Arnaud Montebourg :
" Ce sont les mêmes qui dirigent la France depuis 30 ans. Les alternances se succèdent, mais les décisions sont les mêmes",
"On ne peut pas aujourd'hui continuer avec ce système tel qu'il est"
Sur Europe 1, vendredi, Arnaud Montebourg est revenu sur son passage à Bercy, de 2012 à 2014. L'ancien ministre de l'Économie raconte avoir vécu l'emprise de la "technostructure" comme une "humiliation" pour la France. Il appelle à un changement de "système" pour priver la haute administration actuelle du pouvoir.
INTERVIEW
C'est un livre pensé comme le bilan, plusieurs années après, d'un exercice décevant du pouvoir socialiste : dans L'Engagement, Arnaud Montebourg revient sur les années pendant lesquelles il fut membre du gouvernement, pendant le mandat de François Hollande, de 2012 à 2014. L'ancien ministre du Redressement productif et de l'Économie dresse aujourd'hui un constat amer et féroce de la politique industrielle française, qui représente pour lui une "humiliation nationale", comme il l'explique vendredi au micro Europe 1 de Patrick Cohen.
L'"attaque" d'Obama sur Alstom
Dénonçant "la technostructure" dans son ensemble et son emprise sur les choix politiques stratégiques du pays, Arnaud Montebourg livre un réquisitoire général sur les élites du pays. "L'essentiel des grands dirigeants et des ministres, comme le président, sont des technocrates", analyse-t-il. "Finalement, il y a une espèce de solidarité de corps qui fonctionne sur une même culture politique où on n'affronte pas la puissance."
"Je l'ai vécu comme une succession d'humiliations", confie l'ancien ministre, officiellement en retrait de la vie politique, au sujet de son passage à Bercy. Il revient notamment sur le rachat de la branche énergie d'Alstom par l'Américain General Electric en 2014. Selon lui, les choix faits à l'époque relèvent d'une humiliation nationale avec "la faiblesse de la nation face à une attaque extérieure venue d'un allié. À l'époque, ce n'était pas Donald Trump, c'était Barack Obama. Obama était de gauche et la France était de gauche, mais on n'a pas été capable de se défendre."
Un "système" d'"abandon du pays"
Arnaud Montebourg pointe, pour le feuilleton Alstom comme pour celui, plus récent, de Suez-Veolia, la responsabilité de la haute administration en poste au ministère de l'Économie. "J'ai mis du temps à prendre le commandement effectif (du pouvoir) : les décisions se prennent ailleurs, parce que un ministre qui est, dans la Constitution, le chef de son administration, n'a pas les clés pour prendre le commandement de cette administration dans le système actuel. En fait, ce sont les grands corps qui pilotent tout ça."
" Les alternances se succèdent,
mais les décisions sont les mêmes "
"On ne peut pas aujourd'hui continuer avec ce système tel qu'il est", affirme donc Arnaud Montebourg. "On pense qu'en changeant les hommes, ça suffit. Mais en fait, ce sont les mêmes qui dirigent la France depuis 30 ans. Les alternances se succèdent, mais les décisions sont les mêmes", critique-t-il à propos de "ce système qui a une culture politique et économique de l'abandon du pays".
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Vous en voyez beaucoup des De Gaulle aujourd'hui ?
Ces jours derniers et encore aujourd'hui, notre blog publie des interviews données par Arnaud Montebourg à diverses sources d'information. Peut-être, pensent certains de nos amis lecteurs, que nous donnons trop de place à cet homme politique ?
Nous ne le pensons pas.
Face à Macron et à son clan, et aux puissances économiques qui les ont poussés aux leviers de commande de l'Etat, il est nécessaire de promouvoir un front assez large et puissant pour être en mesure de les en chasser. On peut regretter l'absence de forces populaires organisées autour d'un véritable parti révolutionnaire pour impulser ce mouvement...
On peut sortir son mouchoir et pleurer...Et en attendant, l'oligarchie est aux manettes et ce sont les Français qui trinquent dans un pays à la dérive.
La crise inhérente au système, d'une ampleur jamais atteinte risque de tout emporter : les Français de plus en plus pauvres à ne plus pouvoir manger, et beaucoup, se loger, des siècles de civilisation et de progrès cédant la place à une société où seul le fric, l'or et la spéculation décident de tout au profit des nouveaux seigneurs et de leur régime policier.
Il est temps de se ressaisir et de faire front.
Unir toutes les bonnes volontés, tous ceux qui résistent déjà dans leur tête et qui rêvent d'une France à nouveau libérée, comme elle le fut résistante, du temps où le républicain Jean Moulin avait pour secrétaire le monarchiste Daniel Cordier, et le général de Gaulle, pour ministre d'Etat le communiste Maurice Thorez...
Comme alors, pour relever la France fracassée, il faut unir...
Mais il ne suffit pas de le dire, et même de le crier.
Les gens, vous et moi, qu'ils croient en Dieu ou qu'il n'y croient pas, se rassemblent autour non seulement, d'une idée ou d'un but, mais d'un porte-drapeau, qui dit tout haut ce que vous pensez tout bas, qui donne confiance par son audace, sa volonté de vaincre, par son passé.
Vous en voyez beaucoup des De Gaulle aujourd'hui ?
Un homme se lève et, à coup de micro, en appelle à recouvrer la souveraineté de la France, à reconstruire ensemble notre patrie, à libérer celle-ci des chaînes de l'oligarchie et du fondé de pouvoir de celle-ci, Emmanuel Macron.
Cet homme, c'est Arnaud Montebourg, qui déjà s'est opposé à lui. Et qui préféra démissionner du gouvernement de François Hollande, que de céder sur la souveraineté industrielle de la France.
Et qui l'a remplacé au ministère de l'Economie ?
L'homme de la banque Rothschild, aujourd'hui Président. Tout un symbole !
Entendez Montebourg , grâce aux vidéos proposées à nos lecteurs par "Ca n'empêche pas Nicolas" et diffusées également par « Commun Commune », le blog d'El Diablo