Erdogan mobilise les islamistes contre la France
Multipliant les attaques personnelles contre Emmanuel Macron, le président turc encourage un mouvement de boycott antifrançais dans le monde musulman.
Erdogan éprouve sans cesse le besoin de créer de nouvelles crises
L'ÉDITORIAL
par Philippe Gélie pgelie@lefigaro.fr
La politique de l’insulte
Parce que son islamisme politique exècre la laïcité française, le Frère musulman Recep Tayyip Erdogan prescrit à Emmanuel Macron « des examens de santé mentale ». Le niveau de l’injure donne envie de s’écrier avec Cyrano : « C’est un peu court jeune homme !… Mais d’esprit, vous n’en eûtes jamais un atome… » L’Élysée rétorque que « l’outrance et la grossièreté ne sont pas une méthode ».
Si, malheureusement.
Dans une chronique titrée « La politique de l’insulte », l’académicien Georges Duhamel notait déjà le 14 octobre 1938 à la une du Figaro (il visait alors Hitler et Göring) que l’insulte a pour fonction de « frapper les multitudes et exaspérer l’adversaire ». C’est pourquoi elle est un instrument de choix des populistes : d’un ministre du Brésilien Bolsonaro le traitant de « crétin opportuniste » à Donald Trump raillant sa « stupidité » de vouloir taxer les géants américains de l’internet, ils manifestent une étrange prédilection à se payer la tête du président français…
La volonté d’humiliation personnelle sert chez Erdogan un objectif politique : mobiliser les islamistes de tout poil contre la France, le pays qui dénonce avec le plus de force et de constance ses coups tordus en Syrie, en Libye, en Méditerranée orientale ou au Haut-Karabakh.
Comme tous les autocrates en perte de vitesse, le président turc éprouve sans cesse le besoin de créer de nouvelles crises pour détourner l’attention de ses propres échecs – économiques et démocratiques. Voilà donc notre pays et ses productions (y compris culturelles) boycottés par des régimes dont aucun ne peut donner des leçons de tolérance religieuse ou politique.
Cette inversion des culpabilités, après l’ignoble assassinat terroriste de l’enseignant Samuel Paty – qu’Erdogan semble cautionner par son silence –, en dit plus long sur eux que sur nous. L’insulte, chez les islamistes, est souvent une invitation à tuer. Devant cette intimidation, les démocraties occidentales doivent serrer les rangs pour la défense de leurs valeurs, car aucune ne peut se croire à l’abri.
Le drapeau bleu-blanc-rouge qu’on brûle ici n’est pas celui de la France, c’est celui de la liberté. ■
Mais l'Allemagne s'oppose à toute sanction contre la Turquie.
Donc, Bruxelles n'envisage aucune mesure visant ses dirigeants.
Pourtant l'Union européenne n'est pas avare de sanctions contre la Russie, le Venezuela, dont elle décide qui en est le président...
Madame Merkel, au contraire, protège Erdogan malgré l'attitude de celui-ci vis-à-vis de la France et des Français.
Mais qu'est-ce qu'on fout encore dans l'Union européenne ?
Angela Merkel, Chancelière fédérale d'Allemagne, le 29 octobre 2020 (image d'illustration).
RT France
Face aux tensions croissantes entre la Turquie et plusieurs pays de l'UE, celle-ci privilégie la retenue contre Ankara. Berlin juge inopportune toute imposition de sanctions et bloque les demandes des autres Etats membres en ce sens.
Les dirigeants de l'Union européenne (UE) ont condamné le 29 octobre les provocations et la rhétorique d'Ankara envers le chef d'Etat français Emmanuel Macron. Ils ne décideront pourtant d'aucune mesure avant leur sommet en décembre, comme l'a fait savoir le jour même le président du Conseil Charles Michel, à l'issue d'un sommet européen en visioconférence.
Nous aurons l'occasion de revenir sur ce sujet en décembre
Cette décision a été prise après les attaques verbales du président turc Recep Tayyip Erdogan envers son homologue français. Il l'avait alors encouragé à «se faire soigner» et «faire des examens de santé mentale», deux jours avant d'appeler ses concitoyens à boycotter les produits français. Une attitude qui a poussé Paris à plaider pour des sanctions européennes contre la Turquie.
«Nous condamnons les récentes actions unilatérales [de la Turquie] en Méditerranée orientale, les provocations et la rhétorique, qui sont totalement inacceptables [...] Nous aurons l'occasion de revenir sur ce sujet en décembre», a aussi déclaré Charles Michel dans une brève intervention à la fin de la conférence de presse consacrée à la présentation des mesures européennes pour lutter contre la propagation de la pandémie de Covid-19.
L'Allemagne s'oppose à toute décision sur des sanctions contre la Turquie
Les relations entre la Turquie et la France se dégradent progressivement depuis un an, en raison notamment de désaccords sur la Syrie, la Libye et la Méditerranée orientale.
Les tensions sont en effet très fortes avec la Grèce et Chypre à cause de querelles sur les frontières maritimes dans des zones riches en champs gaziers en Méditerranée orientale.
Face à ces tensions, comme le relève l'AFP, l'UE a adopté une double approche à l'égard d'Ankara : elle s'est engagée à améliorer certaines coopérations et à relancer l'union douanière, à condition que la Turquie cesse ses forages illégaux dans les eaux chypriotes et confirme sa volonté de dialoguer avec Athènes.
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