La CGT-Energie a voté en assemblées générales lundi et mardi la mise à l’arrêt à compter de jeudi soir 23 janvier de trois usines d’incinération d’Ile-de-France. « Nous entamons les manœuvres de mise à l’arrêt de six fours sur sept des trois centres, le septième étant en maintenance, à partir de jeudi 22 heures et jusqu’à lundi 22 heures » a déclaré Julien Lambert, membre du bureau de la Fédération nationale des mines et de l’énergie CGT.
Les trois centres d’Ivry-sur-Seine, Issy-les-Moulineaux et Saint-Ouen traitent 6 000 tonnes de déchets par jour venant des poubelles vertes (non recyclables) des Parisiens et des Franciliens. « Nous avons mené de nombreuses actions, comme la réduction du traitement ou de la vapeur destinée au chauffage urbain depuis le 5 décembre [début du mouvement de grève contre le projet de réforme des retraites] mais on parle très peu de nous, constate le syndicaliste. Là on va plus loin avec un mouvement innovant, l’arrêt coordonné des trois usines selon les mêmes modalités. »
Déchets enfouis
L’arrêt prend de six à douze heures, et le redémarrage une à deux journées, soit « six jours d’arrêt de traitement des ordures » explique l’organisme gestionnaire, le Syctom. Dans un premier temps, le syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères de l’agglomération parisienne prévoit de stocker les déchets dans les fosses des trois usines et d’évacuer une partie vers d’autres centres. A défaut de valoriser les déchets en énergie (la vapeur permet de chauffer 300 000 logements), ceux-ci seront enfouis, « la pire solution en termes d’environnement », précise le Syctom.
A terme, la filière risque d’être « saturée », et les bennes de ramassage pourraient arrêter de prendre les poubelles, met en garde le syndicat intercommunal. Un scénario catastrophe suspendu aux assemblées générales qui seront réunies lundi pour décider ou non de la poursuite du mouvement.
La CGT-Energie est très impliquée dans le mouvement contre la réforme des retraites, avec des coupures de courant ou à l’inverse le rétablissement chez les foyers où le courant avait été coupé, des blocages de sites gaziers et la mise au minimum technique des terminaux méthaniers de Fos et Montoire, des filtrages des centrales nucléaires, notamment.