À l’usine Sanofi Mourenx, les salariés sont en grève depuis 94 jours. La revendication des grévistes est simple : garantir des conditions de travail décentes, qui ne mettent pas en danger la santé des salariés. On a en effet retrouvé dans l’organisme de travailleurs des traces d'un médicament fabriqué sur place, la Dépakine.
A l’usine Sanofi Mourenx près de Pau, les salariés sont en grève tournante depuis 94 jours, l’usine tourne à 50% de sa capacité. La revendication des grévistes est simple : garantir des conditions de travail décentes, qui ne mettent pas en danger la santé des salariés. On a en effet retrouvé dans l’organisme de travailleurs, lors d’une prise de sang effectuée en 2018 par la médecine du travail, des traces d’un médicament fabriqué sur place, la Dépakine.
La Dépakine est un antidépresseur, stabilisateur d’humeur et anti-épileptique puissant, qui n’est pas sans conséquence pour la santé. Au-delà d’effets secondaires assez bénins comme des maux de ventre ou une prise de poids, il y a un risque important pour les femmes. En effet, ce médicament peut induire des malformation grave sur les fœtus comme le spina bifida (la colonne vertébrale n’est pas bien fermée) ou des déficits cognitifs dans 30% à 40% des enfants exposé à la Dépakine dans le ventre de leur mère. C’est ce qu’expliquent les salariés à France 3 Nouvelle-Aquitaine.
La grève prend racine dans les conditions de travail dangereuses auxquels sont exposés les travailleurs de l’usine de Mourenx. Face à cela, la direction fait bien évidemment la sourde oreille.
Après 94 jours de grève, le risque de pénurie de Dépakine n’est pas à exclure. Ce médicament, malgré ses effets secondaires, est essentiel pour de nombreux malades souffrant d’épilepsie ou de dépression grave. La direction de Sanofi n’hésite donc pas à jouer avec la santé de malades pour ne rien céder à ses salariés. Comme pour la sécurité des sites de fabrication, la production même de produits aussi vitaux que les médicaments ne peuvent être laissé entre les mains de quelques-uns qui ont comme seul objectif leur profit individuel. Pour arriver à une production sécurisée chez Sanofi, il faudra que les travailleurs eux-mêmes, mais aussi les riverains de l’usine, aient la main et soient décisionnaires sur les process de production.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE
et REPRIS SUR