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Sauvons l'hôpital Beaujon !

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Une placette recouverte de drapeaux rouges. Jeudi après-midi, des soignants se sont rassemblés devant l’entrée de l’hôpital Beaujon à Clichy (Hauts-de-Seine), à l’appel de la CGT et de FO, pour dénoncer le futur campus hospitalo-universitaire Grand Paris Nord.

Avec ce projet pharaonique qui devrait sortir de terre en 2028 sur la commune voisine de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), les structures de Bichat (18e arrondissement de Paris) et Beaujon seraient fusionnées.

Au passage, 300 lits seraient supprimés et 1 000 postes disparaîtraient.

Dans ce bassin de vie de plus de 600 000 habitants, sous-doté en matière d’offre de soins, cette baisse de capacité hospitalière de 30 % suscite l’incompréhension. Pierre Schwob, du collectif Inter Urgences, rappelle les difficultés actuelles, poussées à l’extrême par la pandémie. « Nous devons déjà transférer 20 à 30 % des patients qui passent aux urgences de Bichat par manque de place… »

Au cœur d’un quartier populaire, Beaujon est une bouée de sauvetage pour nombre de Clichissois, mais aussi un site d’excellence. « C’est le plus grand centre d’Île-de-France pour les polytraumatisés et un des centres européens de référence pour la chirurgie digestive, énumère Antoine Malinas, infirmier-anesthésiste et représentant FO au CHSCT. Comme nous sommes spécialisés en polytraumatisés, sur 60 personnes qui arrivent aux urgences, 40 sont des cas graves. On refuse ce Grand Paris Nord en bloc dans ce secteur où la population ne cesse d’augmenter ! » Hugues Méyapin, représentant CGT au CHSCT, lève les yeux au ciel. Juste en face, se dresse le bâtiment où il habite. Aide-soignant à Beaujon depuis 1992, il n’imagine pas une seconde le voir rayé de la carte. Non rattaché à un service particulier, le soignant volant est aux premières loges du sous-effectif. « Il y a un manque de personnel partout et pas d’embauche. Maintenant, nous avons un ratio de 20 patients pour un infirmier et un aide-soignant, contre 15 patients pour deux aides-soignants et deux infirmiers il y a cinq ans. La qualité de la prise en charge a chuté, alors que nous recevons de plus en plus de personnes âgées, des patients lourds, car la population de Clichy est vieillissante. » Mais, en matière d’économies, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) n’en est pas à un paradoxe près. « Des millions ont été investis dans un service de gastro-entérologie, des travaux sont en cours en hépatologie, pourquoi investir si c’est ensuite pour se débarrasser de l’hôpital ? » interroge le cégétiste.

Le capital avant l’humain

Venu en soutien avec d’autres élus PCF, Alain Bruneel, député communiste du Nord, spécialiste des questions hospitalières, déplore la posture d’un gouvernement à contre-courant des besoins : « Il persiste dans sa logique de faire passer le capital avant l’humain. On a supprimé 7 600 lits en deux ans et la loi Ma santé 2022 prévoit de se dépouiller de 400 hôpitaux de proximité. » 

Si les manifestants n’ont rien contre la construction d’un nouvel hôpital, dans leur projet alternatif présenté le 19 janvier dernier, ils l’imaginent à taille humaine, tout en préservant Bichat et Beaujon qui seraient rénovés. Alors que l’AP-HP avance sans se retourner dans son schéma initial, soignants et politiques appellent à amplifier la mobilisation.

Tag(s) : #Services publics, #Santé, #Résistance
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