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Actuellement, treize vaccins chinois font l'objet d'essais cliniques, dont quatre actuellement en essais avancés de phase 3.

En France on confine, en Chine on vaccine...
Covid-19 : en Chine, la vaccination a déjà commencé
 
Publié le 25 oct. 2020
 

« J'étais un peu nerveuse à l'idée de servir de cobaye mais j'ai été rassurée quand j'ai vu tous ces gens faire la queue pour être vacciné ». Mei, 23 ans, s'est envolée la semaine dernière pour Londres, où elle va suivre des études de communication. Mais avant de quitter la Chine, l'étudiante a été vaccinée contre la Covid-19 dans un hôpital de Wuhan. Comme elle, des centaines de milliers de Chinois se sont déjà vus administrer un vaccin même si les tests cliniques ne sont pas terminés et qu'aucun vaccin n'a encore reçu d'approbation pour un lancement commercial.

Dans la perspective de son départ au Royaume-Uni, Mei*avait rempli un formulaire envoyé par le groupe pharmaceutique chinois Sinopharm, lui proposant de se rendre à Pékin ou Wuhan avec la copie de son visa étudiant et de son admission universitaire pour se faire vacciner. « Comme mon vol était proche, j'ai reçu les deux doses de vaccin le même jour, signé une lettre de consentement et me suis engagé à prévenir le laboratoire en cas d'effets secondaires », explique-t-elle.

Quatre vaccins en essais avancés

Depuis l'été, des étudiants, des travailleurs ou des diplomates chinois partant à l'étranger, mais aussi des employés essentiels ou particulièrement exposés au risque de contamination dans les hôpitaux, les ports, les compagnies aériennes, ainsi que des milliers de militaires de l'Armée de libération populaire ont été vaccinés contre le nouveau coronavirus. Plusieurs villes de l'est de la Chine, comme Jiaxing ou Yiwu, ont récemment annoncé qu'un vaccin était mis à la disposition d'habitants ayant des « besoins urgents », comme le « personnel médical » ou « ceux se rendant dans des pays à haut risque ». A Jiaxing, le vaccin proposé est celui de la firme Sinovac Biotech, inoculé en deux doses (avec « un intervalle recommandé de 28 jours ») pour un prix total de 400 yuans (50 euros).

 

Pas d'effet indésirable

Actuellement, treize vaccins chinois font l'objet d'essais cliniques, dont quatre actuellement en essais avancés de phase 3. Les autorités chinoises n'ont pas indiqué combien de Chinois avaient été vaccinés lors de cette « campagne d'urgence ». Elles ont en revanche indiqué que 60.000 personnes avaient reçu l'un des quatre vaccins expérimentaux dans le cadre des essais cliniques de phase 3. L'épidémie étant maîtrisée en Chine, ces receveurs sont situés dans une dizaine de pays étrangers (Brésil, Argentine, Egypte…). « Aucun effet indésirable grave n'a été signalé », a assuré un haut responsable chinois, hormis des effets secondaires mineurs comme une petite fièvre temporaire ou une légère ecchymose au point d'injection.

Cherchant à faire la course en tête, la Chine a injecté des milliards de dollars dans la recherche de vaccins et mobilisé son armée. Cette utilisation « d'urgence » anticipe un déploiement plus large attendu par Pékin avant la fin de l'année. La Chine affirme être en mesure de produire 610 millions de doses d'ici à la fin de l'année, et l'entreprise Sinopharm vise, à elle seule, une capacité d'un milliard de doses en 2021.

En France on confine, en Chine on vaccine...

Une usine de production de vaccin contre le Covid-19 de la compagnie SinoVac à Pékin, le 24 septembre.

Une usine de production de vaccin contre le Covid-19 de la compagnie SinoVac à Pékin, le 24 septembre. Ng Han Guan/AP

La Chine va rejoindre l’initiative Covax lancée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), afin de permettre aux pays pauvres d’avoir accès aux futurs vaccins contre le Covid-19 : l’annonce a été faite vendredi 9 octobre par un communiqué du ministère des affaires étrangères chinois.

Lancé cet été par l’OMS en collaboration avec le Gavi (l’Alliance du vaccin), le Covax (Covid-19 Vaccine Global Access) a pour objectif de permettre un accès mondial au futur vaccin. L’OMS avait ensuite demandé aux pays capables de financer la recherche de se faire connaître avant le 18 septembre et de verser les premiers fonds au plus tard le 9 octobre. Des sommes qui doivent permettre de commencer à signer des accords formels avec les fabricants de vaccins, afin d’obtenir les doses nécessaires « pour mettre fin à la phase aiguë de la pandémie d’ici la fin 2021 », a indiqué l’organisation.

Dans une allusion transparente aux Etats-Unis qui ne sont toujours pas revenus sur leur décision, elle a alors dit espérer que davantage de pays soutiendraient l’initiative. La Chine n’a toutefois pas indiqué quel sera le montant de sa participation. Pour atteindre son objectif – disposer de 2 milliards de doses à la fin de 2021 –, l’OMS espère engranger 2 milliards de dollars (1,7 milliard d’euros) de dons d’ici la fin de l’année. Sur son site Internet, le Gavi a précisé jeudi 8 octobre avoir reçu une promesse de don de 130 millions de dollars (110 millions d’euros) du Japon, portant le total à 1,8 milliard (1,5 milliard d’euros) de la part d’une vingtaine de pays.

L’initiative chinoise vise aussi à redorer le blason de Pékin sur la scène internationale. Alors que le Covid-19 est apparu en Chine, ce pays est aussi l’un des rares à l’avoir pour le moment maîtrisé. Ces dernières semaines, la Chine continentale ne fait plus état que de quelques cas quotidiens, tous importés de l’étranger. Au total, elle dit avoir enregistré 85 557 cas et 4 634 décès depuis le début de l’épidémie. Samedi, 218 patients restaient hospitalisés.

Tag(s) : #Covid 19, #Chine
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