Nous sommes tous Américains ",
par JeaJean-Marie- Colombani
Jeudi 13 septembre 2001
L'Europe a «de nouveau un ami» à la Maison Blanche,
selon les dirigeants de l'Union européenne
Ursula von der Leyen et Charles Michel se sont réjouis de l'accession au pouvoir de Joe Biden, en qui ils voient un «ami». Les dirigeants de l'UE et le nouveau président américain pourraient se rencontrer parallèlement à un sommet de l'OTAN.
L'Europe a «de nouveau un ami» à la Maison Blanche et invite le président américain Joe Biden à Bruxelles afin de «construire un pacte fondateur nouveau» pour les relations transatlantiques, ont déclaré le 20 janvier 2021 les présidents des institutions européennes. L'Union européenne «a de nouveau un ami à la Maison Blanche après quatre longues années» de présidence Trump, a lancé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen devant le Parlement européen, quelques heures avant l'investiture de Joe Biden.
«Ce jour apporte de bonnes nouvelles : les Etats-Unis sont de retour et l'Europe est prête à renouer avec un ancien partenaire de confiance pour donner une nouvelle vie à notre précieuse alliance», a-t-elle ajouté, après une présidence Trump marquée par de vives tensions avec l'UE, en particulier sur le plan commercial.
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L'investiture de Jo Biden est à peine confirmée et sans attendre, les médias français, dans leur ensemble, sont à nouveau au garde-à-vous devant le nouveau président des Etats-Unis.
Le patron est de retour.
On sent comme un soulagement après quatre longues années de frustration face à la politique menée par Donald Trump, résumée par son slogan "America First";
Conscient de l'état de délabrement de l'économie américaine, Trump annonçait la nouvelle orientation que son administration entendait insuffler aux Etats-Unis. Remettre debout une industrie lourde défaillante. Ce choix permettait de donner un nouveau souffle aux mines, à la métallurgie et partant amorcer une réduction du chômage de masse des cols bleus américains. Cette politique s'est vite heurtée aux intérêts des patrons de la Sillicon Vallée, les fameux GAFAM, et toute l'industrie numérique en plein développement, et pour l'essentiel, basée en Californie.
Ces choix économiques divergents impliquaient une politique internationale opposée. Celle suivie par Trump conduisait les USA à un retour à un certain isolationnisme, celle des GAFAM à une vision mondialiste, plus interventionniste dans le monde. Ce qui n'empêchait pas une grande agressivité US de la part du président républicain pour défendre les intérêts commerciaux, tel celui du secteur pétrolier face à l'Iran.
Ce qui n'empêchait pas une commune aversion vis-à-vis des pays, jugés comme une menace économique ou militaire vis-à-vis de la suprématie des Etats-Unis, tels la Chine et la Russie et contre les nations, jugées appartenir à leur "arrière-cour", tels Cuba, le Venezuela, la Bolivie, s'étant émancipés de la domination US..
Alors, que peut-on attendre de la présidence de Joe Biden ?
Ce qui est à craindre, c'est une politique plus interventionniste sur le plan international de la part des Etats-Unis. Ceux-ci vont tenter de donner un second souffle à l'OTAN, bras armée des USA dans le monde, avec une intégration plus dynamique des états occidentaux aux plans offensifs de cette de "légion étrangère" des USA.
On peut s'attendre à également à une démarche encore plus agressive vis-à-vis de Pékin, dont la volonté de ravir ces toutes prochaines années la place de première grande puissance devant les USA, est considérée par Washigton comme une provocation.
A l'égard de Moscou, Joe Biden et son administration pourraient être tentés de favoriser une distanciation des rapports entre la Chine et la Russie, dont l'étroite collaboration est ressentie comme une menace contre les Etats-Unis. Mais la violente polémique développée par le Démocrates contre "l'ingérence de Poutine" dans l'élection de Trump, ne favorise pas dans l'immédiat un rapprochement avec les Russes.
Par contre, les USA pourraient vite réintégrer l'Accord su le climat, et les organisations internationales, désertées par Tump, comme gages d'un "universalisme" retrouvé.
C'est donc un retour dans le rôle de leader du "monde libre" que Joe Biden veut donner à nouveau aux Etats-Unis. Cette orientation est, par avance, saluée en France par tout le clan des intérêts capitalistes privés, et par Emmanuel Macron en premier. Leurs médias retrouvent, après quatre ans de frustration, leur fonction de chiens de garde de l'impérialisme, dont ils assurent le service après vente, avec la satisfaction de domestiques bien nourris.
Leur patron est de retour. !
C'est une tradition des grands bourgeois français d'être les fidèles seconds d'un impérialisme étranger, dont, pour leurs propres intérêts, en être sa garde rapprochée.
Nous en avions eu déjà la démonstration dans la "collaboration" avec l'impérialisme allemand triomphant...Puis, ensuite avec le pouvoir des business men d'outre-atlantique.
Avec Biden au pouvoir, c'est un simple retour des choses.
JEAN LEVY