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RATP VITRY : mobilisation contre la répression d'un militant syndical

Automne, hiver, printemps, été. À Vitry, pas une saison n'est passée sans un rassemblement devant le centre bus de la RATP. Comme ce lundi, au moins le deuxième depuis le début de l'été. Situé au fond d'une allée, en face du magasin Frères Tang, le site est devenu le lieu de convergence de sympathisants, militants et représentants de la CGT qui reprochent à la RATP de les « réprimer ».

Bras de fer

Un bras de fer qui dure depuis des mois et qui trouve son origine dans la mobilisation contre la réforme des retraites en fin d'année dernière. Un mouvement particulièrement suivi au centre bus de Vitry comme le rappelle souvent la CGT. « S'il n'y avait pas eu cette lutte, la réforme (des retraites, NDLR) serait déjà passée », lâche au micro la députée LFI Mathilde Panot.
visait selon les mots du syndicat à dénoncer la « répression anti-syndicale », plus précisément à soutenir Alexandre El Gamal, l'un de ses « dirigeants », à deux jours de sa convocation à un conseil de discipline pour avoir « organisé et participé au blocage » du centre bus en décembre et janvier.

Un climat «hautement dégradé»

Un site où, pour le secrétaire départemental de la CGT Cédric Quintin, le climat est « hautement dégradé ». Lors de la grève, la tension s'est effectivement crispée autour de ce dépôt devant lequel se sont rassemblées à plusieurs reprises des centaines de personnes, venues « soutenir » trois agents grévistes de la CGT convoqués par leur direction suite à la mise en ligne d'une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. Depuis l'un d'eux a été muté, les deux autres ont écopé de deux mois de mise en indisponibilité sans solde.


« Alexandre qui est secrétaire du conseil économique et social (du réseau bus de la RATP pour le sud de la région parisienne, NDLR), est convoqué en vue d'une sanction ou d'une révocation, explique Cédric Quintin au micro. Outre le fait d'avoir été l'un des principaux animateurs du conflit, on lui reproche d'avoir tenu une permanence syndicale ici, au dépôt. En somme, d'avoir assumé la mission première de notre syndicalisme ».

«Une histoire qui pourrait durer 6, 7 ou 8 années»

Autour de lui, et comme les fois précédentes, plusieurs élus et représentants syndicaux ont fait le déplacement : le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, Olivier Besancenot du Nouveau Parti Anticapitaliste, la porte-parole de Lutte Ouvrière Nathalie Arthaud, le maire (PCF) de Vitry Pierre Bell-Lloch… Tour à tour, plus ou moins clairement, ceux qui prennent la parole mettent en garde la « direction de la RATP » dans le cas où elle déciderait de sanctionner contre le syndicaliste convoqué.

« Rien dans son dossier ne tient la route, lâche un représentant local de la CGT. Nous irons jusqu'au bout. Et c'est une histoire qui pourrait durer 6, 7 ou 8 années ! ». « Si mercredi Alex est révoqué, Vitry se mettra en résistance, promet à son tour Pierre Bell-Lloch. Ils nous trouveront dans les quartiers, dans les arrêts de bus pour faire signer des pétitions ». Avant de souhaiter à « Alex », « qu'après-demain tout se passe bien ».

«Un comportement inacceptable vis-à-vis de sa hiérarchie»

Sollicitée, la RATP explique qu'Alexandre El Gamal est convoqué en conseil de discipline « pour des faits d'entrave à la circulation des autobus, d'entrave à la liberté du travail et d'un comportement inacceptable (insultes) vis-à-vis de sa hiérarchie ». Elle « condamne évidemment fermement de tels comportements, qui ne peuvent se justifier, même dans le cadre d'un mouvement social » et précise que « la décision finale, non encore prise à ce jour, sera prononcée par le directeur de département, après avis consultatif du conseil de discipline ».

Tag(s) : #Lutte de classes Résistance
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