Les « fainéants », les « Gaulois réfractaires », « les gens qui ne sont rien », « traverser la rue » pour trouver un emploi… Emmanuel Macron est coutumier du fait. Dominer son auditoire ! Quoi qu’il en coûte, là aussi. Quitte à éroder encore le crédit qui lui reste. Cette fois-ci : devant des soignants à qui il a nié tout problème de moyens.
En déplacement à l’hôpital Rothschild ce midi, Emmanuel Macron a perdu une occasion de se taire. Devant des soignants qui l’interpellaient sur le manque de moyens supplémentaires dont ils disposent pour faire face à une deuxième vague épidémique, le président a répondu qu’il n’avait « pas envie de laisser tomber l’hôpital ». Avant de déraper.
« Là ce qu’il faut comprendre c’est que ce n’est pas qu’une question de moyens, c’est une question d’organisation », a lâché le chef de l’État. Soit le même discours que celui tenu il y a plus de deux ans, là aussi devant des hospitaliers l’alertant de la situation critique du système de soin. Et un déni durable.
En 2019, face à une des plus importante mobilisation hospitalière des 20 dernières années, Agnès Buzin n’a eu de cesse de nier tout problème de moyens. Et à la place d’expliquer que les maux de l’hôpital étaient dû à un problème d’organisation.
Mais depuis, la Covid-19 est passée par là. Au mois de mars, le chef de l’État a loué le rôle essentiel des soignants, puis promis un plan d’urgence : le Ségur de la santé. Si ce dernier aura pour effet d’augmenter sensiblement la rémunération des soignants en 2021, pour ce qui est des deux principales revendications des hospitaliers, à savoir plus de lits et de personnels : rien ! Ou si peu. « On ne va pas créé des postes et des lits parce que le covid arrive là, c’est impossible », a conclut Emmanuel Macron.
Et un terrible aveu. Celui d’un Ségur pour pas grand-chose. En tout cas qui ne répond pas aux besoins exprimés de longue date. Et par la même, le plus sûr moyen de se mettre durablement à dos toute une profession qui a payé un lourd tribu à la maladie. Sans pour autant avoir eu en retour une juste reconnaissance de l’État. Et enfin, un mauvais signe donné à l’ensemble de la population sur la prise en charge de la pandémie par l’État.
Photo : capture d’écran compte Twitter BFMTV