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Les camions de 20 binômes sont actuellement à l'arrêt, au dépôt zone de la République.

Les camions de 20 binômes sont actuellement à l'arrêt, au dépôt zone de la République

Les éboueurs de Poitiers ont fait grève pour être respectés

Hier,

"Nous avons tous commencé ce 9;avril à 5 h ce matin, et nous nous étions mis d'accord de revenir à 9 h, explique un des éboueurs de la société prestataire de Grand Poitiers, Urbaser. Nos deux représentants syndicaux Sud et CGT attendent de pouvoir discuter avec notre directeur des ressources humaines basé à Montpellier pour obtenir la prime exceptionnelle Macron. Mais pour l'instant, nous avons juste eu la visite d'un huissier qui a constaté le débrayage. "

40 éboueurs avaient donc arrêté leurs tournées. Quatre ont continué. Actuellement, dans les conditions de travail rendues plus difficiles avec la crise sanitaire due au Covid-19, les éboueurs travaillent uniquement en binôme. 

Les salariés d'Urbaser se donnent jusqu'à midi aujourd'hui pour pouvoir statuer sur la suite à donner à leurs revendications. Sébastien Boucher, représentant de la CGT indique que s'il n'y a pas d'avancée, "un vote se fera à main levée".

 

Et aujourd'hui...

 

Conscients que leur rôle relève du service public, les éboueurs de Grand Poitiers ne décolèrent pas mais ont décidé de suspendre leurs revendications.

A 5 h, hier matin, quelques camions de collecte d’ordures ménagères sont restés à quai. La quarantaine des ripeurs avait voté la veille lors d’un débrayage (lire notre édition du vendredi 10 avril) la tenue d’un piquet de grève devant leur entreprise, zone de la République, de 5 h à midi.
 
« Nous voulons être respectés »
Même s’ils n’étaient que 15 à faire grève, en raison d’absences pour congés et arrêts maladie, ces derniers se sont fait les porte-paroles de l’ensemble de leurs collègues.
 
Leurs revendications vont bien au-delà de l’octroi de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, dite Macron. Elles reposent, pour beaucoup, sur leurs conditions de travail jugées encore plus difficiles depuis le début de la crise sanitaire liée au Covid-19.
 
« Nous n’avons toujours pas de réponse de la direction à l’ensemble de nos revendications et, ce matin [vendredi 10 mars, NDLR], les tournées ont été assurées en grande partie par des intérimaires puisés dans le quota des remplacements d’arrêt maladie Covid-19, laissaient entendre les salariés grévistes. Nous ne voulons pas être bloquants mais juste être respectés !
 
Nous voulons aussi faire au mieux pour les usagers, nous avons donc décidé de reprendre notre activité et d’attendre la fin du confinement pour entamer, par l’intermédiaire de nos représentants syndicaux, de nouvelles négociations avec notre direction. »
 
Le responsable du site, Damien Harmand, a expliqué qu’il n’était pas convenable, en ce moment, « de pénaliser la collectivité et les usagers » estimant que ce métier était « essentiel ». « Ce que l’entreprise apporte comme réponse aux salariés, c’est que la porte n’est pas fermée. »
Des dessins pour réconfort
Du côté de la Ville, le maire Alain Claeys a fait parvenir un courrier à la préfecture demandant une réquisition si le mouvement perdurait. Lors de la cellule de crise quotidienne, il a précisé : « La préfecture va regarder si les conditions sociales sont bien remplies s’il y avait une réquisition. » Jacques Arfeuillère (élu d’opposition, Osons Poitiers) est intervenu : « Il ne faudrait pas que les personnels en question soient stigmatisés. Ils sont exposés et font une mission de service public importante. »
 
Une mission que bon nombre de citoyens saluent chaque jour, en ce moment, en leur offrant des dessins ou même des chocolats. « Nous remercions les habitants pour tous ces gestes, lâchent les éboueurs. C’est une belle reconnaissance ; celle que nous n’avons ni de notre hiérarchie ni de Grand Poitiers ! »

> Deux communes ont été impactées hier : les logements collectifs et quelques entreprises de Ligugé et Vouneuil-sous-Biard. Le rattrapage ne sera peut-être pas assuré.
Tag(s) : #Services publics, #Grève
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