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YouTube accusé de «censure» après avoir suspendu les comptes de plusieurs médias latino-américains Des silhouettes d'internautes devant le logo de YouTube (image d'illustration).
L'application Twitter sur un iPhone (image d'illustration).

RT France

Après la suspension de leurs comptes, des chaînes publiques cubaines et vénézuéliennes ont dénoncé une «censure» de la part de YouTube. La firme américaine les accuse d'avoir enfreint ses conditions d’utilisation, ce dont elles se défendent.

Après avoir, en mai 2019, introduit l'étiquetage des chaînes étatiques sur sa plateforme – en les qualifiant tantôt de «chaînes du service public» (France 24, Arte, BBC, etc.), ou soulignant tantôt le fait qu'elles soient «financées entièrement ou partiellement par un gouvernement» (RT France, CGTN, Telesur, etc.) – l'entreprise américaine YouTube est-elle passée à la vitesse supérieure en ce qui concerne le droit à la diffusion de ces chaînes par ses soins ? En Amérique latine, des médias publics vénézuéliens et cubains ont vu leurs comptes suspendus ces derniers jours.

Le blocus des Etats-Unis contre l'île [de Cuba] s'étend à tous les domaines, y compris le cyberespace

Le 20 août, l'agence de presse publique cubaine Prensa Latina a rapporté que YouTube avait «désactivé» les comptes de la chaîne cubaine Cubavisión Internacional et celui du talk-show d'analyse politique Mesa Redonda. Selon l'agence de presse espagnole Efe, les deux médias ont rapporté que l'annulation était due à une prétendue violation des lois d'exportation des Etats-Unis, en raison de l'embargo commercial et financier de Washington sur Cuba.

A l'heure où nous écrivons ces lignes, les deux comptes YouTube sont accessibles depuis la France mais n'ont pas publié de contenu depuis deux jours. «Le site web Cubadebate, qui mène un programme de large audience dans le pays, dénonce [...] un exemple de la façon dont le blocus des Etats-Unis contre l'île [de Cuba] s'étend à tous les domaines, y compris le cyberespace», a précisé Prensa Latina.

 

Nous avons été victimes [...] d'une politique de musellement que le monde libre autoproclamé mène contre les pays qui le gênent

Depuis le 20 août également, le compte YouTube de la télévision d'Etat vénézuélienne VTV, qui retransmettait la chaîne en direct, est suspendu, a pour sa part fait savoir l'AFP le 22 août, qui cite un message de la plateforme américaine : «Ce compte a été annulé pour infraction aux conditions d'utilisation.»

«Malheureusement, nous avons été victimes de la censure de la plateforme YouTube [...]. C'est une politique de musellement que le monde libre autoproclamé mène contre les pays qui le gênent», a affirmé le président de la VTV, Freddy Ñañez, auprès de l'AFP qui, citant l'ONG Espacio publico, a souligné que plus d'une centaine de médias ont fermé sous la présidence de Nicolas Maduro.

Twitter et YouTube sont en train de faire le ménage

«Twitter et YouTube sont en train de faire le ménage et continuent de fermer des comptes au Venezuela, ce n'est pas nouveau. Généralement, ça a lieu avant certains coups. Il y avait eu une quantité de fermetures de comptes Twitter avant le débarquement de mercenaires en mai [en référence à une incursion maritime déjouée annoncée le 3 mai 2020 par le gouvernement vénézuélien]. Ceci annonce peut-être quelque chose», confie pour sa part Romain Migus à RT France, journaliste fondateur du site d'information les2rives.info.

Contacté par RT France au sujet de ces récentes suspensions de compte, YouTube n'a pour le moment pas donné suite à nos demandes.

Guaido «inexistant» dans les médias traditionnels vénézuéliens... Vraiment ?

Fait notable, l'AFP conclut sa dépêche sur le Venezuela en affirmant que l'opposant politique «Juan Guaido [...] a recours aux plateformes numériques pour communiquer, afin de pallier son exposition quasiment inexistante dans les médias traditionnels du pays». Une assertion vivement critiquée par Romain Migus qui rappelle pour sa part que «près de 80 % des médias vénézuéliens sont des médias d'opposition, contre environ 12% de médias publics, et le reste de médias alternatifs».

On n'est ici ni dans l'objectivité, ni dans l'honnêteté : on est dans la propagande anti-chaviste

Affirmant que nombre de médias traditionnels vénézuéliens étaient «totalement discrédités», ce spécialiste de l'Amérique latine souligne par ailleurs la portée considérable d'un média en ligne bien plus prisé en termes d'informations générales : La Patilla. «On n'est ici ni dans l'objectivité, ni dans l'honnêteté : on est dans la propagande anti-chaviste [...] Et il se trouve que le fondateur et le directeur de ce site, n'est autre que le ministre de l'information de Juan Guaido : Alberto Federico Ravell», explique alors Romain Migus.

Ironie du sort, bien que Juan Guaido soit actuellement officiellement reconnu par une cinquantaine de pays, dont les Etats-Unis ou encore la France, comme le président par intérim du Venezuela, le compte YouTube du média de son «directeur du Centre national des communications du Venezuela», n'est pour sa part pas estampillé par la plateforme américaine comme ayant un quelconque lien avec une entité gouvernementale...

Fabien Rives

En savoir plus sur RT France : 

https://francais.rt.com/international/78130-youtube-accuse-censure-apres-avoir-suspendu-comptes-plusieurs-medias-latino-americains

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