Une centaine de personnes se sont réunies hier devant Tecalemit Aerospace à Blois.
SOURCE : CGT Unilever Le Meux
Le site de Tecalemit à Blois est bloqué depuis le 11 février. Ce mardi, les salariés ont refusé la signature du PSE proposé par la direction et maintiennent la pression pour obtenir leurs revendications.
Au début de l’été 2020 la direction du site de Blois de Tecalemit Aerospace annonçait aux salariés le déménagement de la production sur un autre site en Sarthe. Les salariés se sont battus pendant des mois par la grève mais aussi par voie juridiques afin d’essayer de maintenir les 120 emplois sur Blois. Aujourd’hui, la validité du PSE est dans les mains de la DIRRECTE.
Après des mois de lutte une nouvelle phase s’est ouverte pour les Tecalemit depuis le 11 février dernier. Alors que leur direction les somme de continuer à travailler, les salariés ont en effet décidé de bloquer leur site 24h sur 24h. Depuis rien ne sort rien ne rentre, la production est arrêtée. Devant les grilles de l’entreprise avenue de Châteaudun, au Nord de Blois, les salariés ont installé un baraquement où le feu des palettes crépite.
Les travailleurs exigent une prime supra légale entre 15 000 et 60 000 € ainsi que la prise en charge d’un congé de reclassements. Alors que le froid hivernal est là sur Blois, les deux réunions de négociations avec la direction, n’ont donné lieu à aucune proposition sérieuse : la direction ne leur propose qu’un à six mois de salaires. Une lutte difficile qui n’entame pas le moral des grévistes. Comme nous l’a expliqué Yoann Pirou le secrétaire du CSE : « les salariés sont à fond. On n’est pas prêt de lâcher ! ». Les salariés sont déterminés à gagner cette bataille face à un patronat qui depuis des années n’hésite pas à exploiter les salariés afin d’accroître ses profits.
Le secteur de l’aéronautique est l’un des plus touchés par la crise et les licenciements ces derniers mois. Le site de Tecalemit Aerospace à Blois – qui produit de consommables pour l’aéronautique, des tuyaux - en est un exemple parmi tant d’autres. Les salariés maintiennent leur grève ainsi que le blocage du site, déterminés à tenir. Les jours à venir seront déterminants.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE
Des salariés blésois de Tecalemit Aerospace ont manifesté leur refus du déménagement de leur usine décidé par la direction.
L’ambiance est conviviale au pique-nique organisé lundi midi devant l’usine Tecalemit Aerospace de Blois. Pourtant, les salariés n’ont toujours pas digéré les annonces de la semaine dernière. Lundi 29 juin 2020, ils apprenaient la fermeture de leur usine, prévue pour septembre-octobre.
Les salariés devront intégrer le site de Luceau dans la Sarthe, où seront fusionnées les deux usines. En dépit de la promesse de maintien des salaires et des fonctions par la direction, la restructuration ne passe pas.
« C’est comme si on nous forçait à démissionner »
« Je suis dégoûté car ils ne nous laissent pas le choix », déplore Rudy Depres, soudeur depuis 6 ans chez Tecalemit à Blois. Le groupe a annoncé la mise en place d’une navette et la rémunération des temps de trajet pendant 18 mois. Cela reste insuffisant pour les ouvriers. « Deux heures de route pour un Smic, c’est comme si on nous forçait à démissionner », explique un salarié.
Devant les grilles de l’usine, Christine Bariaud distribue les sandwichs. Pour la co-secretaire départementale de la CGT, « la première revendication est que l’emploi reste ici ». Elle déplore le choix du groupe, qui avait déjà procédé à huit licenciements économiques en juin. Parmi eux, Salim Bouguenna, remercié après 11 ans de boîte. « Ce n’est pas à moi de payer la crise », souffle-t-il.
Les ouvriers ont pu compter sur le soutien de trois ouvriers de Luceau, comme le délégué syndical FO Laurent Dulliet qui s’inquiète de la fusion : « Rien ne nous dit qu’ils ne vont pas faire la même chose chez nous. »
Une réponse à la crise
Dans un communiqué, le Nouveau parti anticapitaliste a appelé à défendre les salariés. « Beaucoup de patrons risquent de se servir de la crise du Covid pour licencier », craint le militant Patrick Laurenceau.
Selon la direction du groupe, le site de Blois aurait subi de plein fouet les difficultés actuelles du secteur. Le directeur industriel du groupe, Nicolas Guedon, « comprend très bien les sentiments des salariés blésois ». Il assure que le groupe est désormais « au travail avec les élus et les partenaires sociaux pour trouver les meilleures solutions pour chacun ».
Rémi Carton