cadres de coordination inter-professionnel, contrôlés par la base, et de la reconduction du mouvement jusqu’à obtention de toutes les revendications. A n’en point douter, si la nouvelle constitue un casse-tête de plus pour Macron, elle est par contraste excellente pour l’ensemble des travailleurs, des classes populaires et de la jeunesse.
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