Donald Trump et Joe Biden, portraits officiels de Wikipédia. (Andrea Widburg, Flickr)
Selon Juan González, ancien sous-secrétaire d’État adjoint sous le président Barack Obama et actuel conseiller de Biden pour l’Amérique latine, ils ne donneraient au gouvernement du président Nicolás Maduro qu’une seule option : des élections observées par une institution multilatérale respectée (et non nommée), et il doit quitter ses fonctions.
Les représentants de Biden affirment que le Venezuela est une question de sécurité nationale pour les États-Unis, que le pays a été infiltré par des groupes terroristes et que tout doit être fait pour mettre fin à l’influence russe, chinoise et cubaine. Ils ont répondu à une question sur l’impact des sanctions en rejetant la responsabilité de la « crise humanitaire » sur le chavisme. Ils affirment que Biden ne négociera pas avec Maduro.
La campagne de Biden a même attaqué Trump pour avoir suggéré qu’il rencontrerait Maduro, forçant Trump à revenir sur sa proposition. La campagne a diffusé des publicités à Miami accusant Trump d’être indulgent envers Maduro.
Les politiques de Biden sont les mêmes et reflètent la rhétorique exacte utilisée par l’administration Trump. Depuis 2017, les États-Unis imposent des sanctions qui ont coûté la vie à 100 000 Vénézuéliens et entraîné des pertes économiques de 130 milliards de dollars. Mais selon M. Soto, partisan de Biden, « la répression n’a pas été suffisante » contre le gouvernement Maduro.
Trump a passé trois ans à mettre en place une coalition anti-Maduro d’environ 60 pays, et le secrétaire d’État Mike Pompeo a parcouru le monde pour chercher à obtenir plus d’aide prétendument pour le Venezuela, mais cela s’arrête aux pays avec des migrants vénézuéliens. Ils ont sanctionné des sociétés étrangères faisant des affaires avec le Venezuela et ont cherché à arrêter des hommes d’affaires vénézuéliens à l’étranger.
Sur la question de l’intervention militaire, les représentants de Biden ont affirmé que les menaces de Trump concernant une option militaire étaient dites en l’air, et ont insisté sur le fait que d’autres options devaient être explorées et que toutes les autres voies de pression devaient être épuisées (sauf, bien sûr, le dialogue) avant d’envisager une action militaire. Ils n’ont pas dit si l’intervention américaine devait être « sur la table » et ont encadré la discussion autour de la prétendue aversion du public américain pour une autre guerre plutôt que sur les conséquences catastrophiques que cela aurait pour le peuple vénézuélien, sans parler de l’illégalité de toute sorte d’intervention militaire.
Ce n’est un secret pour personne que le changement de régime au Venezuela est un objectif bipartite, et la tactique de Trump consistant à se plier aux extrémistes latinos de droite en Floride a conduit les démocrates à faire de même.
La stratégie de campagne de Biden est claire : imiter la politique sur le Venezuela de l’administration tout en offrant le TPS afin de récupérer des voix à Trump.
Les représentants ont également insisté à plusieurs reprises sur le fait que Biden n’est pas un socialiste – ce qui est apparemment un malentendu courant parmi les personnes qui forment le MAGAzuela.
Il ne faut pas s’étonner qu’il soit question de la Floride et de l’élection de 2020. Trump a non seulement remporté l’état en 2016, mais ses alliés ont également obtenu le poste de gouverneur et un siège au Sénat en 2018, bien que par une faible marge. Le gouverneur républicain Ron DeSantis et le sénateur Rick Scott ont tous deux accusé leurs adversaires d’être des socialistes laxistes à l’égard du Venezuela. Le camp Biden fait tout son possible pour éviter que ce type d’attaques ne se retourne contre leur candidat.
Il n’y a aucune raison de croire que Biden changera de cap sur le Venezuela s’il est élu. Il y a trop de votes en jeu en Floride, ainsi que des dons à recevoir de riches expatriés vénézuéliens – qui, à ce stade, jouent sur les deux tableaux et le font très bien.
Une présidence de Biden, tout comme quatre autres années de Trump, semble être désastreuse pour le peuple vénézuélien.
Leonardo Flores est un expert en politique latino-américaine et un militant de CODEPINK.
Source : Consortium News, Leonardo Flores
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises