Posons-nous les bonnes questions :
Qui gouverne effectivement la France depuis des décennies ?
Au bénéfice de quelle couche sociale, les lois nous sont-elles imposées ?
Il suffit d'en faire le bilan.
En clair, ce sont bien les détenteurs de capitaux qui sablent le champagne à chaque envol de dividendes et qui font main basse sur les richesses de la Nation quand le pouvoir décide de privatiser ses services publics.
Tous ces cadeaux ont un prix.
Et ce sont les salariés, les retraités, les artisans, les petits agriculteurs qui payent la note.
Au nom des contraintes budgétaires, l'Elysée et Matignon refusent de rémunérer à leur juste valeur aussi bien le personnel de santé que les enseignants et tous les agents qui dépendent de l'Etat. Le SMIC est gelé. La fiscalité, si douce envers les très riches, pèse lourdement sur le monde du travail et les retraités.
Le général de Gaulle disait : "La politique de la France ne se décide pas à la corbeille !" pour parler alors de la Bourse de Paris.
Aujourd'hui, elle épouse les salles de marchés européens.
Et c'est à Bruxelles qu'on en fixe les grandes lignes.
Comme le grand capital est pressé de réaliser ses profits sur investissement, il fallait qu'en France, les "réformes" suivent la cadence...
Ainsi depuis 2017, avec l'accession au trône élyséen de l'ancien banquier d'affaire de chez Rothschild, cette politique s'est très vite accélérée : le Code du Travail à la poubelle, la SNCF vendue à l'encan, les retraités durement ponctionnés, l'Aéroport De Paris comme la Française des Jeux offerts au privé, le régime sec imposé aux municipalités, qui ne peuvent plus répondre aux besoins de la population, les privés d'emploi mis sous surveillance, une fiscalité de rêve pour les nantis.
Et pour demain, la retraite BlackRock afin de donner aux fonds de pension, de nouvelles sources de profits juteux ?
Et ce n'est que le bilan que de la moitié du septennat
Les supporters du clan Macron nous infligent : "Il a été élu pour ça. !" Qui peut croire que les Français avaient le goût du sacrifice en se mettant en marche pour le nouveau président ?
En vérité, seule une minorité de Français a voté pour lui
Rappelons quelques chiffres :
20,7 millions de voix,
soit 43,6 % des inscrits sur les listes électorales,
en fait une simple majorité relative avec la plus forte abstention au second tour depuis 1969
avec 11,47% de bulletins blancs ou nuls, un record absolu.
Mais au-delà des chiffres, rappelons-nous les conditions du vote :
Une campagne forcenée des médias mobilisés à son service
L'absence de référence à la carrière bancaire et ministérielle antérieure d'Emmanuel Macron, présenté comme un jeune prodige, seul capable de substituer le nouvel ordre à l'ancien, dont le personnel politique, était rejeté par les Français.
Comment les choses se sont-elles passées ?
Quels moyens furent-ils utilisés ?
Par l'élimination de tout concurrent pouvant disputer la place au second tour. (Affaire Fillon...) et organisation de primaires éliminatoires au PS et chez les Républicains pour "filtrer" les "bons" candidats.
Mais surtout l'organisation méthodique d'une campagne centrée sur "l'ennemi", le Front National, présenté comme le "danger mortel" pour la France, qu'il fallait conjurer en votant pour le banquier.
C'est ce dernier thème qui l'a emporté.
Que les millions d'électeurs, alors abusés, fassent les comptes : peu d'entre eux nous jurent aujourd'hui qu'on les reprendra plus...
Alors, pour redresser la barre, n'attendons pas deux longues années de plus.
Après le déferlante historique des gilets jaunes, le puissant mouvement social d'aujourd'hui nous offre l'occasion de mettre en échec l'hôte provisoire de l'Elysée, et bien sûr, de donner congé à ses donneurs d'ordre, l'oligarchie financière et industrielle qui l'a placé au pouvoir.
Donnons à la grève la dimension nationale qui offrira à la France la chance d'un vrai changement de société.