La percée des panzers allemands dans les Ardennes le 10 mai 40
et dans Paris, le 14 juin,
Hitler visite Paris conquis
Et Pétain est sacré à Vichy
Huit mois sont passés depuis la déclaration de guerre, le 3 septembre 1939, sans combat à l'Ouest, la "drôle de guerre", prend fin :
le 10 mai 1940, les panzers allemands attaquent l'armée française dans les Ardennes.
Le 12 mai, le front est enfoncé dans les Ardennes, à Rethel et Sedan.
Le 25 mai, le port de Boulogne est occupé : l'armée française est coupée en deux
Le 14 juin, Paris est occupé sans combat.
Le 17 juin, Pétain , nouveau président du Conseil (Premier Ministre actuel), s'adresse à Hitler : c'est la capitulation, qui entrera en vigueur le 25.
Le 10 juillet, députés et sénateurs, réunis en Congrès à Vichy, liquident la Troisième République et donnent tous les pouvoirs à Pétain, devenu ainsi chef de l'Etat francais.
Ainsi, en accéléré, s'est déroulée cette "étrange défaite"ainsi nommée par l'historien Marc Bloch.
Pourtant, un an auparavant, le 14 juillet 1939, l'armée française dans toute sa splendeur, s'offrait aux regards des Parisiens à l'occasion du 150ème anniversaire de la Révolution française.
Comment et pourquoi en mai 40 un tel désastre militaire et politique ?
C'est à ce questionnement que nous tenterons de répondre.
D'abord, évacuons du récit les aspects purement militaires de la défaite :
incompétence de vieux cadres, préparant une guerre comme en 1914
refus d'envisager l'usage offensif des blindés regroupés en forces autonomes, comme le préconisait le colonel de chars, Charles de Gaulle,
mauvaise stratégies face à l'ennemi : le plan initial de l'armée française se portant en Belgique et se faisant couper de ses arrières par l'offensive allemande...
Enfin, il faut noter une résistance locale héroîque de soldats et d'officiers, qui ont payé un lourd tribut à cette guerre perdue d'avance.
Ces éléments ont joué leur rôle, mais n'explique pas l'ampleur et la soudaineté de la défaite : n'oublions pas que nombre de généraux et d'amiraux seront promus par Pétain dans son premier gouvernement de capitulation, et dans les suivants.
Le désastre est de nature politique.
Nous tenterons d'expliquer pourquoi dans nos prochaines éditions
Jean LEVY