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Quels seront les chiffres de la crise économique provoquée par le Coronavirus ? Par Jacques Sapir

Les estimations du choc économique provoqué par l’épidémie du COVID-19, et par les politiques de confinement adoptées pour lutter contre l’épidémie, ont été pendant un temps largement sous-estimées. Les autorités, en particulier les autorités françaises, ont mis du temps à se rendre compte de l’ampleur de la crise économique que cette épidémie a engendrée. Depuis le début du mois d’avril, une série d’études, certaines publiées et d’autres non, ont apporté des précisions sur l’ampleur potentielle du choc. Il est désormais clair que le confinement de la population française durera 8 semaines, la date de sortie du confinement ayant été fixée au 11 mai. Néanmoins, il est aussi clair que cette sortie du confinement n’entrainera pas un « retour à la normale » pour l’économie. Faute d’un accord sur le traitement du COVID-19, d’un vaccin, et dans une situation de relative pénurie en ce qui concerne les masques et les tests, le dé-confinement ne pourra être que fort progressif. La productivité des entreprises sera nécessairement affectée par les mesures de sécurité sanitaires qui devront être adoptées. Au-delà, l’impact négatif du confinement a été sous-estimé et il continue de l’être. De nombreuses entreprises ne pourront pas reprendre leurs activités ou ne les reprendront que de manière partielle. On doit donc s’attendre à une poussée du chômage à partir de la sortie du confinement.

Depuis le 22 mars 2020, on a publié de nombreuses estimations alternatives[1]. Le présent texte vise donc à faire le point sur les différentes estimations en tenant compte des dernières données et informations mais aussi à présenter les perspectives pour le « dé-confinement ».

I. Un choc global

L’ensemble des organisations internationales, du Fond Monétaires International à l’OCDE, ont largement sous-estimé, du moins au départ, les conséquences économiques tant de l’épidémie du Covid-19 que des mesures prises pour en réduire l’impact, comme le confinement d’une grande partie des populations. Le FMI, tout en ayant fini par prendre la mesure de la crise économique, se concentre quant à lui sur le maintien de la stabilité financière des pays frappés par cette épidémie[2]. Néanmoins, les estimations faites au 14 avril 2020 convergent vers l’idée que, pour les économies développées, cette crise pourrait être pire que la crise de 1929[3].

Il est aujourd’hui clair que les estimations qui avaient été faites par l’OCDE au début du mois de mars étaient bien trop optimistes[4]. Ces estimations supposaient que le choc serait de l’ordre de -1,1% pour l’Allemagne (passant d’une croissance attendue à +0,8% à une croissance révisée à -0,3%), de – 1,2% pour la France et de -0,4% pour l’Italie. Une estimation publiée le 14 avril, soit près de 6 semaines après, donne quant à elle une estimation de perte de production entre 20% et 25% pour la période de confinement[5]. Quoique plus réaliste, cette estimation pêche encore par optimisme. Près de 50% de la main d’œuvre est au chômage partiel en Franc, ce qui indique un choc bien plus important.

Une étude, qui elle a été publiée le 2 avril 2020 par le service de recherche de la banque italienne UniCredit donne une autre vision des choses[6].

Tableau 1

UniCredit: taux de croissance du PIB pour 2020 et 2021

  2020 2021 2021 in % of 2019
Monde -6,00% 8,60% 102,1%
Etats-Unis -10,80% 11,80% 99,7%
Zone Euro -13,00% 10,00% 95,7%
dont  
Allemagne -10,00% 10,00% 99,0%
France -13,80% 11,60% 96,2%
Italie -15,00% 9,00% 92,7%
Espagne -15,50% 9,50% 92,5%
Royaume-Uni -10,50% 9,80% 98,3%
Norvège -5,50% 6,50% 100,6%
Suisse -10,20% 9,70% 98,5%

Donnée de la Table 1, in Silvestre C., (Ed), The mother of all recessions has arrived, Milano, The UniCredit Economic Chartbook, Q2-2020, 2 avril, 2020, p. 4.

Ces données, il faut le préciser, ont été calculées pour une durée de 12 semaines du confinement. Or, cela ne sera pas le cas. Il convient donc de ne considérer que les 2/3 des chiffres indiqués pour 2020. On notera deux choses importantes dans ces estimations. La première est que, à l’exception de la Norvège, mais aussi des pays d’Asie, pratiquement aucun des pays mentionnés n’aura retrouvé à la fin de 2021 son PIB de 2019. La seconde est que la situation d’un pays exportateur de matières premières, comme la Norvège, semble s’en tirer mieux que d’autres.

On notera aussi que les estimation faites au début du mois d’avril par l’Institut de Prévision de l’Economie Nationale (IPEN-ASR) sur la Russie (2 mois de confinement ?) confirment ce phénomène même s’il est moins marqué[7].

Tableau 2

Impact du confinement sur la Russie – données trimestrielles

  2020

 

T1

2020

 

T2

2020

 

T3

2020

 

T4

2021

 

T1

2021

 

T2

2021

 

T3

2021

 

T4

PIB 1,9 -15 -5 1,5 1,8 3 3,2 2,5
Revenu réel de la population 1,2 -15 -5 0 0,8 2 1,3 1,5

Il convient de préciser que ces calculs indiquent que le PIB de la Russie serait, à la fin de 2021 à 98,4% de son niveau de 2019, soit à un niveau égal au Royaume-Uni, un peu inférieur à l’Allemagne, et largement supérieur à la France, l’Italie ou l’Espagne. Ces calculs ont été réalisés à partir d’une désagrégation par branches de l’économie russe.

II. L’économie française face au confinement et à ses conséquences

Des estimations sur la France ont donc été faites assez rapidement par l’INSEE, la Banque de France et l’OFCE. L’INSEE et la Banque de France utilisent un modèle basé sur la désagrégation du PIB par secteur d’activité.

Tableau 3

Evaluation de l’INSEE et de la Banque de France

 

 

Secteurs

Poids dans le PIB Pertes d’activité

 

(en %)

INSEE

Pertes d’activité Banque de France Impact sur le PIB annuel

 

INSEE

Agriculture et industrie agro-alimentaire 4% -4% -6% 0,0%-
Industrie manufacturière 12% -52% -46% -5,0%
Construction 6% -89% -75% -6,0%
Services 56% -36% -37% -20,0%
Services non-marchands 22% -14% -9% -3,0%
Total 100% -35% -32% -35,0%

Source: INSEE https://www.insee.fr/fr/information/4471804 Banque de France, Point sur la Conjoncture Française à fin mars 2020, Paris, Banque de France, April 8th, https://www.banque-france.fr/sites/default/files/media/2020/04/08/200407-point_de_conjoncture_banque_de_france_v2a_modele2.pdf

Ces évaluations, confirmées pour celles de l’INSEE par une nouvelle note du 9 avril[8], aboutissent à des résultats plus pessimistes que les évaluations qui ont été réalisées par l’OFCE que ce soit dans son rapport du 2 mars ou dans celui du 14 avril. Il faut ici souligner que si les méthodologies de l’INSEE et de la Banque de France sont relativement proches, il n’en va pas de même pour celle de l’OFCE qui, pour sa part, privilégie un choc de demande sur le choc d’offre. Or, le choc d’offre nous semble essentiel dans le confinement. Cependant, aucune de ces études n’incluent les pertes additionnelles qui pourraient résulter d’un dé-confinement relativement lent.

 

Tableau 4

Synthèse des données sur la France

Durée du confinement INSEE Banque de France OFCE UniCredit*
4 semaines -3,0% 3,0% -2,6% 4,6%
8 semaines -6,0% 6,0%   9,2%

* Déduit des données calculées pour 12 semaines.

INSEE, https://www.insee.fr/fr/information/4471804, OFCE, « Evaluation au 30 mars 2020 de l’impact économique de la pandémie de COVID-19 et des mesures de confinement en France », Paris, Policy Brief n°65, March 30th 2020, Banque de France, Point sur la Conjoncture Française à fin mars 2020, Paris, Banque de France, April 8th, UniCredit, données adaptées de la table 1.

Nous avons présenté, à de multiples reprises, des estimations réalisées au CEMI qui, toutes, étaient nettement plus pessimistes que celles de l’INSEE. Nous considérons que ces estimations ont été validées par les chiffres données sur l’ampleur du chômage partiel en France, un chômage qui dépassait les 40% de la main d’œuvre employée dès le début du mois d’avril pour atteindre les 50% au 20 avril. Nous maintenons donc les estimations réalisées au CEMI. Nous avons dans le tableau qui suit intégré la possibilité de pertes substantielles du PIB du fait d’une période allongée de dé-confinement, pertes qui sont estimées à 2% du PIB après un confinement de 8 semaines.

Tableau 5

Comparaison des données avec pertes potentielles du PIB pour la période de dé-confinement

  INSEE UniCredit CEMI

 

hypothèse 1

CEMI

 

Hypothèse 2

Confinement de 8 semaines -8,0% -9,2% -10,3% -9,7%

Les hypothèses formulées au CEMI s’appuient sur la désagrégation du PIB par secteur dans les travaux de l’INSEE. Elles incluent les pertes de productivité pour les activités maintenues dans le confinement. L’hypothèse 2 diffère en cela que les pertes de production sont plus importantes avec la durée.

On considère que cet aspect a été implicitement intégré dans les hypothèses formulées par les chercheurs de UniCredit. Cependant, une analyse plus précise des difficultés qui planent sur le dé-confinement a conduit à formuler de nouvelles hypothèses. Ces dernières, appelées E-1, E-2 et E-3 incluent non seulement une formule non linéaire des pertes durant le confinement, mais sont construites aussi sur des hypothèses différentes quant au dé-confinement.

Tableau 6

Pertes du PIB pour l’année 2020 (Confinement et Post-confinement)

  CEMI

 

hypothèse 1

CEMI

 

hypothèse 2

CEMI

 

E-1

CEMI

 

E-2

CEMI

 

E-3

Confinement de 8 semaines -10,3% -9,7% -8,3% -10,3%  

 

-12,5%

Durée du post-confinement (semaines)    

12

21

33*

* Pour l’année 2020

L’hypothèse E-1 reprend en partie les chiffres de l’INSEE et suppose un retour relativement rapide à la normale, pour aboutir à un chiffre de baisse du PIB qui serait équivalent avec celui indiqué par Bruno le Maire. Cette hypothèse servira donc de base. Elle suppose qu’à la fin de l’année, la production hebdomadaire se fasse à un niveau supérieur de 0,7% à celui de 2019.

L’hypothèse E-3 reprend et amplifie les pertes estimées dans les anciennes hypothèses, mais les étale dans le temps (comme ce fut fait pour l’ancienne « hypothèse 2 »). Elle table sur un retour très imparfait à la situation d’avant l’épidémie et suppose que, à la fin de l’année 2020, la production hebdomadaire sera encore inférieure à celle de 2019. Cette hypothèse constitue, à l’heure actuelle, le plus mauvais cas (sauf une reprise catastrophique de l’épidémie au mois de septembre 2020).

L’hypothèse E-2 se base sur une reprise identique à l’hypothèse E-3 pour les semaines suivant la sortie du confinement, mais elle suppose aussi un retour de la production vers des valeurs hebdomadaires légèrement supérieures à celle de 2019 à la fin de l’année, autrement dit un rythme de récupération intermédiaire entre E-1 et E-3. Nous considérons cette hypothèse comme celle la plus réaliste.

Tableau 7

Niveaux d’activités des secteurs après la sortie du confinement

 

 

Secteurs

Poids dans le PIB Niveau d’activité

 

E-1

Niveau d’activité

 

E-2 et 3

Agriculture et industrie agro-alimentaire  

 

4%

95,0%

 

93,0%

Industrie manufacturière 12% 85,0% 80,0%
Construction 6% 85,0% 80,0%
Services 56% 90,9% 82,8%
Services non-marchands 22% 92,9% 90,0%
Total 100% 90,3% 84,0%

Graphique 1

Trajectoires potentielles de l’économie française en 2020

Plusieurs remarques doivent alors être faites.

(a) Le point le plus bas est atteint dans l’hypothèse E-1 pour la semaine 17 soit celle du 20 au 26 avril, où le nombre de travailleurs en chômage partiel a dépassé les 50% de la main d’œuvre du secteur privé. On l’estime à 51% du niveau hebdomadaire « normal ». Ce point se situe à la semaine 18 (du 27 avril au 2 mai) pour les hypothèses E-2 et E-3. Pour l’ensemble des hypothèses on a considéré que la production commençait à repartir avant la fin officielle du confinement.

(b) La période que l’on appelle le « post-confinement » couvre le temps entre la fin officielle du confinement et le retour à la « normale » de l’économie. Il a été, par consensus, fixé à 12 semaines à compter du 11 mai pour l’hypothèse E-1 qui sert de base. Pour l’hypothèse E-2, cette période court par contre sur 21 semaines à compter du 11 mai. Par contre, pour l’hypothèse E-3, l’économie française rentre de manière durable en relative récession du fait des dommages induits à l’économie par le confinement mais aussi de la récession mondiale qui réduit la demande et les possibilités d’exportations.

Les calculs qui ont été faits impliquent que l’on précise les hypothèses implicites qui ont été retenues.

III. Du « post-confinement » à l’impossible retour à la « normale » ?

Une fois admis le fait, désormais évident, que la fin du confinement ne correspondra pas à un retour instantané à la « normale », il convient de penser aux obstacles, tant de court terme que de moyen terme auxquels l’économie française devra faire face.

  1. L’impact des mesures sanitaires : ces mesures (maintien de la distanciation physique) vont avoir des conséquences importantes dans diverses activités, de la restauration aux activités industrielles. Il est probable que des formes innovantes d’organisation du travail seront trouvées, mais elles ne seront certainement pas trouvées immédiatement. Les pertes de productivité induites par ces mesures sanitaires contribueront donc à maintenir la production au dessous de son niveau d’avant l’épidémie pendant une période minimale de 12 semaines.
  2. La baisse de la demande : de nombreux économistes raisonnent comme si la demande qui n’avait pu être exprimée pendant le confinement allait s’exprimer dès la fin du confinement. C’est l’hypothèse du « rattrapage » de la demande. On s’inscrit en faux par rapport à cette hypothèse. D’une part, certaines consommations étaient liées à la période de l’année dans laquelle est survenue le confinement. Elles peuvent, au mieux, être reportées l’année suivante. D’autre part, les préférences des consommateurs, et en particulier en ce qui concerne le choix entre consommation et épargne[9], seront affectées par les 8 semaines passées en confinement. Il suffit sur ce point d’évoquer « l’effet de contexte »[10] et « l’effet de dotation »[11], deux effets largement décrits dans la littérature, et dont on a rendu compte dans un ancien ouvrage[12]. Enfin, le revenu de la population a baissé du fait du chômage partiel (indemnisé à 84% du salaire de base), de l’impossibilité de faire des heures supplémentaires, et de la disparition du revenu des travailleurs indépendants.
  3. La baisse de l’offre et de la demande internationale : même si les flux du commerce international tendent à se reconstituer, ils ne se reconstitueront pas à l’identique. L’offre (en particulier pour les pièces détachées et les sous ensembles) restera moindre que ce qu’elle était avant l’épidémie. La demande sera quant à elle affectée par les mêmes facteurs que ceux évoqués pour la demande interne française. Tout cela conduit à penser qu’un choc d’offre et de demande lié au commerce international se fera sentir[13].
  4. Les effets indirects d’un environnement déprimé : les problèmes qui affectent l’économie française affectent aussi, et parfois encore plus brutalement, les principaux partenaires de la France. Hors des effets d’offre et de demande qui ont été décrits, l’émergence d’un environnement international déprimé se fera incontestablement sentir, en particulier en ce qui concerne l’investissement.
  5. L’économie sera confrontée à un changement important des prix relatifs : les changements de priorités dans les préférences des consommateurs, mais aussi les changements de producteurs ou de formes de productions ne laisseront pas insensible la matrice des prix relatifs. Or, tout changement important et brutal des prix relatifs se traduit par des conséquences macro-économiques importantes. C’est ce qui fut constaté notamment aux Etats-Unis après la Première Guerre mondiale[14].
  6. L’émergence d’un double chômage keynésien et schumpéterien : dans ces conditions, il faut s’attendre à ce que se développe un chômage important. Nous aurons d’une part les travailleurs qui ne retrouveront pas leur emploi du fait de la disparition de la demande (chômage keynésien) mais aussi les travailleurs qui perdront leur emploi du fait de la réorganisation de la production engendrée par les changements de prix relatifs. Le chômage supplémentaire engendré par l’épidémie pourrait être au minimum de 500 000 personnes (catégorie « A »).

L’idée d’un retour rapide à une situation « normale » nous semble devoir être écarté. L’hypothèse des 12 semaines adoptée pour l’hypothèse E-1 apparaît clairement irréaliste, et ce quels que soient les efforts consentis par le gouvernement. L’hypothèse d’un retour en 21 semaines, retenue pour l’hypothèse E-2, impliquerait que le gouvernement réalise un véritable « sans faute » sur l’ensemble des domaines. Il est hélas plus vraisemblable de penser que l’économie française va se caler sur une trajectoire de récession ou de stagnation une fois digéré le choc le plus important du confinement. C’est le sens de l’hypothèse E-3. Cette trajectoire de récession ou de stagnation, dans le cadre d’un chômage à 4 millions de personnes (catégorie « A » uniquement, et donc plus important encore si l’on tient compte des autres catégories), ne pourra être surmontée que si le gouvernement adopte les mesures d’une politique industrielle pro-active couplées avec celles d’une politique monétaire et d’une politique de change facilitant cette politique industrielle. Inutile de dire qu’en l’état de telles mesures sont directement incompatibles avec le maintien de la France dans l’euro, voire avec le maintien de la France dans l’UE.

Notes

[1] Voir, Sapir J., « Le coronavirus, la crise et « l’effet Blanche-Neige » », publié le 22/03/2020 sur le blog Les Criseshttps://www.les-crises.fr/russeurope-en-exil-le-coronavirus-la-crise-et-leffet-blanche-neige-par-jacques-sapir/ puis « L’hypothèse « Blanche-Neige » : les prévisions de l’INSEE et leur discussion », publié le 29/03/2020 sur le blog Les Criseshttps://www.les-crises.fr/russeurope-en-exil-lhypothese-blanche-neige-les-previsions-de-linsee-et-leur-discussion-par-jacques-sapir/ , « La question du dé-confinement et des coûts de ce dernier : les prérequis au réveil de Blanche-Neige » publié le 1er avril, https://www.les-crises.fr/russeurope-en-exil-la-question-du-de-confinement-et-des-couts-de-ce-dernier-les-prerequis-au-reveil-de-blanche-neige-par-jacques-sapir/ , « Economic and budgetary consequences of the lock-down », publié sur Les Crises, ma présentation du 21 avril à la First online scientific conference “Economic Challenges of COVID-19 Pandemic”, visio-conférence organisée par l’Académie des Sciences de Russie et la MSE-MGU, «Would the lock-down induced economic contraction be a prelude to a major depression?» https://mse.msu.ru/seminary-covid-19/ .

[2] https://blogs.imf.org/2020/04/14/covid-19-crisis-poses-threat-to-financial-stability/

[3] https://blogs.imf.org/2020/04/14/the-great-lockdown-worst-economic-downturn-since-the-great-depression/

[4] OECD, Interim Economic Assessment, Coronavirus : The World Economy at Risk, OECD, Paris, March 2nd, 2020.

[5] https://www.oecd.org/coronavirus/policy-responses/evaluating-the-initial-impact-of-covid-19-containment-measures-on-economic-activity/

[6] Silvestre C., (ed), The mother of all recessions has arrived, Milano, The UniCredit Economic Chartbook, Q2-2020, April 2nd, 2020.

[7] Communication privée du vice-directeur de l’IPEN-ASR, M. Alexandre Schirov

[8] https://www.insee.fr/fr/statistiques/4478214?sommaire=4473296

[9] Nakamura E., J. Steinsson, R. Barro and J-F Ursua, « Crises and Recoveries in an Empirical Model of Consumption Disaster », in American Economic Journal, Macroeconomics, n°5, 2013, pp. 35-73. Jorda O., Singh S.R., Taylor A.M., « Longer-Run Economic Consequences of Pandemics », San Francisco, Federal Reserve Bank of San Francisco Working Paper Series, Working Paper 2020-09, March 30th, 2020, https://doi.org/10.24148/wp2020-09

[10] Tversky A., « Rational Theory and Constructive Choice », in K.J. Arrow, E. Colombatto, M. Perlman et C. Schmidt (edits.), The Rational Foundations of Economic Behaviour, op.cit., p. 185-197, p. 187 ; McNeil B.J., A.S. Pauker, H. Sox Jr. et A. Tversky, « On The Elicitation of Preferences for Alternative Therapies », New England Journal of Medicine, vol. 306, 1982, p. 1259-1262.

 [11] Kahneman D., J. Knetsch et R. Thaler, « The Endowment Effect, Loss Aversion and StatuQuo Bias », Journal of Economic Perspectives , vol. 5/1991, n°1, p. 193-206 ; Kahneman D., « New Challenges to the Rationality Assumption » in K.J. Arrow, E. Colombatto, M. Perlman et C. Schmidt (edits.), The Rational Foundations of Economic Behaviour, New York, St. Martin’s Press, 1996, p. 203-219.

[12] Sapir J., Quelle économie pour le XXIè siècle?, Odile Jacob, Paris, 2005

[13] Carter E.H and Means R.A.F., Liberal England (2011), World War and Slump 1901-1939, in Evans D. (ed.), An History of Britain – Book VII, London, Stacey International.

[14] Romer C.D., (1988), « WORLD WAR I AND THE POSTWAR DEPRESSION – A Reinterpretation Based on Alternative Estimates of GNP » in Journal of Monetary Economics, vol. 22, pp. 91-115.

Tag(s) : #Economie
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