Marche funèbre
pour l'emploi
et
le droit du travail
Le Préfet. Vous savez, ce personnage officiel à galons dorés, l'oeil de Philippe, la main de Castaner, le tapis rouge de Macron, chargé de faire respecter les lois de la République.
Perpignan, zone aéroportuaire, 10 janvier 2020.
Le monde du transport des colis est une jungle où coule Amazon.
Frainant vers son lit de profit tous les affluents et émissaires pour faire au final une pyramide de profits. Tout en haut de la pyramide une structure internationale Amazon.
Tout en bas, tannés par des patrons voyou, des salariés devant jongler avec les horaires et les conditions de travail pour un salaire des plus modestes. les patrons de la machine à essorer la force de travail, qui telle des poupées russes, sous-traitant de sous-traitant, et des méthodes dites managériale fortement inspirées du monde des orpailleurs des bords de l'Amazone ou de l’Orénoque.
Et voila ce qu'on apprend :
Selon les informations de France Bleu Pyrénées-Orientales, "le patron d'une société sous-traitante d'Amazon a déménagé son entreprise en pleine nuit sans prévenir ses salariés en grève.
A leur arrivée sur leur lieu de travail dans la matinée du vendredi 10 janvier, les salariés de B2S, une entreprise de livraison de colis sous-traitant pour Amazon, ont eu la surprise de voir que leur société avait tout simplement disparu.
Selon ces mêmes sources, c'est le patron lui-même, qui nuitamment a déménagé les locaux en entier pour "fuir un conflit qui s'éternisait avec son personnel en grève".
"C'est que nous rapporte la presse locale, "BS2, situés sur la zone d'activité de Torremilia, à proximité de l'aéroport de Perpignan, a été vidés durant la nuit. « Une trentaine de camions de livraison de colis » ont quitté les lieux.
Déménager 30 camions et un centre de stockage en pleine nuit dans une zone aéroportuaire, ce n'est pas exactement comme au fin fond des Albères, partir furtivement de chez sa voisine avec la ménagère sous le bras.
Que faisait durant ce temps la police ? Elle récupérait de sa fatigue à manipuler son boulier à compter les manifestants dans les rue de Perpignan ? Ou plus prosaïquement était-elle mobilisée à surveiller piquets de grèves et syndicalistes au soir d'une forte journée de mobilisation contre les lois Macron ?
Des salariés ont commencé à se douter de quelque chose lorsqu'ils ont remarqué les aller-retour incessants de chauffeurs venus d'un autre site.
Plusieurs sources affirment qu'ils ont tenté de s'interposer. Des véhicules ont été endommagés, voyant leurs pneus crevés et leurs vitres brisées, et une violente bagarre aurait même eu lieu. (et là, pas de police ?Note CleR)."
"Ce vendredi matin, un huissier de justice mandaté par les salariés est venu faire le point sur cette situation ubuesque. C'est un personnel stupéfait qu'il a rencontré. « Seul notre responsable d'équipe a reçu un message hier soir par texto : 'tu pourras aller pointer au chômage demain' », a confié un salarié à France Bleu Pyrénées-Orientales.
Jeudi 9 janvier, les salariés de B2S s'étaient mis en grève pour dénoncer les cadences jugées « infernales » à leurs yeux. Vers midi, ils ont discuté par téléphone avec leur patron mais la discussion n'a pas arrangé les choses. « Il a proféré des menaces contre nous : "si vous ne reprenez pas le travail, ce n'est pas la peine de revenir demain". Nous n'avons pas voulu céder et ce matin, nous découvrons que notre entreprise a déménagé dans la nuit », témoigne un employé.
Les tensions étaient également liées à la fin de contrat d'une vingtaine de personnes en CDI. « Aucun n'a été conservé à l'issue de sa période d'essai. Il s'agissait de CDD déguisés », dénonce le secrétaire départemental de la CGT-FAPT Alexandre Pignon. « Cet évènement est symptomatique de l'état du dialogue social aujourd'hui en France. Plutôt que de négocier avec ses salariés, le patron préfère vider les locaux de l'entreprise et déguerpir en catimini »
Contacté par France Bleu Pyrénées-Orientales, le gérant de la société dénonce une situation devenue intenable pour lui. « J'ai perdu toute autorité sur les salariés. Une véritable mafia s'est montée dans l'entreprise et j'ai été pris en otage. Le plus triste dans l'histoire, c'est pour moi : eux ont juste perdu un travail, mais moi j'ai perdu 25 tournées », (souligné par La Canaille) se plaint-il. Il affirme que le site de Torremilia ne devrait pas rouvrir et qu'il n'a pas encore pensé à des solutions concernant les salariés toujours sous contrat"
"ils n'ont que perdu leur travail" Si Pietraszewski cherche un porte sacoche il en a un de disponible immédiatement.
Donc la question reste pendante : que faisait le préfet et sa police ?
Le préfet 'était-il en mission de reconnaissance sur la ligne nouvelle SNCF pour voir s'il y avait des bétaillères de disponibles pour transborder les voyageurs d'un éventuel TGV en panne ?
A l'évidence, si le Chopin de la préfecture connait bien la musique ce n'est pas un spécialiste des nocturnes, par contre il a l'air de savoir bien servir les patrons voyou en les laissant agir au son de la marche funèbre ... pour l'emploi et le droit de grève